Le malaise au sein de l'Alliance pour la nouvelle Côte d'Ivoire (Anci) est plus grand qu’on ne le pense. Le secrétariat général élargi aux délégués généraux du parti tenu hier a mis à nu la fragilité de sa cohésion. Pour cette rencontre de réorganisation, l'Anci a voulu jouer la carte de la transparence. Aussi, contrairement à l'habitude des formations politiques, la presse a-t-elle pu assister aux échanges. Tout se passait bien, le secrétaire général, Jean Jacques Béchio répondant avec la même franchise et la passion qui le caractérise aux questions des délégués. Jusqu'à ce que le Dr Damo Olivier, délégué de la coordination de Yamoussoukro exprime sa « déception » quant au contenu de la réunion. « Je suis déçu. En venant ici, je ne m'attendais pas à voir aborder des points qui font croire que l'Anci vient de naître », a-t-il lannoncé les couleurs. «Nous sommes dans un parti démocratique. Je ne vois pas pourquoi le secrétaire général, en tant qu'individu, prend la décision d'interdire à tous les militants de se prononcer sur la vie du parti. Je ne comprends pas la raison de la suspension de Patrice Guéhi qui n'a rien dit de grave pour le parti. C'est de la dictature », a-t-il dénoncé avant d'interroger : «vous voulez aller inspecter les délégués dans leurs bases. Au nom de quoi ? Comment pouvez-vous inspecter leur travail alors que vous n'avez pas donné de moyen financier pour les aider ?» Il n'en fallut pas plus pour mettre M. Béchio dans tous ses états. «Damo, a-t-il entamé, c'est parce que je ne t'ai jamais parlé face-à-face que tu me parles comme tu fais. Si tu as des problèmes avec le secrétaire général, aie les couilles de le dire. C'est moi que tu appelles individu ?». S'en est suivi un bruyant échange verbal qui a permis au collaborateur de Zémogo de montrer toute sa personnalité de bagarreur qu'il revendique régulièrement lui-même. « Un petit voyou comme ça, il joue avec moi cet imbécile», a-t-il crié. Les choses se sont finalement calmées après que le délégué de Yamoussoukro ait quitté la salle. Selon certains représentants de coordinations, Damo n'avait autre objectif que de perturber la réunion. «Il est en mission pour les dissidents», ont commenté ceux-ci tout en s'engageant à mener une médiation pour ramener les «déserteurs» à la maison. « Cela nous permettra, s'ils refusent de revenir, de savoir qu'ils sont vraiment décidés à partir. Ainsi, ils ne pourront plus empêcher notre travail», ont-ils justifié. «Il n'y a aucun problème à ce niveau, a répondu Béchio. Nous n'avons ni interdiction ni autorisation à donner. Vous avez, en tant que délégués, des responsabilités à prendre. Seulement, il ne faut pas qu'on dise que c'est la direction qui est en train de leur demander pardon». Et de rappeler : «Nous avons toujours dit que nous ne sommes pas fermés à la discussion avec eux. Mais, nous ne pouvons pas accepter qu'on insulte notre président sans réagir». La direction de l'Anci a annoncé la multiplication des rencontres avec la base pour être plus efficace.
Bamba K. Inza (Stagiaire)
Bamba K. Inza (Stagiaire)
