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Politique Publié le samedi 5 décembre 2009 | Nord-Sud

Evariste Méambly, président du Conasfor : “Nous avons la méthode pour le meilleur sondage”

Trois mois après sa création, le Comité national de soutien aux forces de réunification (Conasfor) s'est positionné comme un instrument essentiel dans l'équipement du Centre de commandement intégré (Cci). Son président dresse ici le bilan de ses actions.


Qu'est-ce qui a motivé la création du Conasfor ?

Depuis l'accord complémentaire 4 de Ouagadougou, il a été décidé de la création d'une armée embryonnaire. Les Forces nouvelles avec à leur tête le Gal de brigade Soumaïla Bakayoko devaient envoyer 4. 000 hommes et les Forces de défense et de sécurité commandées par le Gal Philippe Mangou en donner également 4. 000. L'objectif était de se déployer sur les 322. 000 km2 que compte la Côte d'Ivoire pour la sécurisation des biens, des gens et surtout des élections. Bien sûr la présidentielle, mais aussi toutes les autres qui viendront, à savoir les législatives, les municipales et les régionales. Cependant, pour le déploiement d'une armée, il faut de grands moyens. Pour 8.000 hommes, il faut 8.000 voire 16. 000 tenues, 8.000 lits, deux ou trois paires de drap pour chacun donc 32. 000 draps, des coussins pour dormir. Ils ont besoin en plus de nourriture, de moyens de locomotion pour les opérations, d'outils de communication. A cela s'ajoute un besoin en burautique (du papier, des ordinateurs). Tout cela constituait pour l'Etat une charge énorme qui tourne autour de 11 milliards Fcfa selon les responsables du Centre de commandement intégré et le ministère de l'Economie et des Finances. Nous savions que l'Etat avait déjà fait face à pas mal de problème. Ce qui s'annonçait difficile pour lui. Nous nous sommes dit qu'il fallait lui venir en aide quand bien même il ne nous a rien demandé. Nous avons décidé d'appeler les opérateurs économiques qui ont un investissement assez importants dans ce pays, à apporter leur contribution à la constitution de la nouvelle armée. Malgré le fait qu'ils paient déjà leurs impôts. Car, lorsque l'Etat se porte bien, leurs activités économiques ne s'en portent que mieux.


Quel bilan faites-vous de vos actions ?

Sur le plan financier, nous sommes à 221 millions Fcfa collectés et disponibles sur le compte de la régie. Nous avons 50 millions Fcfa de matériels dont 500 lits pour les 500 déployés sur les 8. 000, 200 rangers, 200 lits, des tentes et bien d'autres dons que nous avons offerts à hauteur de 50 millions Fcfa. Tout cela tourne autour de 270 millions Fcfa en trois mois. A l'heure où je fais l'interview, il y a le ministre Dosso Moussa de la Formation professionnelle, un aîné à nous tous, jeunes de ce pays, un ministre très proche de la jeunesse, qui nous a promis un chèque ce matin (mardi, Ndlr) au nom de son ministère. Cela veut dire que nos amis, nos aînés, nos autorités ont compris le message. Il a promis d’être notre interprète auprès du gouvernement, pour qu'il s'appuie effectivement sur le Conasfor et nous ouvre les portes qui nous sont encore fermées. Pour que chaque Ivoirien, là où il est, puisse contribuer à l'effort de paix. Nous avons obtenu avec la coopération du gouvernement des acquis notables tel que un arrêté ministériel signé pas le ministre de l'Economie et des Finances, nous affectant un régisseur en la personne de Yao Sylvain. Nous avons bénéficié d'autres mesures gouvernementales qui nous confèrent aujourd'hui le statut de société d'utilité publique. Pour nous, c'est un acquis énorme. C'est tout cela qui nous a permis de négocier de façon ouverte et transparente avec toutes les sociétés de téléphonie mobile de Côte d'Ivoire. Et Dieu merci, le 2 novembre dernier, nous avons signé avec elles, une convention dans laquelle elles s'engagent pour la création d'une plate forme. Pour que vous et moi, ou n'importe quelle personne qui se trouve ailleurs en Côte d'Ivoire puisse avec son cellulaire, ne serait-ce qu'en envoyant cinq cents francs à deux reprises au 99000 pour participer à l'effort de paix en Côte d'Ivoire. Tout le monde doit s'impliquer parce que la paix, ce n'est pas pour le président Gbagbo Laurent ni pour le Premier ministre Guillaume Soro, encore moins pour le gouvernement. C'est pour les 20 millions d'Ivoiriens qui vivent sur le beau sol de la Côte d'Ivoire.


Etes-vous satisfait ?

Ma satisfaction viendrait après la dernière élection dans ce pays. De la présidentielle, aux législatives en passant par les municipales et les régionales. Dès que mon pays aura fini avec tous les chantiers électifs, je serai satisfait parce que tous les Ivoiriens se seront mis ensemble dans un rêve que j'appelle le Conasfor pour aider notre armée à sécuriser le pays, et à faire les élections. C'est cela qui sera ma grande satisfaction. Pour l'heure, nous ne sommes qu'aux prémices de nos projets. Nous n'avons jamais fait de retrait de un franc sur le compte du Conasfor. Pourtant, on verse de l'argent tous les jours. Et Dieu merci, depuis le 13 du mois passé, le régisseur étant nommé, il a pris le contrôle des fonds.


Avez-vous le sentiment que la population vous suit dans ce projet?

Pour l'instant, quand je vois presque 270 millions Fcfa cotisés par les Ivoiriens, je pense que la population se bat, elle fait ce qu'elle peut. Mais, pour une telle campagne, il faut beaucoup d'information, de publicité. Ce qui coûte cher. Mais, ce n'est pas facile quand on a de maigres moyens et surtout quand on a un compte sur lequel on ne peut pas retirer 100 Fcfa. Il y a des amis qui nous aident. Nous sommes certains d'arriver à bon port. Pour l'heure, nous pensons que les Ivoiriens sont formidables, il faut les féliciter.


Que gagne monsieur Méambly dans tout cela ?

Comme vous le savez en Côte d'Ivoire, rien n'est fait au hasard, rien n'est fait cadeau. Mais, je me tourne vers les Ivoiriens. Est-ce qu'on a besoin d'attendre quelque chose pour sauver son pays ? Est-ce qu'on a besoin de chercher quelque chose pour la paix dans son pays, pour sauver des vies humaines, pour éviter le sang, pour éviter de voir les gens mourir de faim quand on est capable de l'empêcher ? C'est de cela qu'il s'agit. Monsieur Méambly a cinq entreprises qui portent toutes son nom. Je me suffis. Mais, les Ivoiriens ont tellement pris de raccourcis, qu'on pense que tout ce qui est fait a une visée politique. Dans ce pays, il y a des gens qui sont plus nantis que moi. Il leur suffit de mettre le millième de ce qu'ils ont à la disposition du pays pour que les problèmes des hôpitaux, d'hydraulique villageoise ou de santé soient réglés.


Un appel à la population et aux entrepreneurs qui hésitent encore à soutenir le Conasfor ?

Je tiens d'abord à remercier le chef de l'Etat qui nous a reçu pour nous dire ses encouragements, les généraux Soumaïla Bakayoko et Philippe Mangou pour leur disponibilité. De même que le ministre Ahmed Bakayoko qui m'a permis de rentrer en contact avec les six sociétés de téléphonie mobile pour la signature d'une convention. Sans oublier les ministres Amani N'Guessan, Dosso Moussa, Bertin Kadet, Charles Koffi Diby et Désiré Tagro qui ne lésinent sur aucun effort pour nous soutenir dans notre action. Aux chefs de partis politiques qui ont déjà investi depuis plus de 10 ans pour avoir des militants, j'aimerais demander de nous soutenir. Qu'ils exhortent leurs militants à aller payer leurs 100 Fcfa pour la nouvelle armée. Et qu'ensuite, ils leur ramènent le reçu de versement de la banque. Pendant le bilan, chacun dira « je suis de tel parti politique, j'ai deux millions d'Ivoiriens qui ont payé les mille francs ». Ces deux millions d'Ivoiriens seront considérés comme favorables à ce leader de parti. Déjà, nous pourrons comptabiliser pour savoir lequel est le plus populaire. On a 6,500 millions d'Ivoiriens enrôlés. En calculant le nombre de reçu en sa possession, chaque état-major saura s'il peut gagner les élections. C'est le meilleur sondage. Parce que l'Ivoirien qui va payer mille francs pour sauver son pays, sortira le jour des élections pour aller voter son candidat. Donc, le Conasfor offre le meilleur sondage. Et gratuitement. A tous les partis politiques, c'est mon appel pour qu'ils comprennent que l'heure est arrivée de tester la fiabilité de leurs militants en leur demandant d'aller payer mille franc sur le compte du Conasfor à la Bni et de venir à l'état-major afin de le comptabiliser.

Interview réalisée par Bamba K. Inza (Stagiaire)
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