Pas de poignées de main, pas d`accolades, les contacts physiques étaient déconseillés samedi soir avec les premiers pèlerins ivoiriens rentrés d`Arabie Saoudite. Pour approcher leur avion arrivé à l`aéroport de Port-Bouët à 21h02 avec 447 passagers, il fallait être protégé d`un cache-nez. Les autorités sanitaires ont pris toute une série de mesures pour accueillir en sécurité ces voyageurs susceptibles de venir avec la grippe A H1N1. Ils ont participé pendant des semaines au plus grand rassemblement humain au monde durant lequel une propagation du virus n`était pas à exclure selon l`Organisation mondiale de la santé (Oms). Du Boeing 747 les ayant transportés à Abidjan, les pèlerins ont été conduits, dans des cars, à ``Djedda``, site du flanc droit de l`aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët où ils étaient attendus par un dispositif sanitaire mis en place par le ministère de la Santé et de l`Hygiène publique. Des agents étaient chargés de les interroger pour détecter d`éventuels signes de la maladie. A en croire un responsable joint hier dans l`après-midi, aucun passager n`a présenté les fameux signes qui peuvent être une toux, une fièvre, un mal de tête ou des douleurs dans la gorge. Il a indiqué que l`opération du samedi a consisté essentiellement à informer les pèlerins sur les mesures d`hygiène qu`ils devaient observer en arrivant en famille. A savoir éviter de serrer directement la main ou de donner des accolades à leurs parents. Il leur a été aussi conseillé l`attitude à adopter en cas d`une apparition ultérieure d`un signe suspect. A leur descente d`avion, certains pèlerins ont été choqués d`être l`objet d`autant de méfiance. Mme Coulibaly I., qui vient d`effectuer le hadj pour la deuxième fois, n`a pas caché sa frustration. « Quel que soit le contexte, lorsque vous allez à La Mecque, vous revenez avec la grippe à cause du climat. Je ne comprends donc pas que nous soyons accueillis de cette façon par des gens qui portent tous des cache-nez. C`est frustrant. Si nous venions vraiment avec la grippe A, je ne crois pas que les cache-nez auraient suffi pour protéger toutes ces personnes qui ont peur de nous approcher. Pour moi, tout dépend de l`état d`esprit avec lequel on aborde la question. Si vous vous mettez dans l`esprit que vous allez contracter la maladie, vous l’aurez. Par contre, si vous placez votre confiance en Dieu et que vous vous dites que vous ne serez pas malade, vous n`aurez rien. N`ayez pas peur, nous n`allons pas vous contaminer », a-t-elle ironisé. Le sentiment qu`elle a exprimé était perceptible sur la plupart des visages. Entre la descente de l`avion et l`installation sous les bâches, la joie de retrouver les siens, après avoir accompli le 5e pilier l`Islam en Terre Sainte, s`est vite muée à une crispation générale. Chez certains pèlerins, le sentiment de révolte était difficile à cacher. « Je ne veux pas donner d`interview », nous a sèchement répondu un homme en boubou blanc. Dans cette ambiance morose, quelques voyageurs ont gardé le sourire tout en se montrant compréhensif vis-à-vis de cet accueil inhabituel. «Je pense que les autorités ont eu raison de prendre des précautions. Nous sortons d`un rassemblement où il y avait des personnes venues de tous les points du monde. J`ai vu des pèlerins qui sont venus des Etats-Unis, de l`Australie etc. Avec autant de personnes venues d`horizon divers, il faut s`attendre à des contaminations. Je suis d`accord avec ce qui se passe et j`ai moi-même décidé de n`embrasser personne lorsque j`arriverai à la maison. En tant que responsable je dois éviter de rendre malade un membre de ma famille…», a promis Falikou Bamba.
L`appel au calme de Yao Noël
Le Directeur général des Cultes au ministère de l`Intérieur aurait souhaité que tous les pèlerins raisonnent comme cet enseignant. Yao Noël a cependant pris de la hauteur à propos des frustrations : « Il est normal que nos compatriotes soient choqués d`être accueillis par des parents en cagoule. Il faut leur expliquer pourquoi cela se fait. Ce sont des mesures qui s`imposent dans tous les aéroports. Ce sont des mesures préventives », a-t-il répondu. Une dépêche de l`Associated press (Ap), publiée le 30 novembre, annonçait 73 cas de contamination et cinq morts de la grippe A pendant ce hadj. Toutefois, des experts cités par le même article ont prévenu que « l`impact réel du virus ne sera connu que quand les pèlerins regagneront les maisons ». Les malades, quant à eux, ont été orientés vers l`unité médicale aménagée sous le grand hangar de Djedda, pour être éventuellement placés sous surveillance épidémiologique jusqu`à la guérison totale. Selon nos informations, à 23h, au moins une personne était dans ce cas. Toute la délégation ivoirienne sera accueillie dans les mêmes conditions. Cette année, 3.915 personnes sont parties de la Côte d`Ivoire pour le pèlerinage à La Mecque. L`on a enregistré deux cas de décès (naturels) parmi eux.
Cissé Sindou
L`appel au calme de Yao Noël
Le Directeur général des Cultes au ministère de l`Intérieur aurait souhaité que tous les pèlerins raisonnent comme cet enseignant. Yao Noël a cependant pris de la hauteur à propos des frustrations : « Il est normal que nos compatriotes soient choqués d`être accueillis par des parents en cagoule. Il faut leur expliquer pourquoi cela se fait. Ce sont des mesures qui s`imposent dans tous les aéroports. Ce sont des mesures préventives », a-t-il répondu. Une dépêche de l`Associated press (Ap), publiée le 30 novembre, annonçait 73 cas de contamination et cinq morts de la grippe A pendant ce hadj. Toutefois, des experts cités par le même article ont prévenu que « l`impact réel du virus ne sera connu que quand les pèlerins regagneront les maisons ». Les malades, quant à eux, ont été orientés vers l`unité médicale aménagée sous le grand hangar de Djedda, pour être éventuellement placés sous surveillance épidémiologique jusqu`à la guérison totale. Selon nos informations, à 23h, au moins une personne était dans ce cas. Toute la délégation ivoirienne sera accueillie dans les mêmes conditions. Cette année, 3.915 personnes sont parties de la Côte d`Ivoire pour le pèlerinage à La Mecque. L`on a enregistré deux cas de décès (naturels) parmi eux.
Cissé Sindou