Gestion du processus électoral - Soro fuit ses responsabilités

Guillaume Soro est devenu premier ministre à la faveur de l’Accord politique de Ouagadougou avec pour mission d’organiser les élections en dix mois. Mais, que de hauts et de bas, d’échecs et de succès. Nous avons acclamé la flamme de la paix à Bouaké, les audiences foraines, l’enrôlement, l’affichage de la liste électorale provisoire etc. qui étaient quelques lauriers glanés ça et là par Soro et l’Apo. Cependant, l’objectif essentiel n’a pas été atteint. C’est comme un coureur à qui il est demandé de courir d’Abidjan à Yamoussoukro et qui s’essouffle à Toumodi. Ce coureur, même s’il a le mérite de courir jusqu’à Toumodi aura finalement échoué car l’objectif n’étant pas Toumodi, mais plutôt Yamoussoukro. L’objectif de l’Apo demeure les élections en dix (10) mois. A 33 mois, l’incertitude plane toujours sur l’organisation desdites élections en dépit de succès de quelques opérations. La dernière date du 29 novembre qui avait suscité tant d’espoir s’est dissipée comme un nuage de fumée sous nos yeux. Avant le 29 novembre, et pour se donner un peu de contenance, Soro avait déclaré qu’il démissionnerait si cette date n’était pas tenue. Voici donc quatre (4) jours que cette date est morte de sa belle mort et Soro Guillaume est toujours premier ministre. En sa qualité d’organisateur des élections auxquelles il ne doit être candidat, Guillaume Soro était celui qui devait annoncer au monde entier et aux ivoiriens le non respect de la date électorale du 29 novembre 2009. Contre toute attente, notre premier ministre a choisi de se trouver au Maroc. Jusqu’à ce jour, Soro n’a encore rien dit aux ivoiriens sur la non tenue des élections à la date indiquée. C’est d’ailleurs du royaume chérifien qu’il va atterrir au pays des hommes intègres pour participer au 6e Cpc. En se taisant, Soro fuit ses responsabilités devant le peuple ivoirien. D’ailleurs, que pouvait Soro contre Gbagbo dans un combat qu’il avait déjà perdu d’avance. Plutôt que d’offrir aux ivoiriens leur élection, Soro a choisi d’accompagner Gbagbo dans son refus de faire organiser les élections. C’est la triste vérité que Soro nous offre.
Malheureusement.
Rodolphe Flaha