Le Port autonome d'Abidjan malgré la bonne volonté de ses dirigeants qui allient souci de compétitivité et rapprochement des partenaires et des peuples peut-il à lui seul servir de locomotive de la politique d'intégration de l'Afrique de l'Ouest, si la volonté politique ne suit pas ? La question mérite d'être posée. Tant partout, en tout cas, dans les deux pays visités au cours de la présentation du Projet de ferroutage et du système de tracting par satellite, le Burkina Faso et le Niger, les vœux des populations et même des opérateurs économiques sont les mêmes. A savoir faire revivre la vision des premiers Présidents. C'est-à-dire, faciliter le déplacement des populations, la libre échange, la circulation des personnes et des biens, la liberté de partir et de venir des populations des pays du conseil de l'Entente et de la Cedeao. Car telle était la vision des pères fondateurs. En créant la Régie Abidjan Niger via Ouagadougou, le vœu des premiers chefs d'Etat de ces trois pays était qu'il y ait un chemin de fer qui relie leurs trois pays et que ce chemin serve d'outil d'intégration de leurs peuples respectifs. Mais la conjoncture économique qui a secoué la zone Uemoa à partir de 1980 ne permis pas aux trois chefs d'Etat d'aller au bout de leur vision commune. Le chemin de fer qui devait relier leurs pays se limita pour raison économique à Ouagadougou partant d'Abidjan. Causant des préjudices au Niger, enclavant du coup ce pays qui entendait énormément jouir des retombées du chemin comme son frère le Burkina Faso voisin et effritant bien des espoirs. Aujourd'hui, ce sont 1700 Km qui séparent la Côte d'Ivoire du Niger, une distance que les habitants du pays d'Amani Diori ont toujours parcourue. En leur permettant de s'arrêter un tant soit peu à Ouadougou après avoir parcourus 500 Km pour leurs trafics de transit avec le projet de ferroutage, le port autonome d'Abidjan, on le sait, enlève une épine des pieds des opérateurs. Car ce sont 1200 Km qu'on leur épargne de se taper. Vivement donc que les politiques prennent la relève pour la résurrection de la Ran (Régie Abidjan Niger), ce chemin de fer qui avait pour vocation de rapprocher les peuples et faciliter leurs commerces.
S. Allard
Envoyé spécial à
Niamey (Niger)
S. Allard
Envoyé spécial à
Niamey (Niger)