Face au mutisme du gouvernement qui a décidé de ne pas respecter ses engagements, la Coordination des syndicats de la santé a décidé de déposeer un préavis de grève, le 7 décembre.
La Coordination des syndicats des personnels soignants de la santé vient de tenir une assemblée générale, est-ce qu’on peut savoir les raisons de cette Ag?
Si nous sommes allés en assemblée générale ce jeudi (Hier, Ndlr) c’est parce que tous nos points qui ont fait objet de débats avec le gouvernement et dont nous attendons les résultats n’ont pas connu d’avancée. Tous ces points sont bloqués. Ce blocage exigeait que nous venions en assemblée générale pour rendre compte à nos mandants pour qu’ils nous prescrivent la démarche à tenir.
Quelles sont les décisions qui ont été prises à cette assemblée générale ?
Avant de dire ce que nous avons décidé, je voudrais relever les points sur lesquels nous avons discuté. D’abord le point de la revalorisation salariale, qui constitue les indemnités et les indices de tout le personnel de santé, qui devait rentrer en vigueur depuis janvier 2009. Ensuite, il y a la question d’intégration à la fonction publique des filles et garçons de salle, non déflatés en 1998. Il y a également le problème d’intégration à la fonction publique des aides soignants du Chu de Yopougon, recrutés en 1989. Encore la question du profil de carrière des sages-femmes et enfin notre problème du statut particulier. C’est donc sur tous ces points que nous avons des blocages, qui pourtant ont fait l’objet de discussions. Alors, au terme de ces discussions, l’assemblée générale a pris la décision que tout le personnel de la santé aille en arrêt de travail à compter du 15 décembre. Mais bien entendu, il y aura un préavis qui va être déposé dès le lundi 7 décembre à 8h. Et si rien n’est fait, nous irons en arrêt de travail à partir du 15 décembre.
En août dernier, vous avez été reçus par le Premier ministre. Qu’en est-il de l’évolution de vos échanges?
Le 5 août, le Premier ministre nous a reçus et a pris des engagements. Nous nous disons que ces engagements sont caducs aujourd’hui. Le Premier ministre avait dit qu’à leur retour des vacances, il proposerait aux syndicats des modalités de paiement des mesures de revalorisation et qu’il ferrait passer en Conseil de ministre l’intégration des filles et garçons de salle et des aides soignantes. Sur le problème du statut particulier, il a dit que le gouvernement allait délibérer sur la question. Mais qu’est-ce que nous avons constaté ? Depuis le 5 août, c’est un véritable mutisme au niveau du gouvernement. Nous avons écrit au Premier ministre pour demander une audience, cette lettre n’a pas eu de suite. On nous a fait venir ses conseillers qui n’ont pas pouvoir de décision. Ils nous ont reçus le lundi dernier, mais c’était pour savoir si nous sommes en phase avec eux sur la discussion de la dernière fois. Nous leur avons dit qu’il n’y a pas eu d’évolution. C’est pourquoi nous faisons ces exigences maintenant. Que tout soit fait dans ce mois de décembre.
Lorsque vous parlez de grille particulière au niveau des médecins, concrètement qu’est-ce que cela signifie ?
Nous sommes aujourd’hui dans un statut global de la fonction publique. Et à ce titre, il y a certaines augmentations dont nous ne pouvons pas bénéficier. Et en raison de la spécificité de notre activité à l’hôpital, le gouvernement avait donné son accord de principe pour dire que nous aurions ce statut particulier pour nous permettre à l’intérieur d’avoir une autre grille salariale. Nous avons fini de travailler, alors que le gouvernement respecte cet accord de principe dans le protocole d’accord, le gouvernement a pris l’engagement de finaliser cela le 30 septembre 2009. Nous sommes aujourd’hui le 3 décembre et rien n’est fait.
Nous avons appris que vous avez eu une rencontre avec le directeur de campagne du président de la République, M. Malick Coulibaly, est-ce qu’on peut savoir de quoi il s’agit ?
Effectivement le Dr Coulibaly Issa Malick nous a reçus. Mais en tant que directeur de cabinet adjoint du président de la République, il nous a fait comprendre qu’il a été instruit par le président pour nous recevoir. Donc hier (mercredi, Ndlr), il nous a reçus de 19 h à 19 h 50. Nous avons échangé sur toutes les questions. Et il nous a dit de savoir que désormais tous les problèmes sont aux mains de la présidence. Donc nous les regardons et attendons que des décisions soient prises rapidement pour la paix sociale. C’est pourquoi nous interpellons le chef de l’Etat pour lui demander de se saisir davantage encore du problème. Nous le remercions d’avoir envoyé son directeur de cabinet vers nous. Mais ce que nous attendons, ce sont des mesures concrètes.
Vous comptez entreprendre une grève en fin d’année, est-ce que vous pensez que c’est la période propice ?
L’assemblée générale certes a prescrit un arrêt de travail, mais nous ne voulons pas y arriver. C’est pourquoi nous interpellons le président de la République pour que nous n’arrivions pas à ce stade. Mais nous disons en même temps que pour les syndicats, il n’y a pas une période pour négocier. Durant toute l’année, nous avons négocié et nous ne pouvons pas aller en 2010 avec tous ces problèmes qui ne sont pas résolus. Voila pourquoi nous disons que c’est le dernier virage pour nous en ce mois de décembre. Si nous devons tous être en joie pour les fêtes, le cadeau que nous demandons au président, c’est la résolution de nos problèmes. Mais si on arrive à un arrêt de travail, les populations doivent retenir que, ce n’est pas la faute au personnel de santé mais du gouvernement qui n’a pas pu régler les problèmes.
En 2007, il y a eu une grève des agents de santé qui a enregistré de nombreux morts. Est-ce que vous pouvez donner la garantie qu’on n’arrivera pas à cette situation ?
Chaque jour, il y a des décès à l’hôpital. Et souvent, les gens meurent, peut-être plus pendant que nous travaillons. Et il ne faut pas oublier que nous travaillons dans des conditions difficiles. Nous disons aujourd’hui que nous sommes des syndicats responsables. C’est pourquoi nous disons qu’en période de discussions, il appartient au gouvernement de donner des signaux forts. Mais si le gouvernement ruse, nous ne pouvons rien garantir. C’est pourquoi nous disons qu’il vienne à la table de discussion avant le 15 décembre, parce que les modalités seront communiquées le 14 décembre sur cette grève. Autrement c’est le gouvernement qui, par sa mauvaise foi, sera responsable de ce qui va arriver.
Certainement il y aura le service minimum, quels sont les départements qui observeront cette permanence?
Sur la question nous n’avons pas encore d’information à communiquer au gouvernement. Nous leur disons qu’il faut qu’ils prennent des mesures concrètes. Cela nous permettra de leur communiquer ces modalités. Pour le moment, nous ne dirons rien
Grève des travailleurs sociaux : La reprise est incertaine
Les travailleurs sociaux et le ministre de la Famille, de la Femme et des Affaires sociales sont parvenus à un accord suite à la grève qui mine le département. C’est ce qui ressort des dires du directeur de cabinet du ministre de tutelle, Jeanne Peuhmon, après quatre heures de discussion avec le Syndicat des assistants sociaux et le Mouvement des travailleurs sociaux du secteur de l’éducation. « Nous avons déploré beaucoup de vandalisme et de casses de la part des syndicats en grève. Nous leur avons dit qu’ils ont le droit de faire la grève mais pas d’empêcher les autres d’aller au boulot. Mme la ministre a souhaité que nous soyons une famille unie et qu’il y ait la tolérance. Les dossiers sont sur son bureau et elle a donné l’assurance, malgré le fait qu’elle part en mission dimanche, que tout ira bien », a assuré le Pr Abdou Touré. Il a ajouté : «Les deux syndicats à entrer en grève nous ont donné l’assurance de prendre les dispositions nécessaires pour la suspension de leur mot d’ordre de grève. » Toutefois, le sécretaire général du syndicat des assistants sociaux a précisé : « Nous n’avons pas dit que nous allons lever notre mot d’ordre de grève. Nous allons partir vers nos bases et nous aviserons. Samedi, nous avons une assemblée générale et c’est là que tout se décidera ». Version confirmée par Diomandé Gouéssé, sécretaire général du mouvement des travailleurs sociaux du secteur de l’éducation.
Napargalè Marie
La Coordination des syndicats des personnels soignants de la santé vient de tenir une assemblée générale, est-ce qu’on peut savoir les raisons de cette Ag?
Si nous sommes allés en assemblée générale ce jeudi (Hier, Ndlr) c’est parce que tous nos points qui ont fait objet de débats avec le gouvernement et dont nous attendons les résultats n’ont pas connu d’avancée. Tous ces points sont bloqués. Ce blocage exigeait que nous venions en assemblée générale pour rendre compte à nos mandants pour qu’ils nous prescrivent la démarche à tenir.
Quelles sont les décisions qui ont été prises à cette assemblée générale ?
Avant de dire ce que nous avons décidé, je voudrais relever les points sur lesquels nous avons discuté. D’abord le point de la revalorisation salariale, qui constitue les indemnités et les indices de tout le personnel de santé, qui devait rentrer en vigueur depuis janvier 2009. Ensuite, il y a la question d’intégration à la fonction publique des filles et garçons de salle, non déflatés en 1998. Il y a également le problème d’intégration à la fonction publique des aides soignants du Chu de Yopougon, recrutés en 1989. Encore la question du profil de carrière des sages-femmes et enfin notre problème du statut particulier. C’est donc sur tous ces points que nous avons des blocages, qui pourtant ont fait l’objet de discussions. Alors, au terme de ces discussions, l’assemblée générale a pris la décision que tout le personnel de la santé aille en arrêt de travail à compter du 15 décembre. Mais bien entendu, il y aura un préavis qui va être déposé dès le lundi 7 décembre à 8h. Et si rien n’est fait, nous irons en arrêt de travail à partir du 15 décembre.
En août dernier, vous avez été reçus par le Premier ministre. Qu’en est-il de l’évolution de vos échanges?
Le 5 août, le Premier ministre nous a reçus et a pris des engagements. Nous nous disons que ces engagements sont caducs aujourd’hui. Le Premier ministre avait dit qu’à leur retour des vacances, il proposerait aux syndicats des modalités de paiement des mesures de revalorisation et qu’il ferrait passer en Conseil de ministre l’intégration des filles et garçons de salle et des aides soignantes. Sur le problème du statut particulier, il a dit que le gouvernement allait délibérer sur la question. Mais qu’est-ce que nous avons constaté ? Depuis le 5 août, c’est un véritable mutisme au niveau du gouvernement. Nous avons écrit au Premier ministre pour demander une audience, cette lettre n’a pas eu de suite. On nous a fait venir ses conseillers qui n’ont pas pouvoir de décision. Ils nous ont reçus le lundi dernier, mais c’était pour savoir si nous sommes en phase avec eux sur la discussion de la dernière fois. Nous leur avons dit qu’il n’y a pas eu d’évolution. C’est pourquoi nous faisons ces exigences maintenant. Que tout soit fait dans ce mois de décembre.
Lorsque vous parlez de grille particulière au niveau des médecins, concrètement qu’est-ce que cela signifie ?
Nous sommes aujourd’hui dans un statut global de la fonction publique. Et à ce titre, il y a certaines augmentations dont nous ne pouvons pas bénéficier. Et en raison de la spécificité de notre activité à l’hôpital, le gouvernement avait donné son accord de principe pour dire que nous aurions ce statut particulier pour nous permettre à l’intérieur d’avoir une autre grille salariale. Nous avons fini de travailler, alors que le gouvernement respecte cet accord de principe dans le protocole d’accord, le gouvernement a pris l’engagement de finaliser cela le 30 septembre 2009. Nous sommes aujourd’hui le 3 décembre et rien n’est fait.
Nous avons appris que vous avez eu une rencontre avec le directeur de campagne du président de la République, M. Malick Coulibaly, est-ce qu’on peut savoir de quoi il s’agit ?
Effectivement le Dr Coulibaly Issa Malick nous a reçus. Mais en tant que directeur de cabinet adjoint du président de la République, il nous a fait comprendre qu’il a été instruit par le président pour nous recevoir. Donc hier (mercredi, Ndlr), il nous a reçus de 19 h à 19 h 50. Nous avons échangé sur toutes les questions. Et il nous a dit de savoir que désormais tous les problèmes sont aux mains de la présidence. Donc nous les regardons et attendons que des décisions soient prises rapidement pour la paix sociale. C’est pourquoi nous interpellons le chef de l’Etat pour lui demander de se saisir davantage encore du problème. Nous le remercions d’avoir envoyé son directeur de cabinet vers nous. Mais ce que nous attendons, ce sont des mesures concrètes.
Vous comptez entreprendre une grève en fin d’année, est-ce que vous pensez que c’est la période propice ?
L’assemblée générale certes a prescrit un arrêt de travail, mais nous ne voulons pas y arriver. C’est pourquoi nous interpellons le président de la République pour que nous n’arrivions pas à ce stade. Mais nous disons en même temps que pour les syndicats, il n’y a pas une période pour négocier. Durant toute l’année, nous avons négocié et nous ne pouvons pas aller en 2010 avec tous ces problèmes qui ne sont pas résolus. Voila pourquoi nous disons que c’est le dernier virage pour nous en ce mois de décembre. Si nous devons tous être en joie pour les fêtes, le cadeau que nous demandons au président, c’est la résolution de nos problèmes. Mais si on arrive à un arrêt de travail, les populations doivent retenir que, ce n’est pas la faute au personnel de santé mais du gouvernement qui n’a pas pu régler les problèmes.
En 2007, il y a eu une grève des agents de santé qui a enregistré de nombreux morts. Est-ce que vous pouvez donner la garantie qu’on n’arrivera pas à cette situation ?
Chaque jour, il y a des décès à l’hôpital. Et souvent, les gens meurent, peut-être plus pendant que nous travaillons. Et il ne faut pas oublier que nous travaillons dans des conditions difficiles. Nous disons aujourd’hui que nous sommes des syndicats responsables. C’est pourquoi nous disons qu’en période de discussions, il appartient au gouvernement de donner des signaux forts. Mais si le gouvernement ruse, nous ne pouvons rien garantir. C’est pourquoi nous disons qu’il vienne à la table de discussion avant le 15 décembre, parce que les modalités seront communiquées le 14 décembre sur cette grève. Autrement c’est le gouvernement qui, par sa mauvaise foi, sera responsable de ce qui va arriver.
Certainement il y aura le service minimum, quels sont les départements qui observeront cette permanence?
Sur la question nous n’avons pas encore d’information à communiquer au gouvernement. Nous leur disons qu’il faut qu’ils prennent des mesures concrètes. Cela nous permettra de leur communiquer ces modalités. Pour le moment, nous ne dirons rien
Grève des travailleurs sociaux : La reprise est incertaine
Les travailleurs sociaux et le ministre de la Famille, de la Femme et des Affaires sociales sont parvenus à un accord suite à la grève qui mine le département. C’est ce qui ressort des dires du directeur de cabinet du ministre de tutelle, Jeanne Peuhmon, après quatre heures de discussion avec le Syndicat des assistants sociaux et le Mouvement des travailleurs sociaux du secteur de l’éducation. « Nous avons déploré beaucoup de vandalisme et de casses de la part des syndicats en grève. Nous leur avons dit qu’ils ont le droit de faire la grève mais pas d’empêcher les autres d’aller au boulot. Mme la ministre a souhaité que nous soyons une famille unie et qu’il y ait la tolérance. Les dossiers sont sur son bureau et elle a donné l’assurance, malgré le fait qu’elle part en mission dimanche, que tout ira bien », a assuré le Pr Abdou Touré. Il a ajouté : «Les deux syndicats à entrer en grève nous ont donné l’assurance de prendre les dispositions nécessaires pour la suspension de leur mot d’ordre de grève. » Toutefois, le sécretaire général du syndicat des assistants sociaux a précisé : « Nous n’avons pas dit que nous allons lever notre mot d’ordre de grève. Nous allons partir vers nos bases et nous aviserons. Samedi, nous avons une assemblée générale et c’est là que tout se décidera ». Version confirmée par Diomandé Gouéssé, sécretaire général du mouvement des travailleurs sociaux du secteur de l’éducation.
Napargalè Marie