J’ai suivi les 26 et 27 septembre, le communiqué de l’armée guinéenne : ‘’les manifestations organisées par l’opposition politique, le 28 septembre, jour de la fête nationale de la Guinée est interdite… et reportées au mardi 29 septembre’’. Qui ne peut pas comprendre cela ? Je suis déçu par l’Union Africaine, le Conseil de sécurité de l’Onu, l’Union Européenne qui rejettent du revers de la main, la phrase « manifestation interdite ». A mon avis, c’est bien le non respect de cette phrase qui est à l’origine de la riposte des Forces de l’ordre guinéennes. Si la manifestation était interdite, l’opposition politique guinéenne est responsable des tueries de Conakry. Aujourd’hui, tout le monde sait que la Guinée se trouve dans un régime d’exception : Constitution suspendue, Parlement dissout. La Guinée est donc dirigée par un gouvernement militaire. Et, c’est en cela que j’ai envie de dire, à l’opposition politique guinéenne qu’elle a véritablement organisé sa propre tragédie en défiant « l’interdit ». J’ai envie de dire à l’opposition politique guinéenne que la démocratie n’est pas une loi. C’est la loi, qui est la démocratie. Je ne suis pas un expert en droit, mais c’est en respectant la loi qu’on peut vivre pleinement ‘’ sa liberté publique’’ ou la démocratie. Le respect de la loi, permet de faire tout… Et en toute liberté. Cela étant dit, j’ai envie de dire, à ceux qui poussent les populations guinéennes à ‘’braver’’ l’interdit dans le plus total mépris de l’Etat, de respecter la souveraineté des institutions républicaines guinéennes. Dans tous les pays du monde et à l’échelle de l’Etat guinéen, l’armée est une institution, quelles que soient les personnes qui l’animent, missionnée par les lois guinéennes, doublée d’une tâche de force. Tous les Guinéens savent que l’armée n’a jamais fait mystère de sa détermination à conserver le pouvoir à Conakry, et à en découdre avec tous ceux qui s’y opposent. C’est en cela, que j’ai envie de demander à l’Union africaine, intrinsèquement hypocrite de se taire. J’ai envie de demander au Gabonais Jean Ping, président de la Commission de l’Union Africaine, quelle a été sa réaction, quand les forces de l’ordre de son pays ont tiré sur des manifestants de l’opposition, contestant la victoire de Ali Ben Bongo ? La sérénité et la vérité ne sont plus l’apanage de la Commission économique européenne, pleine de comédie, quand il s’agit de l’Afrique. A mon avis, l’opposition guinéenne doit épargner son pays d’un désordre politique, en contradiction flagrante avec sa culture de dignité et sa solidarité de principe au 28 septembre 1958, jour de l’indépendance de la Guinée. L’opposition politique guinéenne sait que la Guinée est un Etat. Et quand l’Etat de surcroit dirigé par les militaires ‘’interdit’’ une manifestation, il faut refuser l’esprit de riposte. En réalité, la démocratie n’est pas une loi. C’est le respect de la loi qui fait la démocratie. Et entre la démocratie et la loi, il y a une ligne de partage. Pour bien vivre la liberté, et la démocratie, il faut respecter la loi. Et en politique, c’est le seul enjeu, en ce sens, qu’il existe une constitution qui définit le rôle des partis politiques et chaque institution de l’Etat. L’opposition politique guinéenne qui n’est pas au-dessus de la loi, a eu tort de braver les militaires au pouvoir qui à l’essentiel, n’ont pas fait de détail en massacrant 157 personnes, d’une population de Conakry, qui n’a rien compris. En tout état de cause, la défense de l’intégrité nationale et morale de la Guinée est l’affaire des Guinéens eux-mêmes. Pour moi, et pour l’essentiel, la classe politique guinéenne, la société civile, les syndicats doivent s’éloigner de ceux qui se prennent pour l’opinion éclairée. Il faut s’éloigner de ceux qui manipulent la réalité africaine et particulièrement celle de la Guinée aujourd’hui. Et, il faut le dire, les représentants de ses marionnettistes sont visiblement, les partis politiques sur le terrain à Conakry. Ce qui est arrivé à Conakry n’est pas nouveau ni en Afrique, ni en Guinée. En 2007, l’armée guinéenne avait chargé des manifestants sous le règne du Général Lanssane Conté. Où étaient l’Union Européenne, le Conseil de sécurité de l’Onu, et l’Union Africaine ? Où étaient les spécialistes des questions et réponses de la coopération et d’aide au développement à la Guinée ? 157 morts… Ce qui est arrivé le 28 septembre à Conakry, est la faute à l’opposition politique guinéenne qui a tout simplement mal ficelé sa ‘’révolution du 28 septembre’’ pour faire plaisir à l’opinion africaine et complicité, qui, désormais tout perpétuer l’influence de la France, de l’Union Européenne en Guinée. En clair, et pour moi, l’opposition politique guinéenne est responsable des tueries du 28 septembre 2009 à Conakry.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël