x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le vendredi 11 décembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Libération des enseignants de la Maca / Kadio Aka (président des parents d`élèves) révèle : “Mme Gbagbo a dit que cela doit se faire après un conseil des ministres”

Depuis la reprise des cours, les enseignants faits prisonniers ne sont toujours pas libérés. Une situation que dénonce dans cette interview, M. Kadio Aka Claude , président du bureau national de l'Organisation des parents d'élèves et étudiants de Côte d'Ivoire (Opeci) . Il appelle donc l'Etat à jouer franc jeu afin d'éviter d'autres troubles.

Après plusieurs perturbations, l'école ivoirienne a rouvert ses portes. Est-ce désormais l'accalmie ?
Ce n'est pas l'accalmie du tout.

Et pourquoi ?
L'école a été perturbée et nous avons participé à toutes les médiations qui ont eu lieu. Nous avons rencontré tous les partenaires notamment les enseignants grévistes. J'ai même commis la médiation de Mgr Bruno, Evêque émérite d'Abengourou, pour essayer de dissuader les enseignants. Nous avons rencontré madame la Première dame qui a, en définitive, pu faire arrêter la grève. Un protocole d'accord a été signé. Il était donc question que les 1200 salaires mis sous contrôle soient reversés aux enseignants mais cela n'a pas été fait jusqu'à présent. Les trois (03) enseignants qui ont été arrêtés par la Fesci ne sont pas encore libérés. Mme Gbagbo a dit que cela doit se faire après un conseil des ministres.

Que pensez-vous de cette réaction ?
Nous disons que ce n'est pas juste vu qu'il n'y a pas eu un conseil de ministres pour que les enseignants reprennent les cours, pourquoi donc assujettir la libération des prisonniers à un quelconque conseil de ministres ? Pour moi, il faut libérer les enseignants pour que nous ayons une année saine. Nous sommes fatigués des échecs, nos enfants sont dans les rues, dans nos maisons. Ils doivent être à l'école.

Vous craignez que les enseignants se fâchent encore ?
C'est probable parce qu'ils ne peuvent pas accepter que leurs camarades de lutte soient emprisonnés et que, eux, soient au cours. Il ne faut pas créer des situations pour que ces enseignants soient en état de rébellion permanente. Ce n'est pas normal. Il faudrait que l'Etat joue franc jeu pour la reprise effective de l'école avec tous les enseignants à leurs postes.

L'opinion publique pense que les parents d'élèves ne jouent pas leur rôle dans la crise que connaît l'école ivoirienne. N'est-ce pas votre avis?
Non ! Ce n'est pas du tout mon avis parce que concernant les grèves, nous avons participé à toutes les médiations qui ont eu lieu. Nous sommes une organisation qui travaille. Les parents d'élèves ont une position médiane. Nous ne prenons pas position. Mais lorsque nous constatons qu'une situation va bloquer l'école, nous sommes tenus de lever le ton.

Selon vous, quelles sont les causes de cette dégradation de l'école ?
Il y a beaucoup de raisons

Donnez-en les principales
Il y a des problèmes d'ordre salarial, il faut l'augmentation des salaires. Il y a aussi les structures d'accueil, le surnombre dans les classes. On a interdit le recrutement parallèle mais il se fait même au cabinet du ministre sans compter le manque criard d'enseignants. Il faut améliorer tout cela pour un système crédible.

Qui doit faire tout cela?
C'est nous tous mais en premier lieu, l'Etat de Côte d'Ivoire

Est-ce que l'Etat joue son rôle ?
Il fait ce qu'il peut mais il faudrait que chacun joue sa partition. Il y a un problème de confiance. Tenez-vous bien, pour régulariser le problème de profil de carrière, le ministre de la Fonction publique, les agents de ce ministère ont demandé aux enseignants de cotiser de l'argent. 5000 francs par enseignant. Cela a engrangé un montant de 175 millions. On nous dit officiellement que c'est 150 millions. Cela veut dire que chaque citoyen est prêt à contribuer au développement de l'école. Mais quand on prend l'argent, il faut qu'on sache ce qu'on fait avec.

Quelles relations entre les parents d'élèves et la Fesci ?
Ce sont nos enfants. Lorsque parfois il y a des blocages et que ça mérite qu'on se mette ensemble, on les approche

Jamais déçu de cette organisation ?
Parfois. Comment peut-on admettre que des élèves arrêtent leurs maîtres, les humilient, les frappent, les ligotent et les confient au Cecos ? Ce n'est pas le rôle de l'élève, son rôle est d'étudier

Mais l'Etat laisse faire ?
Bien sûr. Je me demande bien même si l'Etat n'est pas complice de ce comportement. Parce que ce sont les prisonniers que la Fesci a constitués qui sont aujourd'hui détenus. Il n'est pas normal que la Fesci prenne un enseignant et qu'il soit déclaré comme prisonnier du président de la République. C'est inconcevable, on nous a dit que ce sont les prisonniers du président et que pour qu'on puisse les libérer, Mme Gbagbo a dit que cela doit se faire après un conseil des ministres. Pourquoi ? Quand le secrétaire général du Synesci est allé voir les greffiers, ceux-ci lui ont dit qu'étant donné qu'ils sont en grève, ils se demandent quelle est la procédure qui a permis aux gens de transférer les enseignants à la Maca. Je pense donc de la même manière, il ne doit pas y avoir de procédure pour les libérer. Il y a quelque chose qui cloche.
Interview réalisée par DJE KM

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ