Le énième appel à la reprise des cours lancé par le gouvernement au cours de journal de 20 heures de la première chaine de la télévision de lundi dernier, n’a pas rencontré l’assentiment des enseignants du secondaire général et technique en grève. Pis, les images d’élèves en train de faire cours au lycée classique, présentées au cours de cette même édition, n’ont en rien atténué la détermination des enseignants à poursuivre leur grève. Résultat, les écoles sont restées fermées. Les enseignants qui ont été arrêtés lundi par la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), puis livrés au centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) sont restés derrière les barreaux. Cela, malgré les missions de négociations entreprises depuis lundi dernier et poursuivies hier auprès des autorités compétentes par les parents d’élèves, l’évêque émérite d’Abengourou, Mgr Bruno Kouamé, et les centrales syndicales. En dehors d’une promesse de libération, rien n’avait été obtenu par les négociateurs. Jusqu’au moment où nous mettions sous presse cette information, les enseignants arrêtés étaient toujours derrière les barreaux. Le porte-parole du mouvement des syndicats du secondaire général et technique, Soro Mamadou, que nous avons joint en fin d’après midi d’hier, a expliqué que le gouvernement n’a établi aucun contact avec eux. Par conséquent, les écoles resteront fermées jusqu’à nouvel ordre. « Pour le moment, ce sont les parents d’élèves et les centrales syndicales qui sont à pied d’œuvre sur le terrain. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas de retour favorable. Nous sommes, comme depuis le départ, ouverts au dialogue » a-t-il souligné. A la question de savoir ce qu’il pensait de l’intervention de l’inspecteur de l’éducation nationale, M N’Dri Kouamé, qui avait affirmé que 11 mille enseignants avaient été déjà reclassés et que le reste le sera à la fin du mois de décembre prochain, Soro Mamadou s’est voulu plus catégorique : « ce dont parle N’Dri n’est pas un reclassement. C’est d’ailleurs cela qui est à la base de la pomme de discorde. ». Comme on peut le constater, ce énième échec cuisant du gouvernement de Soro Guillaume, menace considérablement la formation et l’éducation de milliers d’enfants. Il gagnerait donc à vite établir le contact avec les enseignants grévistes pour une sortie rapide de cette crise au lieu de s’attacher les services de responsables syndicaux qui ne font pas le poids devant ces grévistes déterminés.
Aboubakar Sangaré
Aboubakar Sangaré