La crise guinéenne a pour médiateur le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, qui a fait des propositions de sortie de crise. M. Keïta N’Pha Moussa, président d’un mouvement de soutien à Dadis Camara et membre de la communauté guinéenne vivant en Côte d’Ivoire est monté au créneau pour donner son avis sur ce fait. Il a animé une conférence de presse, dimanche, à Sococé, aux II-Plateaux dans ce sens. Le président Keïta N’Pha, qui se définit comme “un inconditionnel de Dadis Camara et un disciple de feu Sékou Touré, ex-Président de la Guinée”, s’est réjoui de la prise en main du dossier par le président burkinabé. Il a affirmé que cela a contribué à faire baisser la tension en Guinée. Il a appelé les Africains à résoudre eux-mêmes les problèmes qui se posent à eux. “Le président Blaise Compaoré a résolu la crise togolaise, il est en train de résoudre celle de la Côte d’Ivoire qui va s’achever par des élections. Nous pensons qu’il fera de même pour celle de la Guinée. Il prône un langage d’apaisement”, a-t-il dit. Il souscrit à l’idée, telle que proposé par le médiateur, de laisser le capitaine Dadis Camara conduire une transition de 10 mois. Il souhaite que le chef de l’Etat Dadis couronne ce fait en se présentant à la future élection présidentielle. “C’est un citoyen, a-t-il affirmé, comme tous les autres. Il a fait la guerre aux narcotrafiquants, il a donné l’électricité et de l’eau aux Guinéens. Un tel homme mérite d’être encouragé. Il est très populaire en Guinée, contrairement à l’idée véhiculée. Il y a un risque de guerre civile s’il ne se présente pas à l’élection présidentielle”. Selon Keïta N’Pha, la Guinée est à genoux à cause de certains hommes politiques qui ont servi sous les gouvernements successifs de feu le président Lansana Conté et qui sont aujourd’hui dans l’opposition. “Nous demandons au président Dadis de rendre public les détournements dont ils se sont rendus coupables et les faux contrats qu’ils ont passés”, a-t-il lancé avant d’ajouter : “Si cent (100) sont contre Dadis, il y a des milliers qui sont pour lui”. Le président Keïta N’Pha Moussa dit revenir de la Guinée où il y a un apaisement des esprits. “Je me suis rendus à l’hôpital de Ignace Deen et Donka, je peux vous assurer que les blessés du 28 septembre sont bien pris en charge par l’Etat guinéen. (…) En plus l’enquête internationale de l’ONU qui doit situer les responsabilités sur ce malheureux évènement est en cours. Il n’y a aucune entrave ”, a-t-il expliqué. Pour lui, les actes posés par l’opposition n’ont pour seul but que de déstabiliser. “Le peuple guinéen a commencé à comprendre que le président Dadis a été victime d’un complot (…) Je demande à tous les dignitaires de l’époque de Sékou Touré et ceux de Dadis Camara de faire échouer, ensemble, le diktat de ses comploteurs”, a-t-il rappelé. “Je m’interroge encore sur l’entêtement de l’opposition qui a organisé cette manifestation violente le 28 septembre, le jour de notre indépendance. La France qui les soutient ne peux pas accepter pareil affront (…) Sékou Touré a incarné la dignité du peuple guinéen. Et Dadis suit le chemin qu’il a tracé”, a-t-il conclu. La crise en Guinée s’est aggravée après les incidents du 28 septembre dernier. La manifestation a été organisée par l’opposition et s’est soldée par des pertes en vie humaine. Serge Armand Didi
Afrique Publié le mercredi 25 novembre 2009 | Notre Voie