Palais de la culture d`Abidjan - Les agents en grève ce matin

Les agents du Palais de la Culture d'Abidjan entament une grève illimitée à partir de ce matin. Selon Tehua Kouakou, technicien, délégué du personnel, les revendications qu'ils ont posées au ministère de la Culture et de la Francophonie n'ont pu trouver de solution. Aussi, ces camarades et lui ont décidé d'arrêter le travail jusqu'à ce que leurs problèmes soient résolus. Notamment, la signature d'une nouveau décret abrogeant le décret n° 200-875 du 20 décembre portant création, attributions et organisation du PCA. Surtout le statut des agents contractuels et des agents affectés par l'Etat au PCA. “Nous voulons exister légalement, c'est pourquoi nous demandons à la tutelle de tout mettre en œuvre pour que le nouveau décret soit signé par le président de la République. Cela fait 9 ans que ce problème dure. Et donc nous estimons que nous avons fait trop de concessions. Si rien n’est fait jusqu'au 10 décembre (demain) nous entrons dans une grève illimitée”, a soutenu Tehua Kouakou. La direction du PCA, à travers son administrateur financier, conseiller à la présidence de la République, Yvette Bakaba, a abondé dans le même sens : “La situation des employés s'est beaucoup détériorée depuis quelques années. Leur mouvement est un ras-le-bol généralisé. La signature de ce nouveau décret serait alors salutaire pour l'ensemble de l'institution. C'est pourquoi je lance un appel non seulement à la tutelle, mais au président de la République, SEM Laurent Gbagbo, pour que ce problème soit réglé a souligné Mme Bakaba, le lundi dernier, lors d'une rencontre avec la presse à la salle Jean Marie Adiaffi du PCA. Pour elle, au delà des problèmes que vivent les agents estimés à une soixantaine, il y a que le PCA lui-même est dans une “situation catastrophique“ depuis 18 mois”. “Nous avons 920 millions FCFA d'arriérés que le ministère de l'Economie et des Finances n'a pas encore honorés. Les fournisseurs ne sont pas payés. Conséquence, le matériel n'est plus renouvelé comme on le faisait avant. Les salles se détériorent. Cette année on a pu changer les moquettes, les fauteuils, la sonorisation, la plomberie, l'étancheité… Nous faisons ce que nous pouvons pour donner une meilleure allure au PCA, mais à la vérité, nous vivons une véritable tragédie”, a-t-elle lancé. Pour Yvette Bakaba, si cette dette était réglée avant le quatrième trimestre qui arrive bientôt, tous ces problèmes seraient résolus. Le ministère de la Culture et de la Francophonie, pour sa part, entend gérer les revendications des agents en janvier 2010. D'autant plus que selon des sources proches du ministre Augustin Kouadio Komoé, la priorité en ce moment du président de la République, ce sont les élections. Ce bras de fer entre les agents du PCA et le ministère de la culture et de la Francophonie portera un gros préjudice aux organisateurs de spectacles qui en cette période de fin d'année ont besoin du PCA pour leur événements. Sérikpa Benson