Les responsables de la filière café cacao sont tous en prison. Or, de grands planteurs avec qui ils ont manœuvré et monté certaines opérations rocambolesques sont libres de tout mouvement.
« S’ils ont mangé aussi, c’est leur argent qu’ils ont mangé parce qu’ils sont paysans. Mais les autres ne sont pas des paysans, et ils viennent bouffer l’argent des agriculteurs ». Ce sont là des propos qui auraient été tenus par le chef de l’Etat et qui sont parvenus aux oreilles des prisonniers du café cacao. Vrai ? Faux ? Une donne est certaine : il y a de la matière pour interroger certains planteurs, proches du chef du camp présidentiel, qui n’ont pas encore été convoqués par le juge en charge de cette affaire. En effet, les prisonniers se demandent pourquoi les barons de la filière café cacao comme Sansan Kouao et Bléhoué Aka, qui ont reçu d’importantes sommes des structures aujourd’hui incriminées ne sont pas entendus. Pourquoi le juge ne les invite pas à venir donner leur version des faits, même en tant que témoins comme les cinq membres du gouvernement, Charles Diby, Amadou Gon, Alphonse Douati, Dano Djédjé et Bohoun Bouabré ? Selon des documents auxquels nous avons eu accès, de nombreux virements de fonds ont été faits à l’ordre de Sansan Kouao Edouard, Bléhoué Aka Georges et de bon nombre de pontes de la filière qui se retrouvent aujourd’hui au sein du comité de pilotage du binôme café cacao. Les motifs des décaissements sont révoltants pour le petit planteur de Koffikro ou Bediékouassikro qui voit sa production achetée à vil prix et qui n’arrive même pas à économiser la somme de 100.000Fcfa après une saison entière de dur labeur. Ces grands planteurs ont sorti plusieurs dizaines, voire des centaines de millions Fcfa pour de banales affaires. Budget de souveraineté, jetons de présence aux réunions du conseil des sages, participation aux obsèques de roi, subventions aux membres du comité des sages, sont quelques justificatifs aux sorties d’argent. A titre d’exemples, Sansan Kouao a reçu le 27 octobre 2006, comme jetons de présence entre 2005 et 2006, la somme de 20 millions Fcfa. Pour participer aux obsèques du roi de Zaranou, il a perçu 10 millions Fcfa le 5 décembre 2002. Pour sa subvention comme membre du comité des sages, il a reçu 6 millions Fcfa, le 1er août 2002. Pour son budget de souveraineté, il a reçu 10 millions Fcfa, le 10 juillet 2003. Pour le suivi et le contrôle du programme de régénération cacaoyère, il a reçu 32 millions, le 10 janvier 2007. Et ce n’est pas tout. Il y a une pile de chèques de 30, 20 et 15 millions Fcfa qui ont été encaissés par le planteur de Niablé. Celui-ci, on le sait, n’hésite pas. Presque pour les mêmes raisons, le richissime planteur d’Aboisso, Bléhoué Aka, a perçu 20 millions Fcfa le 20 décembre 2004, tout comme le 3 mai 2006 où il a reçu 50 millions Fcfa. Comme pour lui et tous les autres grands planteurs, les preuves qu’ils ont tous plongé les mains dans les caisses des paysans existent. C’est à la justice d’être juste et de convoquer tous les acteurs. Comme quoi, le cacaogate n’a pas fini de livrer ses secrets n
Par Traoré M. Ahmed
« S’ils ont mangé aussi, c’est leur argent qu’ils ont mangé parce qu’ils sont paysans. Mais les autres ne sont pas des paysans, et ils viennent bouffer l’argent des agriculteurs ». Ce sont là des propos qui auraient été tenus par le chef de l’Etat et qui sont parvenus aux oreilles des prisonniers du café cacao. Vrai ? Faux ? Une donne est certaine : il y a de la matière pour interroger certains planteurs, proches du chef du camp présidentiel, qui n’ont pas encore été convoqués par le juge en charge de cette affaire. En effet, les prisonniers se demandent pourquoi les barons de la filière café cacao comme Sansan Kouao et Bléhoué Aka, qui ont reçu d’importantes sommes des structures aujourd’hui incriminées ne sont pas entendus. Pourquoi le juge ne les invite pas à venir donner leur version des faits, même en tant que témoins comme les cinq membres du gouvernement, Charles Diby, Amadou Gon, Alphonse Douati, Dano Djédjé et Bohoun Bouabré ? Selon des documents auxquels nous avons eu accès, de nombreux virements de fonds ont été faits à l’ordre de Sansan Kouao Edouard, Bléhoué Aka Georges et de bon nombre de pontes de la filière qui se retrouvent aujourd’hui au sein du comité de pilotage du binôme café cacao. Les motifs des décaissements sont révoltants pour le petit planteur de Koffikro ou Bediékouassikro qui voit sa production achetée à vil prix et qui n’arrive même pas à économiser la somme de 100.000Fcfa après une saison entière de dur labeur. Ces grands planteurs ont sorti plusieurs dizaines, voire des centaines de millions Fcfa pour de banales affaires. Budget de souveraineté, jetons de présence aux réunions du conseil des sages, participation aux obsèques de roi, subventions aux membres du comité des sages, sont quelques justificatifs aux sorties d’argent. A titre d’exemples, Sansan Kouao a reçu le 27 octobre 2006, comme jetons de présence entre 2005 et 2006, la somme de 20 millions Fcfa. Pour participer aux obsèques du roi de Zaranou, il a perçu 10 millions Fcfa le 5 décembre 2002. Pour sa subvention comme membre du comité des sages, il a reçu 6 millions Fcfa, le 1er août 2002. Pour son budget de souveraineté, il a reçu 10 millions Fcfa, le 10 juillet 2003. Pour le suivi et le contrôle du programme de régénération cacaoyère, il a reçu 32 millions, le 10 janvier 2007. Et ce n’est pas tout. Il y a une pile de chèques de 30, 20 et 15 millions Fcfa qui ont été encaissés par le planteur de Niablé. Celui-ci, on le sait, n’hésite pas. Presque pour les mêmes raisons, le richissime planteur d’Aboisso, Bléhoué Aka, a perçu 20 millions Fcfa le 20 décembre 2004, tout comme le 3 mai 2006 où il a reçu 50 millions Fcfa. Comme pour lui et tous les autres grands planteurs, les preuves qu’ils ont tous plongé les mains dans les caisses des paysans existent. C’est à la justice d’être juste et de convoquer tous les acteurs. Comme quoi, le cacaogate n’a pas fini de livrer ses secrets n
Par Traoré M. Ahmed
