Il ne suffira plus de soulever la rengaine de la souveraineté. Les militaires guinéens viennent de l’apprendre à leurs dépens. En effet, le conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine, réuni jeudi dernier à Abuja au Nigeria, a pris de sévères mesures contre la junte de Conakry. Interdiction de voyager, gel des avoirs financiers, embargo sur les armes… une panoplie de nature à ôter le goût du pouvoir à ceux qui, pour le confisquer, n’ont pas hésité un seul instant, le 28 septembre 2009 à ouvrir le feu sur la population civile dans un stade de la capitale causant la mort de plus de 150 personnes. L’Union Africaine, par son instance de régulation et de gestion des crises sur le continent, vient de saper le dispositif d’assistance à toutes épreuves que représentait l’organisation panafricaine pour les monarques et roitelets en fonction. Certes, les militaires guinéens et leur chef, le bouffon capitaine Dadis camara, peuvent déplacer des partisans à coups de millions F, et de contraintes administratives multiples, et crier comme un certain général Guéï Robert en son temps en Côte d’Ivoire : « nous allons défendre notre souveraineté, s’ils veulent qu’ils nous coupent l’aide. Nous allons au besoin manger les feuilles de manioc », mais ils se savent sur la corde raide ; presque perdus. Aujourd’hui, la bande qui continue à terroriser encore la population est à la recherche, désespérément, d’une bouée de sauvetage. Elle ne sait pas qui lui volera au secours pour un atterrissage en douceur après son départ quasi inéluctable du pouvoir. Du palais, le risque est en effet grand pour Dadis de connaître les murs lugubres d’une prison. Peut-être du TPI. Reste que l’UA poursuive son œuvre en traquant tous les autocrates en poste. Civils et militaires !
D. Al Seni
D. Al Seni