x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le lundi 14 décembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Grèves des enseignants, médecins, greffiers : Soro Guillaume a-t-il démissionné ?

Mais où est-il donc passé le chef du gouvernement Ivoirien ? Depuis quelques semaines, le front social connaît une animation sans précédent, les revendications des différents corps socio-professionnels flambent, les grèves se succèdent avec parfois des conséquences fort dommageables sur le processus électoral comme c'est le cas avec la grève des greffiers. Une situation qui, malheureusement, n'a pas réussi à faire décoller Guillaume Soro de son fauteuil. Curieux !
Il faut admettre que ces derniers jours, le chef du gouvernement s'est montré particulièrement discret, pour ne pas dire distant des soubresauts sociaux qui ont rythmé la vie de la nation. Les assistants sociaux étaient récemment en grève, on n'a pas le Premier ministre. Les enseignants du secondaire et du primaire étaient en grève, on n'a pas vu le chef du gouvernement voler au secours de ses ministres de l'Education nationale et de la Fonction publique. Le chef de l'Etat en campagne dans le Worodougou, c'est son épouse Simone Gbagbo qui a repris l'initiative des négociations pour arracher in extremis un protocole d'accord aux enseignants grévistes qui avaient paralysé l'école depuis plusieurs semaines auparavant. Or "la Première Dame" n'est qu'un titre honorifique auquel notre constitution n'attache aucune compétence en de telles matières.
Demain, les médecins de Côte d'Ivoire, qui ont un vieux contentieux pécuniaire avec l'Etat, ont décidé de paralyser les Chu, les hôpitaux généraux et autres centres de santé. Si pour toutes ces grèves, l'on peut relever qu'elles ne préoccupent peut-être pas au plus haut point le Premier ministre parce que n'ayant pas une incidence directe sur le processus électoral en cours, l'on peut en revanche s'interroger sur l'attitude de Guillaume Soro en ce qui concerne la grève des greffiers. Cette grève paralyse toute l'institution judiciaire à un moment où toute une partie du contentieux sur la liste électorale devrait se dérouler sur le terrain judiciaire.
D'ailleurs, la Cei, dans son communiqué hebdomadaire daté du 13 décembre, exprime ses vives inquiétudes sur l'incidence de cette grève sur la gestion du contentieux sur la liste électorale provisoire.
Le dernier Cpc auquel le Premier ministre a participé a fixé un calendrier assez court et défini des tâches précises à exécuter dans des segments de temps très élaborés. C'est dire que les membres du Cpc sont tous conscients que le nouveau calendrier, qui doit nous conduire à des élections fin février-début mars 2010, ne peut vraiment pas s'embarrasser de telles situations de blocage.
Il est vrai qu'ici, ce n'est pas le Premier ministre qui est directement en cause; ce n'est pas lui qui a créé cette situation; ce n'est pas lui qui doit signer le décret que Gbagbo a promis aux greffiers, mais c'est plutôt l'indifférence ou à tout le moins le silence du Premier ministre, dépositaire de l'accord de Ouaga, qui dérange. Ce d'autant plus que de retour de Guinée Equatoriale, Laurent Gbagbo avait promis régler cette question de la grève des greffiers en associant le Premier ministre aux négociations qu'il comptait mener. La classe politique ivoirienne est-elle consciente qu'elle joue sa crédibilité, qu'à force de trop tirer sur la corde, elle peut exaspérer et pousser le peuple à la révolte ?
Car, il est inadmissible que ces gens se réunissent, prennent des engagements et se gardent de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour tenir ces engagements.
Paul Koudou
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ