En Guinée, tout porte à croire que les éléments de la junte qui se déchirent en sont arrivés là par la peur de répondre un jour ou l’autre de la barbarie qu’ils ont fait subir à la population le 28 septembre 2009. Une tragédie dans le plus grand stade de la capitale qui a coûté la vie à au moins cent cinquante personnes. Au moment où la commission d’enquête des Nations Unies est sur place pour faire la lumière et établir les responsabilités, chacun des membres de la junte et ses sbires sont préoccupés par une seule chose : sauver sa tête. Pas étonnant que le fantasque chef de la soldatesque guinéenne veuille se laver la main et charger son aide de camp, le lieutenant Toumba Diakité, son âme damnée. Sacrifier quelques têtes et montrer pate blanche. Un tac tic que nombre de bourreaux ont utilisé pour se refaire une virginité politique. En Guinée, Toumba le bras armé de Dadis Camara, s’est senti trahi et n’a pas voulu payer seul la note. Il a réagi par les armes. Son cas montre bien que les exécutants des basses besognes devraient maintenant, plus que jamais, réfléchir par deux fois avant de passer à l’acte. Surtout, quand l’ordre manifestement est à l’encontre des valeurs du corps, et viole les droits humains. Au moment de situer les responsabilités, les chefs qu’ils croient servir par leur zèle excessif se débineront. C’est vrai aujourd’hui en Guinée comme ça l’a été hier au Rwanda. Les financiers, les officiers planificateurs du génocide et les éléments d’exécution qui tous se prenaient pour des intouchables au service de leur prince sont livrés à eux-mêmes devant les tribunaux à travers le monde. En Côte d’Ivoire, le charnier de Yopougon et les autres crimes et massacres ont été le fait d’exécutants dont certains flambent encore dans les arcanes du système. Mais le jour des comptes arrivera bien un jour.
D. Al Seni
D. Al Seni