x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le samedi 5 décembre 2009 | Le Temps

Gnélou Paul (Secrétaire général du Sneppci) - “Le président a décidé de régler la question lui-même”

Le secrétaire général du syndicat national des enseignants du primaire public de Côte d'Ivoire (Sneppci) donne dans cet entretien, les raisons profondes de la suspension de leur mot d'ordre de grève.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à la grève ?
Trois raisons fondamentales nous ont conduits à la grève. La 1ère raison, c'est le paiement intégral du montant de la bonification indiciaire due aux instituteurs et des effets financiers du reclassement des conseillers de l'enseignement primaire. La 2e raison, c'est le paiement effectif de l'indemnité de logement à 40.000f à compter de la fin de décembre 2009, assorti du paiement des arriérés y afférent. La 3e raison, c'est le paiement de la première tranche du rappel du Cap, session 1988 à 1992. Ce sont les points essentiels qui nous ont conduits à la grève. Ce sont des points que nous discutons depuis longtemps avec le ministère. C'est parce que le ministère est resté sourd à nos préoccupations que nous sommes allés à la grève. Parce que la grève, en fait pour nous, ce n'est pas un objectif. Elle nous amène à discuter avec l'autorité pour faire aboutir nos revendications.
Vous venez de lever votre mot d'ordre de grève depuis lundi 30 novembre dernier. Cela n'est-il pas dû à la menace de suspension des salaires des responsables syndicaux par le gouvernement ?
Je voulais rectifier quelque chose pour dire que nous n'avons pas levé le mot d'ordre de grève, mais nous l'avons plutôt suspendu. Non, ce n'est pas à cause des menaces du gouvernement. D'ailleurs quand le gouvernement a fait sa déclaration, suspendant nos salaires, nous avons plutôt durci le ton. En reconduisant la grève, cette fois de manière illimitée. Ce n'est donc pas à cause des menaces que nous avons suspendu notre mouvement de grève. C'est parce que, ayant pris conscience de la gravité de la situation, le président de la république nous a reçus en sa résidence de Cocody, le dimanche dernier. Et il a pris l'engagement d'analyser nos préoccupations de manière favorable. En créant, bien sûr, un comité spécial rattaché à son cabinet à la présidence et qui va se charger désormais de résoudre les problèmes liés aux syndicats. Notamment, pour ce domaine bien précis.
C'est donc suite à la rencontre que vous avez eue avec le Chef de l'Etat que vous avez suspendu votre mot d'ordre de grève.
Oui bien sûr. Nous avions durci notre position, parce que nous avions déposé un préavis de grève, une semaine avant et le ministère n'a pas daigné nous appeler à la discussion. Le ministère est resté fermé. Nous avons fait une semaine de grève sans que le ministère nous appelle à la table de négociation.
Mais pourtant, le communiqué du dernier conseil de ministre parlait de grève illégale ?
Notre grève n'était pas illégale. Nous avons suivi la procédure normale. Nous avons commencé d'abord par discuter avec le ministère bien avant. C'est parce que nous ne sommes pas parvenus à un accord. De plus, le ministère est resté sur sa position. Cela nous a donc conduits à la grève. C'est en assemblée générale que nous avons décidé d'aller à la grève. Et donc nous avons déposé en bonne et due forme un préavis de grève au ministère de l'Education nationale, avec des ampliations au ministère de la fonction publique, à la présidence de la république, à la primature,…
Revenons à votre rencontre avec le Chef de l'Etat. Qu'est-ce qu'il vous a dit de manière formelle. Pour qu'à l'issue de cette rencontre, vous puissiez suspendre la grève et appeler à la reprise des cours.
Le président de la république a été clair. Il a dit qu'il allait créer une commission spéciale qui sera rattachée à son cabinet. Pour régler tous les problèmes que nous lui avons posés avec un chronogramme bien précis que nous allons tous suivre ensemble. De sorte que lui-même, il ait l'œil sur l'avancement des choses. Pour nous, c'est une décision prise au plus haut sommet de l'Etat. C'est pour cela que nous avons suspendu le mot d'ordre de grève.
L'inspecteur général du ministère a fait une déclaration, dans la soirée du lundi 30 novembre pour rappeler l'état très avancé du traitement des dossiers des enseignants. Si tant est qu'il y avait des avancements considérables, pourquoi avez-vous durci le ton après le conseil des ministres ?
C'est parce que nous sommes allés en grève que le gouvernement a pris au sérieux le problème. C'est pourquoi, ils ont inscrit ce point à l'ordre du jour du conseil des ministres du jeudi 26 novembre dernier, pour prendre des décisions qu'ils ont annoncées. Si nous n'étions pas allés en grève, ils ne l'avaient pas fait. Et c'est à l'issue de ce conseil des ministres, qu'une déclaration a été rendue publique par le secrétaire général du gouvernement. Et qui a annoncé qu'effectivement, on nous payerait la moitié de la bonification et les effets financiers du reclassement à la fin du mois de novembre. Et à la fin du mois de décembre, l'autre moitié sera payée avec le rappel du mois précédent. C'est bien précis. Or au départ, le ministère ne nous l'avait pas dit. Il disait plutôt qu'ils payeraient la moitié fin novembre et l'autre moitié après, sans indiquer de date précise. C'est pour cela, nous disons que nous avons eu des acquis, à l'issue de la grève, à partir du moment où on précise des dates. Nous allons pouvoir suivre tout ça. Surtout que décembre c'est demain. Nous attendons pour voir.
A l'issue du conseil des ministres, le gouvernement a pris des sanctions contre les responsables syndicaux. Il a mis leurs salaires sous contrôle. Ces responsables ont donc vu leurs salaires suspendus. Qu'en est-il exactement ?
Bon, nous avons tous suivi cela. Pour nous, ce sont des menaces. Et lorsqu'ils ont brandi ces menaces, nous avons durci le ton, en reconduisant la grève de manière illimitée. Nos salaires sont effectivement sous contrôle. Cependant, lorsque nous avons rencontré le président Laurent Gbagbo, il a pris l'engagement de pouvoir normaliser cela, si nous reprenons les cours. Comme nous avons repris les cours, nous attendons incessamment qu'on rétablisse les salaires de nos camarades qui sont sous contrôle.
Un mot à l'endroit des parents d'élèves. Et aussi de vos camarades qui ont vu leurs salaires suspendus.
Je puis rassurer les parents d'élèves. A partir du moment où le chef de l'Etat s'est approprié nos préoccupations et a donné la ferme assurance de les résoudre. nous pensons qu'il n'y a plus de problèmes. L'école reprend ses droits et les enfants recevront les enseignements jusqu'à la fin de l'année. Bien sûr, si les engagements pour décembre sont respectés. A l'endroit de nos camarades qui s'inquiètent par rapport au rétablissement de leurs salaires, nous disons que c'est une promesse formelle qui a été faite par le chef de l'Etat à qui nous faisons confiance. Nous pensons que dans les jours à venir, ces salaires seront effectivement rétablis vu que la reprise du travail est effective dans le primaire public.
Réalisée par Frank Toti
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ