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Afrique Publié le jeudi 8 octobre 2009 | Notre Voie

Situation en Guinée - Et si la France cherchait une autre base arrière contre Gbagbo ?

Plus rien ne va entre la Guinée et la France. Depuis les massacres du 28 septembre 2009, le torchon brûle entre les deux pays. La France, se croyant tout permis dans les pays francophones dont elle se considère le gendarme, a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, préconisé l’intervention d’une force internationale en Guinée. Evidemment, la réaction du chef de l’Etat guinéen ne s’est pas fait attendre. “Que le président Sarkozy parle, cela me donnerait à réfléchir par deux fois. Mais je n’ai pas à répondre à un ministre des Affaires étrangères. La Guinée n’est pas une sous-préfecture de la France. Elle n’est pas non plus une province française”, a dit sèchement mais judicieusement le jeune chef d’Etat guinéen, Dadis Camara. Depuis, France 24 et RFI s’acharnent sur le pays de feu Sékou Touré. En effet, France 24 ne rate aucune occasion de montrer des images de femmes et jeunes filles qui auraient été violées par des militaires guinéens. Il en est de même pour RFI qui, elle aussi, diffuse à tout moment, des témoignages de supposées femmes violées. En la matière, les deux chaînes françaises n’innovent pas. C’est la même technique qu’elles utilisent pour accabler tout dirigeant africain qui n’entre pas dans le plan de contrôle des pays africains par la France. En tout cas, la situation qui prévaut depuis le 28 septembre 2009 entre les gouvernements de Dadis et de Sarkozy ressemble fort bien à celle qui prévalait entre les gouvernements de feu Sékou Touré et de feu le général De Gaulle, après le 28 septembre 1958. De sorte que les commentaires vont bon train. Allant de la condamnation du président guinéen à des actions de soutien. Dans cette situation, moins confortable, on pourrait craindre que la France ne soit à la recherche d’une autre base arrière pour relancer la rébellion en Côte d’Ivoire au cas où un de ses protégés ne gagne pas l’élection présidentielle. En effet, depuis le dialogue direct ayant conduit à l’Accord politique de Ouagadougou, et surtout la signature du traité d’amitié et de non agression entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, le pays de Blaise Compaoré ne peut plus servir de base arrière à la France pour déstabiliser le pays de Laurent Gbagbo. La France ne peut pas non plus s’appuyer sur le Mali qui est dirigé par un homme qui a une renommée internationale qu’il ne saurait remettre en cause, en l’occurrence le président Amadou Toumani Touré. Il en est de même pour le Ghana et le Liberia. La France espérait donc avoir une aubaine du côté de la Guinée avec la mort de feu Lansana Conté dont le soutien a été d’un grand apport à la Côte d’Ivoire pendant la guerre. Or, le président Dadis ne semble visiblement pas aller dans le sens voulu par la France qui, par deux fois, lui a envoyé son secrétaire d’Etat Alain Joyandé. Tout porte donc à croire que le gouvernement Sarkozy veut mettre à profit les tueries du 28 septembre dernier pour prendre le contrôle de la Guinée. C’est tout le sens de l’intervention de la force internationale que demande M. Kouchner. Car tout le monde sait très bien comment les choses se passent en pareille situation. La force internationale est toujours contrôlée par le pays colonisateur. Il va sans dire qu’il ne peut y avoir de force internationale en Guinée qui ne soit sous le contrôle de la France. Or, si la France prend le contrôle de la Guinée, ce sera un danger pour la Côte d’Ivoire au cas où le Président Gbagbo, qu’elle redoute, gagne l’élection présidentielle comme cela semble clairement se dessiner. Car elle aura tout le loisir de mettre en place des camps de formation pour les rebelles en vue de déstabiliser à nouveau le régime du président Gbagbo par la frontière guinéenne. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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