La Côte d`Ivoire, première productrice mondiale de cacao confrontée à une crise politico-militaire depuis 2002 a perdu entre 2002 et 2005, 50.000 emplois, selon le président Laurent Gbagbo qui s`est exprimé hier au 1er colloque africain sur le travail décent qui se tenait à Ouagadougou au Burkina Faso.
Dernier chef d`Etat à s`exprimer à ce colloque, le numéro un ivoirien est apparu très à l`aise devant un auditoire composé exclusivement de décideurs, de représentants d`organisations patronales et syndicales. Tous sont venus prendre part au 1er colloque africain sur le travail décent organisé les 1er et 2 décembre à Ouagadougou par le Bureau internationale du travail (BIT) et l`Union africaine sur le thème: "Surmonter la crise: la mise en œuvre du Pacte mondial pour l`emploi en Afrique". Dans son intervention d`une dizaine de minutes, M. Gbabgo a dit que la Côte d`Ivoire traverse depuis plus de neuf ans, la crise la plus grave de sa jeune histoire. "Cette crise rampante et ruineuse a laissé de profondes marques sur notre économie et sur la société ivoirienne", a relevé le président Laurent Gbagbo. Malheureusement, a-t-il poursuivi, elle a été amplifiée par la crise financière internationale qui a touché les États-Unis d`Amérique puis le reste des pays développés à partir de septembre 2008. L`Afrique, sans être responsable de cette crise, subit néanmoins ses conséquences les plus perverses marquées notamment par la baisse de l`aide publique au développement, la baisse des investissements étrangers directs, des transferts des migrants, des prix d`achats de certaines matières premières. A l`intérieur des pays africains même, la crise financière a frappé les industries locales comme le secteur du bois en Côte d`Ivoire. Selon le président Gbagbo, dans la filière bois, la Côte d`Ivoire a enregistré à ce jour, plus de 6.000 pertes d`emplois depuis novembre 2008. "Au demeurant, notre crise interne a occasionné la fermeture et la délocalisation de plusieurs entreprises. Le nombre d`emplois détruits est estimé à plus de 50.000 en 2005", a-t-il dit, rappelant à son auditoire majoritairement constitué d`Africains, que le manque d`emplois décents peut être la cause de rébellions sur le continent. En effet, pour l`historien-président, les conflits des années 90 au Libéria et en Sierra Leone, celle que connaît la Côte d`Ivoire depuis 2002 sont les conséquences du manque d`emplois pour les jeunes. Pour la Côte d`Ivoire notamment, M. Gbagbo a rappelé aux participants que 65% des 20 millions d`Ivoiriens sont des jeunes. "Les effets néfastes du chômage se font ressentir dans tous les foyers. Mais, le plus inquiétant c`est que le chômage nous atteint dans ce que nous avons de plus cher: notre jeunesse", a-t-il lancé. Car, a-t-il indiqué, les jeunes représentent 85% des chômeurs et constituent une "grande" préoccupation pour les dirigeants du continent.
Les solutions du président-candidat
Pour le président ivoirien, les défis à relever sont liés à la montée du chômage, du sous-emploi et de l`emploi précaire, mais aussi l`absence de protection sociale pour le plus grand nombre. Candidat à l`élection présidentielle ivoirienne, Laurent Gbagbo a dit à l`assistance qu`il a déjà pris langue avec les jeunes ivoiriens à qui il a annoncé la création d`un ministère de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l`emploi "pour marquer clairement notre priorité pour le combat pour l`emploi des jeunes". Il a aussi annoncé que la Côte d`Ivoire va créer d`ici 2014, environ 900.000 emplois tant par la relance économique que par le truchement de mesures publiques directes. Le candidat de La majorité présidentielle ivoirienne a d`ailleurs indiqué que l`Etat ivoirien a pu recruter 72.500 fonctionnaires majoritairement pour le secteur de l`éducation et de la santé malgré la crise politico-militaire née du coup manqué du 19 septembre 2002. M. Gbagbo a aussi rappelé la nécessité de matérialiser le service civique qui selon lui, va favoriser l`insertion sociale et professionnelle des jeunes Ivoiriens. Le socialiste n`a pas non plus abandonné son projet d`Assurance maladie universelle qui a fait long feu quelques mois seulement après son lancement. "Nous avons à cœur de reprendre là où nous l`avons laissé, notre grand projet d`Assurance maladie universelle, qui était en expérimentation avant la crise", a-t-il soutenu. Le président ivoirien qui s`est exprimé plus de 24 heures après ses homologues du Burkina Faso, du Sénégal et du Togo a indiqué que l`Afrique doit transformer ses matières premières pour créer des emplois au profit de ses jeunes. "En Côte d`Ivoire, nous n`exportons plus du bois brut. Nous transformons avant l`exportation. Nous allons le faire pour le cacao et le café", a-t-il lancé sous les applaudissements de l`assistance. M. Gbagbo a aussi indiqué que l`Etat ne peut employer tous les enfants de la République. C`est pourquoi, selon lui, les jeunes doivent développer des initiatives pour s`auto employer. Il a aussi appelé le secteur privé à mieux se structurer pour absorber les jeunes afin de minimiser le chômage. C`est dans ce cadre que le gouvernement ivoirien a adopté des mesures d`exonérations fiscales à l`intention des entreprises ébranlées par la crise ou désireuses d`investir dans les secteurs ou dans les zones touchées par la guerre, a indiqué M. Gbagbo qui doit retrouver jeudi, au palais présidentiel de Kossyam, ses principaux opposants, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara, lors de la réunion du Cadre permanent de concertation (CPC). Cette rencontre qui sera présidée par le facilitateur de la crise ivoirienne, le président burkinabè Blaise Compaoré en présence du Premier ministre Guillaume Soro, devrait se pencher sur le nouveau chronogramme de l`élection présidentielle attendue depuis 2005 par les Ivoiriens.
Andy Traoré à Ouaga
Dernier chef d`Etat à s`exprimer à ce colloque, le numéro un ivoirien est apparu très à l`aise devant un auditoire composé exclusivement de décideurs, de représentants d`organisations patronales et syndicales. Tous sont venus prendre part au 1er colloque africain sur le travail décent organisé les 1er et 2 décembre à Ouagadougou par le Bureau internationale du travail (BIT) et l`Union africaine sur le thème: "Surmonter la crise: la mise en œuvre du Pacte mondial pour l`emploi en Afrique". Dans son intervention d`une dizaine de minutes, M. Gbabgo a dit que la Côte d`Ivoire traverse depuis plus de neuf ans, la crise la plus grave de sa jeune histoire. "Cette crise rampante et ruineuse a laissé de profondes marques sur notre économie et sur la société ivoirienne", a relevé le président Laurent Gbagbo. Malheureusement, a-t-il poursuivi, elle a été amplifiée par la crise financière internationale qui a touché les États-Unis d`Amérique puis le reste des pays développés à partir de septembre 2008. L`Afrique, sans être responsable de cette crise, subit néanmoins ses conséquences les plus perverses marquées notamment par la baisse de l`aide publique au développement, la baisse des investissements étrangers directs, des transferts des migrants, des prix d`achats de certaines matières premières. A l`intérieur des pays africains même, la crise financière a frappé les industries locales comme le secteur du bois en Côte d`Ivoire. Selon le président Gbagbo, dans la filière bois, la Côte d`Ivoire a enregistré à ce jour, plus de 6.000 pertes d`emplois depuis novembre 2008. "Au demeurant, notre crise interne a occasionné la fermeture et la délocalisation de plusieurs entreprises. Le nombre d`emplois détruits est estimé à plus de 50.000 en 2005", a-t-il dit, rappelant à son auditoire majoritairement constitué d`Africains, que le manque d`emplois décents peut être la cause de rébellions sur le continent. En effet, pour l`historien-président, les conflits des années 90 au Libéria et en Sierra Leone, celle que connaît la Côte d`Ivoire depuis 2002 sont les conséquences du manque d`emplois pour les jeunes. Pour la Côte d`Ivoire notamment, M. Gbagbo a rappelé aux participants que 65% des 20 millions d`Ivoiriens sont des jeunes. "Les effets néfastes du chômage se font ressentir dans tous les foyers. Mais, le plus inquiétant c`est que le chômage nous atteint dans ce que nous avons de plus cher: notre jeunesse", a-t-il lancé. Car, a-t-il indiqué, les jeunes représentent 85% des chômeurs et constituent une "grande" préoccupation pour les dirigeants du continent.
Les solutions du président-candidat
Pour le président ivoirien, les défis à relever sont liés à la montée du chômage, du sous-emploi et de l`emploi précaire, mais aussi l`absence de protection sociale pour le plus grand nombre. Candidat à l`élection présidentielle ivoirienne, Laurent Gbagbo a dit à l`assistance qu`il a déjà pris langue avec les jeunes ivoiriens à qui il a annoncé la création d`un ministère de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l`emploi "pour marquer clairement notre priorité pour le combat pour l`emploi des jeunes". Il a aussi annoncé que la Côte d`Ivoire va créer d`ici 2014, environ 900.000 emplois tant par la relance économique que par le truchement de mesures publiques directes. Le candidat de La majorité présidentielle ivoirienne a d`ailleurs indiqué que l`Etat ivoirien a pu recruter 72.500 fonctionnaires majoritairement pour le secteur de l`éducation et de la santé malgré la crise politico-militaire née du coup manqué du 19 septembre 2002. M. Gbagbo a aussi rappelé la nécessité de matérialiser le service civique qui selon lui, va favoriser l`insertion sociale et professionnelle des jeunes Ivoiriens. Le socialiste n`a pas non plus abandonné son projet d`Assurance maladie universelle qui a fait long feu quelques mois seulement après son lancement. "Nous avons à cœur de reprendre là où nous l`avons laissé, notre grand projet d`Assurance maladie universelle, qui était en expérimentation avant la crise", a-t-il soutenu. Le président ivoirien qui s`est exprimé plus de 24 heures après ses homologues du Burkina Faso, du Sénégal et du Togo a indiqué que l`Afrique doit transformer ses matières premières pour créer des emplois au profit de ses jeunes. "En Côte d`Ivoire, nous n`exportons plus du bois brut. Nous transformons avant l`exportation. Nous allons le faire pour le cacao et le café", a-t-il lancé sous les applaudissements de l`assistance. M. Gbagbo a aussi indiqué que l`Etat ne peut employer tous les enfants de la République. C`est pourquoi, selon lui, les jeunes doivent développer des initiatives pour s`auto employer. Il a aussi appelé le secteur privé à mieux se structurer pour absorber les jeunes afin de minimiser le chômage. C`est dans ce cadre que le gouvernement ivoirien a adopté des mesures d`exonérations fiscales à l`intention des entreprises ébranlées par la crise ou désireuses d`investir dans les secteurs ou dans les zones touchées par la guerre, a indiqué M. Gbagbo qui doit retrouver jeudi, au palais présidentiel de Kossyam, ses principaux opposants, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara, lors de la réunion du Cadre permanent de concertation (CPC). Cette rencontre qui sera présidée par le facilitateur de la crise ivoirienne, le président burkinabè Blaise Compaoré en présence du Premier ministre Guillaume Soro, devrait se pencher sur le nouveau chronogramme de l`élection présidentielle attendue depuis 2005 par les Ivoiriens.
Andy Traoré à Ouaga