Décidemment, le front social en cette fin d’année 2009 est en ébullition. A la grève des enseignants du supérieur et du secondaire vient s’ajouter celle des greffiers. Depuis lundi, les collaborateurs des magistrats ont arrêté le travail. Le mouvement s’est amplifié hier avec l’arrêt total de plusieurs activités dans les tribunaux. Au tribunal de première instance d’Abidjan Plateau, seul le greffier en chef adjoint, M. Gosseré Félix était présent à son poste, à notre passe au greffe. La grève, nous a-t-il confié, est effective. « Je suis à mon poste car je représente l’administration. Sinon aucun greffier n’a travaillé aujourd’hui. C’est un mouvement de protestation », a-t-il ajouté, sans vouloir donner plus de détail. Les greffiers que nous avons rencontrés dans la cour du Palais de justice, ont affirmé être en grève pour protester contre le retard pris pour la signature du décret portant modalité d’application du statut des greffiers. A la suite d’un premier arrêt de travail, les greffiers, selon eux, ont été reçus par le président de la République en tournée à Mankono. « Il nous a demandés de reprendre le travail, tout en promettant signer le décret à son retour à Abidjan. Effectivement, le jeudi dernier, les services de la présidence ont appelé nos responsables. A leur arrivée, ils ont trouvé sur place le ministre de l’Economie et des Finances et son homologue de la Fonction publique et de l’Emploi. Le ministre de l’Economie et des Finances a fait savoir à nos responsables que si le Président signait le décret tel que rédigé, cela allait provoquer la colère des magistrats qui accepteraient mal les avantages que nous aurons. De plus, il a expliqué que compte tenu du processus PPTE (Pays pauvre très endetté), il sera très difficile d’appliquer ce décret en l’état actuel. Et que par conséquent, le président demandait aux deux ministres d’aller réétudier le dossier. (…) Nous sommes tous des employés de l’Etat. Nous ne pouvons concevoir que des magistrats s’opposent à une décision de l’Etat », ont-ils martelé. Pour les greffiers, il n’est pas normal qu’un ministre après avoir apposé sa signature sur le rapport de présentation du projet de décret, vienne le mette en cause. Le décret ont-ils exigé, doit être signé en l’état sans retranchement de quelque chose.
DM
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