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Afrique Publié le mercredi 18 novembre 2009 | AFP

Gabon: Ali Bongo en France pour sa première visite bilatérale hors d`Afrique

Le président gabonais Ali Bongo arrive mercredi en fin de journée en France où il a choisi d'effectuer sa première visite bilatérale hors du continent africain, montrant ainsi que les liens un temps distendus entre Paris et Libreville restent étroits.
Le fils aîné du président Omar Bongo, décédé en juin après 41 ans au pouvoir, doit effectuer une "visite de travail" de trois jours au cours de laquelle il sera reçu par Nicolas Sarkozy, notamment pour un déjeuner à l'Elysée vendredi, selon plusieurs sources concordantes.
Investi président mi-octobre à l'issue d'un scrutin contesté, Ali Bongo, qui s'est déjà rendu en visite officielle dans tous les pays d'Afrique centrale, arrive de Rome où il a assisté au sommet de la FAO.
Sa visite en France s'inscrit dans un retour à la normale de la relation étroite qu'entretiennent Paris et Libreville et qui a souffert depuis 2008 de quelques anicroches.
Omar Bongo, pilier de la "Françafrique", du nom donné aux relations opaques mêlant affaires et politique de la France avec ses ex-colonies africaines, s'est éteint le 8 juin en Espagne, brouillé avec la France dont il avait été très proche tout au long de sa vie.
Le vieux président n'avait pas apprécié la plainte déposée à Paris contre lui et d'autres chefs d'Etat africains par des ONG les accusant d'avoir acquis des biens immobiliers avec de l'argent public détourné.
Une dizaine de membres de sa famille avaient été cités comme détenteurs de comptes bancaires et/ou de propriétés en France dans un rapport d'enquête de police.
Depuis 2008, ce dossier dit des "biens mal acquis" a perturbé les relations entre le régime Bongo et Paris. Libreville a fustigé "l'acharnement complice des médias français" qui ont relayé les accusations des ONG et le parti au pouvoir a menacé de "réexaminer en profondeur les accords de coopération entre la France et le Gabon".
Hasard du calendrier? Fin octobre, moins de 3 semaines avant cette visite d'Ali Bongo en France, la justice française a finalement refusé en appel d'ouvrir une enquête.
Si le climat entre Paris et la famille Bongo s'est apaisé, l'image de l'ancienne puissance coloniale reste toutefois mauvaise au sein de l'opinion gabonaise depuis l'élection présidentielle du 30 août.
Tout au long du processus électoral, les adversaires d'Ali Bongo ont accusé la France -qui garde au Gabon une base militaire permanente, 10.000 ressortissants et 120 entreprises dont le géant pétrolier Total-, de lui avoir donné sa préférence et d'influer sur l'élection.
A plusieurs reprises, M. Sarkozy et des ministres ont dû démentir ces allégations.
Peu de Gabonais les ont cependant crus, préférant donner crédit à l'avocat français Robert Bourgi, homme de l'ombre de la "Françafrique", qui avait affirmé, quelques semaines avant l'élection, qu'Ali Bongo était "le meilleur défenseur des intérêts français dans tous les domaines".

A l'annonce des résultats du scrutin donnant Bongo vainqueur, début septembre, le consulat français de la capitale pétrolière Port-Gentil a été incendié alors que des troubles ont fait trois morts selon les autorités, au moins cinq d'après l'opposition.
Depuis, l'opposition gabonaise, qui estime le pouvoir d'Ali Bongo "illégitime" et parle de "dictature émergente", en allusion au "Gabon émergent" promis par M. Bongo pendant la campagne électorale, continue d'accuser la France de jouer un rôle partial dans la politique gabonaise.
Le commentaire du 12 novembre du Quai d'Orsay, qui a rappelé l'attachement de la France "à la liberté d'expression" après la suspension au Gabon de six journaux privés pour "violations des principes de déontologie", n'a pas levé ces suspicions.
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