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Société Publié le vendredi 4 décembre 2009 | Nuit & Jour

Grève des travailleurs sociaux - Diomandé Gouéssé (SG du MOTRASSEF-CI) hausse le ton : « Sans la signature de notre décret, pas de reprise des cours »

Depuis plus d’un mois, les fonctionnaires enseignants des affaires sociales observent un arrêt de travail suite au mot d’ordre de leur syndicat, le MOTRASSEF-CI, pour protester contre le non-paiement de leurs indemnités de logement. Le secrétaire général de cette structure, M. Diomandé Gouéssé qui, à la suite du déclenchement de cette grève a été entendu et gardé à vue pendant deux (2) heures dans les locaux de la police criminelle, a donc décidé de s’ouvrir à « Nuit et Jour ». Il parle des circonstances de cette interpellation, de la mauvaise foi manifeste de la tutelle et de la nécessité pour le gouvernement de résoudre ce différend pour éviter la paralysie du département des affaires sociales. Monsieur le secrétaire général, votre mouvement, le MOTRASSEF-CI observe un arrêt de travail depuis près d’un mois. Pouvez-vous nous dire exactement ce qui vous a poussé à lancer cette grève ?
Je voudrais d’abord remercier et féliciter le Quotidien « Nuit & Jour » pour la justesse de ses analyses et surtout, pour son engagement à combattre pour le peuple de Côte d’Ivoire. Je dirai qu’effectivement depuis le 9 novembre 2009 le MOTRASSEF-CI est entré en grève pour protester contre le refus du gouvernement de nous octroyer des indemnités de logement. Je voudrais vous préciser que nous sommes des fonctionnaires enseignants des affaires sociales et dépendons tous du ministre des Affaires sociales, Mme Jeanne Peuhmond. J’ai tenu à le préciser afin de lever toute équivoque car nous ne sommes pas à l’éducation nationale. Et comme je le disais tantôt, c’est le problème des indemnités de logement des éducateurs préscolaires adjoints, des maîtresses adjointes d’éducation permanente et des maîtres d’éducation spécialisée qui nous a conduit à cette grève. Depuis 2007, nous avons posé notre problème mais jusque-là, aucune solution idoine n’a été trouvée et les d’attendre, nous avons donc décidé d’entrer en grève depuis le 9 novembre 2009.
A la suite du déclenchement de cette grève, vous avez été entendus pendant 2h à la police criminelle, pouvez-vous nous expliquer les conditions de cette interpellation ?
J’ai été convoqué à la police criminelle au Plateau par le lieutenant Ludovic et j’ai été effectivement entendu pendant 2h mais en réalité, il s’agissait d’une plainte déposée contre le SG du MOTRASSEF-CI que je suis par Mme N’Kombo Zohoré qui, curieusement, est un syndicaliste comme moi puisqu’elle est la SG du syndicat des éducateurs permanents de Côte d’Ivoire. Elle a porté plainte contre moi sous prétexte qu’elle aurait été menacée de mort par des membres de mon bureau. Et qu’en plus, certains de mes éléments auraient cassé les bureaux de certaines écoles où se trouvent ses adhérentes. Evidemment, j’ai été relâché après cet interrogatoire à la police criminelle parce qu’en réalité, cette plainte n’avait pas de fondement réel. Elle est simplement déboussolée par le fait que ses syndicalistes aient en définitive rejoint le MOTRASSEF-CI dans la noble bataille qu’il a engagée.
Est-ce qu’avant de déclencher cette grève vous avez saisi votre ministre de tutelle, Mme Jeanne Peuhmond ?
Nous avons déposé le préavis de grève depuis le 17 octobre 2009 et nous sommes rentrées en grève le 9 novembre 2009 soit plus de trois semaines après. Mais pendant toute cette période, ni madame la ministre, ni les membres de son cabinet n’ont osé nous rencontrer. Et n’ayant donc pu trouver d’interlocuteur, nous avons décidé d’arrêter le travail. Ce n’est que quelques jours après le déclenchement de cette grève que MM Abdou Touré et Aboua Joseph respectivement directeur de cabinet de madame la ministre et directeur des Affaires Administratives et Financières nous ont approchés. Cependant, aucune solution ne nous a été proposée par ces deux responsables qui, bien au contraire, n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu.
Pour vous donc, qu’est-ce qui explique le blocage de la signature de ce décret ?
En tout cas, nous-mêmes avons du mal à comprendre cette situation. Car les fonctionnaires aux Affaires Sociales que nous sommes, n’atteignons même pas mille personnes. Nous sommes moins de 800 personnes et ne comprenons pas que des indemnités de logements aient été Octroyées à 50.000 instituteurs, que l’Etat ait fait des relèvements indiciaires de 25 à 40.000 personnes, que plus de 25.000 autres enseignants bénéficient aujourd’hui du reclassement en A3 et A4 avec des effets financiers de plusieurs milliards et que nous qui n’atteignons même pas 800 personnes soyons marginalisés de la sorte. Aujourd’hui, le projet de décret est sur la table du ministre Hubert Oulaye qui, de concert avec notre ministre de tutelle, Mme Jeanne Peuhmond, devraient l’acheminer auprès du président Laurent Gbagbo. Nous nous demandons pourquoi ils refusent de le faire et créer ainsi, le blocage qu’on connaît. Car depuis le déclenchement de notre grève, tous les secteurs dans lesquels travaillent nos adhérents sont paralysés. Et il en sera ainsi, tant que le projet de décret qui date de juin 2009 n’est pas signé. Ce qui nous étonne par ailleurs dans cette affaire, c’est que le président de la République qui nous a reçu, il y a peu à son domicile privé de Cocody, nous avait rassurés quant à l’effectivité de la signature de ce décret. Or, jusqu’aujourd’hui, les choses continuent de traîner. De sorte que nous sommes finalement amenés à nous poser la question de savoir entre Hubert Oulaye et Jeanne Peuhmond, qui ne fait pas réellement son travail. Nous faisons l’amer constat que ces deux ministres rusent avec nous. Mais, une chose est sûre, tant que notre décret ne sera pas signé, le MOTRASSEF-CI maintiendra toujours son mot d’ordre de grève.
Réalisée par Michel Ziki
Légende : M. Diomandé Gouéssé, SG du MOTRASSEF-CI est très amer.
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