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Société Publié le mercredi 9 décembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Palabre autour d`un décret entre greffiers et magistrats : La justice paralysée, Mambé et la Cei paient les pots cassés

Avec tout le respect et la considération que l`on doit à cette corporation élitiste de l`administration publique ivoirienne, les magistrats, serviteurs de la loi, peuvent-ils s`opposer à l`entrée en vigueur d`un décret pris par le Président de la République ? Qui finalement fait la loi dans ce pays ? Qui est le titulaire de l`imperium dans cet Etat au point où des magistrats s`opposent à l`application d`un décret qui n`est pas à leur goût ? Plus ahurissant est l`affaissement du pouvoir exécutif dans cette guéguerre. "Le président de la République nous a reçu et nous a fait savoir que les magistrats ne sont pas d`accord avec le contenu du décret" a confié à la presse Me Loba, porte-parole des greffiers grévistes.

Comment un Chef d`Etat responsable, de surcroît "très courageux" peut-il accepter que sa signature, son autorité soit remise en cause par des fonctionnaires fussent-ils des magistrats ?

Les magistrats sont-ils au dessus du président de la République ? Simple question de principe.

Si les honorables magistrats ne sont pas d`accord avec le nouveau statut des greffiers parce que celui-ci tend à les placer sur le même piédestal que leur propre statut, la voie indiquée était de renégocier le statut de la magistrature mais pas de contester vertement un décret du chef de l`Etat.
Mais là où cette affaire dérange, c`est au niveau de l`incidence qu`il pourrait avoir sur la gestion du contentieux de la liste électorale provisoire. Cette opération, si l`on se réfère au dernier communiqué du Cpc tenu à Ouagadougou le 3 décembre 2009, doit s`achever le 31 décembre prochain. Cela veut dire que respecter les délais et surtout l`échéance de fin février début mars à laquelle doit impérativement se tenir l`acte premier de l`élection présidentielle, l`on doit absolument éviter ce genre de situation. La grève des greffiers a totalement paralysé le palais de justice depuis hier. Or c`est au palais de justice que certains requérants doivent se rendre pour corriger leur mauvaise inscription ou absence d’inscription sur la liste provisoire. De sorte que le dysfonctionnement actuel de la justice ne peut que rejaillir négativement sur la gestion du contentieux de la liste électorale provisoire.

Il se sursure même que les magistrats qui ont placé le couteau à la gorge du Chef de l`Etat menacent de rentrer en grève à leur tour si le décret des greffiers dont ils contestent le contenu n`était pas rapporté ou révisé. Voilà comment on torpille un processus de paix et demain ils se lèveront pour dire que la Cei n`a pas fait ceci ou cela. Comment comprendre que le Chef de l`Etat qui a pris des engagements fermes avec ses pairs membres du Cpc à Ouaga, il n`y a pas encore une semaine, puisse assister les bras croisés au pourrissement d`une situation dommageable au processus électoral ? Car à la vérité, ce problème de dysfonctionnement de la justice qui va nécessairement déteindre sur la gestion du contentieux de la liste électorale ne dépend pas de la Cei et de M. Beugré Mambé. Gbagbo est le seul à pouvoir régler ce problème. Mais le fera-t-il ? Rien n`est moins sûr.

Akwaba Saint Clair
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