Grèves dans le système éducatif : Le secondaire danse, le Supérieur pleure toujours.

La levée du mot d’ordre de grève des enseignants du secondaire n’a rien changé à la profonde crise de confiance qui secoue l’école ivoirienne.
« Nous nous rencontrons vendredi (aujourd’hui) pour faire le point de la situation. Mais sachez que depuis le début de cette grève jusqu’à ce jour, nous n’avons pas été contactés pour une quelconque négociation », nous a dit au téléphone le Pr Traoré Flavien, porte-parole de la coordination des enseignants et chercheurs du supérieur. Et d’ajouter, « il aurait peut-être fallu que nous fussions militaires, médecins ou autres corps pour qu’on s’intéressât à notre situation. Mais dans tous les cas, nous n’avons pas d’état d’âme. Quand les autorités trouveront que nous avons des droits à côté de nos devoirs, elles se pencheront sur nos revendications ». Pour Traoré Flavien, il n’est pas indiqué de parler de mépris des autorités face à leurs revendications, mais tout porte à le faire croire, au regard de la façon sélective dont le gouvernement résout les crises de l’école. Au total, l’heure n’est pas à l’apaisement chez les enseignants et chercheurs contrairement à ceux du secondaire qui viennent d’avoir gain de cause, après plus de trois semaines de grève. A l’origine, les enseignants et chercheurs du supérieur revendiquent l’application intégrale de deux décrets portant l’un sur la grille particulière et l’autre sur les indemnités hospitalières particulières, tous deux appliqués à moitié. Aussi les enseignants et chercheurs revendiquent-ils le paiement des heures complémentaires dues aux trois universités du pays. Autant dire que pendant que les enseignants du secondaire savourent leur « victoire », leurs « aînés » du supérieur voient la satisfaction de leurs revendications renvoyée à la saint glin glin.

Barthélemy Téhin.