Hypertension artérielle - Femmes, vous êtes à l’abri jusqu’à la ménopause

L’hypertension artérielle est une pathologie qui peut être décelée rapidement grâce aux dépistages. Mal soignée et non détectée, elle entraîne des complications qui conduisent à la mort.



Il y a un mois de cela, Assétou Koné, enseignante, la quarantaine révolue a commencé à ressentir des malaises récurrents. Vertiges, sensations d’écœurement et de fatigue et maux de têtes. « J’ai d’abord pensé que cela était dû aux malaises de la ménopause, mais lors d’une visite chez le médecin le mois passé pour un palu, celui-ci a trouvé ma tension trop haute. Il a diagnostiqué une hypertension artérielle et préconisé un régime draconien. C’est vrai que j’ai toujours aimé manger les mets très salés et bien gras. Mais depuis peu, je suis astreinte à un régime «draconien et pénible» pour moi », regrette-t-elle. Boué Thérèse souffre elle aussi d’une hypertension depuis 2 ans. « Je souffre aussi d’insuffisance rénale depuis deux ans. C’est l’hypertension artérielle qui m’a conduite à ce stade. La première fois où le médecin m’a diagnostiqué l’hypertension, il m’a prévenu des risques que je courais comme l’insuffisance rénale et l’insuffisance cardiaque. Mais je suis bien suivi », explique-t-elle. En Côte d’Ivoire, le taux de prévalence de l’hypertension artérielle est mal connu depuis les statistiques faites en 1970 par le Pr Odi. Par contre, dans la catégorie des diabétiques, le taux de prévalence est estimé à 54% a expliqué le Pr Lokrou Lokroua Adrien, endocrinologue et diabétologue au Chu de Yopougon et président du plan national de lutte contre le Diabète et les maladies métaboliques. Ainsi, selon notre spécialiste, on parle d’hypertension artérielle lorsque les chiffres de la tension sont au dessus de 14/9 centimètres de mercure et en dessous de 13/8,5 centimètres de mercure pour les diabétiques. « L’hypertension artérielle n’a pas de signe spécifique, il faut faire alors des dépistages à chaque examen clinique chez le médecin ou avant chaque intervention médicale. Les signes généraux sont les vertiges, les maux de têtes, la vision de mouches volantes et les bourdonnements d’oreilles », instruit notre médecin. Avant d’ajouter qu’à ces signes généraux, il faut ajouter les signes spécifiques en rapport avec des maladies bien définies. « Le sujet enclin à l’hypertension artérielle peut présenter des œdèmes aux membres inférieurs qui sont en rapport avec les complications rénales. Il peut aussi présenter des insuffisances cardiaques qui sont dues à des complications cardiaques. L’hypertension peut entraîner l’insuffisance rénale. Mais il faut savoir que la femme est protégé de l’hypertension artérielle jusqu’à la ménopause », éclaire l’endocrinologue.

Les causes

Dans 80% des cas, l’hypertension ne répond pas à une cause spécifique. C’est ce qui ressort des dires du Pr Lokrou Adrien. « Les 20% des cas restants, on trouve une cause curable telle que la consommation en grande quantité de sel. On tolère 6 g de sel soit une cuillère à café rase de sel dans la consommation. Il faut éviter les cubes Maggi et les arômes d’assaisonnements », conseille-t-il. Mais comme toute pathologie, on peut appliquer au 20% des cas à cause curable, un traitement. « Le sujet doit faire beaucoup d’exercice physique, se reposer beaucoup tout en évitant la sédentarité et manger peu salé. A cela, il faut recourir aux médicaments diurétiques qui font beaucoup uriner et les inhibiteurs de l’enzyme A. En cas de diabète, bien contrôler la glycérine et faire un singulier par un médecin», recommande le Pr Adrien.

Les complications

L’hypertension artérielle conduit à durcir les artères au niveau du cerveau selon notre médecin. « Elle entraine ainsi des accidents vasculaires cérébraux car le cerveau est inondé de sang. L’hypertension artérielle peut causer une crise cardiaque par infarctus du myocarde. Elle peut causer aussi des insuffisances rénales. Chez la femme enceinte, elle entraîne la gestose qui sont des œdèmes qui surviennent au dernier mois de la grossesse et ensuite par des convulsions entraînant la mort. L’hypertension artérielle peut s’associer au diabète et à l’obésité. Ainsi chaque maladie va additionner ses complications à celles des autres » déplore-t-il. Et d’ajouter : « Un diabétique peut être hypertendue avant d’être diabétique. L’hypertension est une maladie mortelle par ses complications dont l’œdème aigue du poumon. Le sujet ne peut plus respirer et meurt. Il est conseillé de faire des dépistages récurrents et chaque médecin doit prendre la tension artérielle de son patient à chaque visite».

Napargalè Marie