Pr Alhassane Salif N`diaye, secrétaire général de l`Udpci: “Nous trouvons curieux que le chef de l`Etat n`ait trouvé une solution”
"Nous sommes un peu étonné de voir que cette grève des greffiers perdure dans cette Côte d`Ivoire où tout doit être mis en œuvre pour que nous sortions de la crise ; surtout à un moment où les greffiers ont un rôle primordial à jouer dans le règlement du contentieux électoral. Nous trouvons donc curieux qu`au niveau du chef de l`Etat qui a le dossier en main, qu`aucune solution n`ait été trouvée. A l`Udpci, nous continuons de croire que lorsque des engagements sont pris, il faut les honorer. Nous pensons personnellement que le processus électoral étant engagé, la grève des greffiers fera mal. Nous disons enfin à l`Udpci qu`en urgence, la solution du problème des greffiers soit trouvée. Puisque les commentaires vont bon train qui nous apprennent que cette grève est suscitée, entretenue afin de nous conduire à un autre report des élections présidentielles en Côte d`Ivoire. Sont interpellés, le chef de l`Etat et le premier ministre”.
Me Coulibaly Soungalo du Rdr: “La suspension des salaires n`est pas une mesure apaisante”
“La décision de suspendre le salaire des greffiers grévistes n`est pas une mesure apaisante. Cela ne fait qu`empirer la situation. Il faut plutôt négocier avec les gens avec beaucoup plus de tact. Avec la tournure que prend la situation, n`est-on pas en droit de penser que quelqu`un est derrière cette grève pour saboter le chronogramme électoral ? Nous voulons des élections, il faut faire en sorte que nous sortions de la crise”.
Sokoury Bohui (Secrétaire général adjoint du Fpi, chargé des élections) : “Les revendications des greffiers sont inacceptables”
" C`est certes un droit pour les greffiers de revendiquer. Mais qu`ils sachent que leurs revendications peuvent se faire à tout moment. Encore que celles-ci ne sont pas urgentes. Ils peuvent donc les faire après les élections. Je leur demande pardon car c`est la vie de la nation qui est en jeu. C`est inacceptable qu`au moment où la Côte d`Ivoire a besoin de sortir de la crise par des élections que les Ivoiriens soient suspendus à la situation d`une de leur partie (Ndlr : les greffiers). Il faut que les Greffiers mettent de l`eau dans leur vin. Car tous les Ivoiriens souffrent de la misère du fait de la guerre. Par conséquent, les greffiers doivent tenir compte de la misère des Ivoiriens et lever leur mot d`ordre de grève. "
Philippe Légré, secrétaire général du Mfa: “Le chef de l`Etat doit faire diligence pour régler le problème”
“Je pense que nous devons demander au Président de la République de résoudre le problème des greffiers. Parce que leur travail est lié à l`organisation des élections en Côte d`Ivoire. A partir du moment où nous ne pouvons plus faire de certificat de nationalité ou autres papiers demandés pour justifier la nationalité de certaines personnes au niveau du contentieux, il va sans dire que cette grève a des répercussions sur le chronogramme électoral. Nous demandons donc au chef de l`Etat de faire diligence pour régler le problème que posent les greffiers afin que toutes les juridictions puissent fonctionner correctement. La vie est devenue tellement dure en Côte d`Ivoire que toutes les structures cherchent à améliorer la vie de leurs adhérents. Tous les corps de la Fonction publique souffrent. Les salaires sont bloqués depuis plus de vingt ans. Les Ivoiriens ne vivant plus, ils survivent. Les revendications que font les travailleurs sont normales. Il faudrait qu`on comprenne cela. D`ailleurs, je pense qu`avec l`augmentation des marchandises, de la vie, nous encourageons les travailleurs de la Fonction publique à demander une amélioration de leurs conditions de vie à travers la revalorisation de leur salaire qui sont bloqués. Les prix augmentent en longueur de journée sur le marché, les travailleurs souffrent énormément. Aujourd`hui avec 2000 ou 3000 par jour, vous n`arrivez plus à nourrir correctement la famille. Et c`est grave”.
Dr. Cissé Mamadou Lamine, Secrétaire national du Pit chargé des études, de la formation et de la culture: “Le Pit est très inquiet”
“Si aujourd`hui, les greffiers sont en grève, cela suppose que leur problème n`est pas réglé. Cela suppose que les greffiers ont une attente qui n`est pas satisfaite. Ça suppose aussi que des promesses leur sont faites à chaque fois, et ces promesses n`étant pas tenues, ils saisissent les opportunités pour donner de la voix. Nous pensons que le règlement de ce problème entre dans le cadre du règlement des catégories sociales qui, aujourd`hui, ont reçu des promesses non satisfaites. Et la liste s`allonge de plus en plus. Et cela nous inquiète. Ce n`est pas comme ça qu`on sort d`une crise. Dans cette période de sortie de crise, on ne laisse pas traîner les problèmes. Il ne faut pas donner de faux espoirs aux Ivoiriens (…) Ce qui nous inquiète d`ailleurs, c`est les conséquences de la grève des greffiers sur le processus électoral. Parce qu`il y a des non dits. Que gagne le pouvoir en laissant pourrir la situation ? L`image de la Côte d`Ivoire est négative aujourd`hui à l`extérieur en raison de ces élections qui ne se tiennent pas. Ce n`est pas du tout bon pour un pays qui veut sortir de crise. Si nous avons la volonté de sortir de la crise, on ne tourne pas en rond dans le tunnel. On s`organise pour sortir au plus vite du tunnel. On met tout en œuvre pour sortir de ce tunnel. Or, il y a dans notre cas comme un manque de sincérité. Il y a ce qui se dit, et il y a ce qui se fait. C`est ça qui nous trouble. Nous au Pit, c`est ce qui nous inquiète. Et c`est les travailleurs qu`on veut sacrifier. D`ailleurs la manière de régler le problème des travailleurs en Côte d`Ivoire ne permet pas de créer les conditions d`une bonne sortie de crise. Vous savez que les médecins décident aussi de se mettre en grève à partir de demain (aujourd`hui, Ndlr). Et il n`y a pas que les médecins, ce sont en plus les infirmiers, les sages-femmes, c`est-à-dire, tout le corps médical risque de paralyser les hôpitaux. Tout le monde le sait mais on ne fait rien. Aujourd`hui, on nous dit que le chronogramme obéit seulement aux listes électorales, mais il n`y a pas que ça. S`il y a le mécontentement social et que le pays est paralysé, comment, dans ces conditions, allons-nous aller aux élections ? Il y a quelques jours, les stations étaient fermées. Ce qui veut dire que si leur problème n`est pas reglé et que toutes les stations d`essence ferment pendant des jours, comment allons-nous pouvoir faire les tournées électorales ? Qui va pouvoir faire campagne ? Comment on va pouvoir circuler pour aller voter, surtout si c`est la veille ou le jour du scrutin ? Au niveau du pouvoir, il faut qu`il prenne ses responsabilités pour régler les problèmes de l`Etat. Si on fait des promesses, il faut les tenir. Si on ne veut pas les tenir, il ne faut pas les faire. Quand on sent un mécontentement, il faut anticiper. Ce n`est pas à la première dame de régler les problèmes des enseignants pour leur faire des promesses pour qu`ils reprennent les cours. A-t-elle un mandat pour cela ? Elle a un mandat parlementaire. Il y a l`exécutif, les enseignants ont une tutelle technique et une tutelle financière. Alors comment se fait-il qu`il y a une intrusion de quelqu`un qui a un statut parlementaire dans l`exécutif ? C`est une confusion totale. Et le président du parti (Francis Wodié, ndlr) a dénoncé la politique conjugale au plus haut de l`Etat. En conclusion, avec la grève des greffiers, le contentieux est bloqué et à la longue tout le pays risque d`être bloqué. Donc le Pit est inquiet parce qu`on laisse pourrir la situation”.
Propos recueillis par Paul Koffi, François Bécanthy et François Konan
"Nous sommes un peu étonné de voir que cette grève des greffiers perdure dans cette Côte d`Ivoire où tout doit être mis en œuvre pour que nous sortions de la crise ; surtout à un moment où les greffiers ont un rôle primordial à jouer dans le règlement du contentieux électoral. Nous trouvons donc curieux qu`au niveau du chef de l`Etat qui a le dossier en main, qu`aucune solution n`ait été trouvée. A l`Udpci, nous continuons de croire que lorsque des engagements sont pris, il faut les honorer. Nous pensons personnellement que le processus électoral étant engagé, la grève des greffiers fera mal. Nous disons enfin à l`Udpci qu`en urgence, la solution du problème des greffiers soit trouvée. Puisque les commentaires vont bon train qui nous apprennent que cette grève est suscitée, entretenue afin de nous conduire à un autre report des élections présidentielles en Côte d`Ivoire. Sont interpellés, le chef de l`Etat et le premier ministre”.
Me Coulibaly Soungalo du Rdr: “La suspension des salaires n`est pas une mesure apaisante”
“La décision de suspendre le salaire des greffiers grévistes n`est pas une mesure apaisante. Cela ne fait qu`empirer la situation. Il faut plutôt négocier avec les gens avec beaucoup plus de tact. Avec la tournure que prend la situation, n`est-on pas en droit de penser que quelqu`un est derrière cette grève pour saboter le chronogramme électoral ? Nous voulons des élections, il faut faire en sorte que nous sortions de la crise”.
Sokoury Bohui (Secrétaire général adjoint du Fpi, chargé des élections) : “Les revendications des greffiers sont inacceptables”
" C`est certes un droit pour les greffiers de revendiquer. Mais qu`ils sachent que leurs revendications peuvent se faire à tout moment. Encore que celles-ci ne sont pas urgentes. Ils peuvent donc les faire après les élections. Je leur demande pardon car c`est la vie de la nation qui est en jeu. C`est inacceptable qu`au moment où la Côte d`Ivoire a besoin de sortir de la crise par des élections que les Ivoiriens soient suspendus à la situation d`une de leur partie (Ndlr : les greffiers). Il faut que les Greffiers mettent de l`eau dans leur vin. Car tous les Ivoiriens souffrent de la misère du fait de la guerre. Par conséquent, les greffiers doivent tenir compte de la misère des Ivoiriens et lever leur mot d`ordre de grève. "
Philippe Légré, secrétaire général du Mfa: “Le chef de l`Etat doit faire diligence pour régler le problème”
“Je pense que nous devons demander au Président de la République de résoudre le problème des greffiers. Parce que leur travail est lié à l`organisation des élections en Côte d`Ivoire. A partir du moment où nous ne pouvons plus faire de certificat de nationalité ou autres papiers demandés pour justifier la nationalité de certaines personnes au niveau du contentieux, il va sans dire que cette grève a des répercussions sur le chronogramme électoral. Nous demandons donc au chef de l`Etat de faire diligence pour régler le problème que posent les greffiers afin que toutes les juridictions puissent fonctionner correctement. La vie est devenue tellement dure en Côte d`Ivoire que toutes les structures cherchent à améliorer la vie de leurs adhérents. Tous les corps de la Fonction publique souffrent. Les salaires sont bloqués depuis plus de vingt ans. Les Ivoiriens ne vivant plus, ils survivent. Les revendications que font les travailleurs sont normales. Il faudrait qu`on comprenne cela. D`ailleurs, je pense qu`avec l`augmentation des marchandises, de la vie, nous encourageons les travailleurs de la Fonction publique à demander une amélioration de leurs conditions de vie à travers la revalorisation de leur salaire qui sont bloqués. Les prix augmentent en longueur de journée sur le marché, les travailleurs souffrent énormément. Aujourd`hui avec 2000 ou 3000 par jour, vous n`arrivez plus à nourrir correctement la famille. Et c`est grave”.
Dr. Cissé Mamadou Lamine, Secrétaire national du Pit chargé des études, de la formation et de la culture: “Le Pit est très inquiet”
“Si aujourd`hui, les greffiers sont en grève, cela suppose que leur problème n`est pas réglé. Cela suppose que les greffiers ont une attente qui n`est pas satisfaite. Ça suppose aussi que des promesses leur sont faites à chaque fois, et ces promesses n`étant pas tenues, ils saisissent les opportunités pour donner de la voix. Nous pensons que le règlement de ce problème entre dans le cadre du règlement des catégories sociales qui, aujourd`hui, ont reçu des promesses non satisfaites. Et la liste s`allonge de plus en plus. Et cela nous inquiète. Ce n`est pas comme ça qu`on sort d`une crise. Dans cette période de sortie de crise, on ne laisse pas traîner les problèmes. Il ne faut pas donner de faux espoirs aux Ivoiriens (…) Ce qui nous inquiète d`ailleurs, c`est les conséquences de la grève des greffiers sur le processus électoral. Parce qu`il y a des non dits. Que gagne le pouvoir en laissant pourrir la situation ? L`image de la Côte d`Ivoire est négative aujourd`hui à l`extérieur en raison de ces élections qui ne se tiennent pas. Ce n`est pas du tout bon pour un pays qui veut sortir de crise. Si nous avons la volonté de sortir de la crise, on ne tourne pas en rond dans le tunnel. On s`organise pour sortir au plus vite du tunnel. On met tout en œuvre pour sortir de ce tunnel. Or, il y a dans notre cas comme un manque de sincérité. Il y a ce qui se dit, et il y a ce qui se fait. C`est ça qui nous trouble. Nous au Pit, c`est ce qui nous inquiète. Et c`est les travailleurs qu`on veut sacrifier. D`ailleurs la manière de régler le problème des travailleurs en Côte d`Ivoire ne permet pas de créer les conditions d`une bonne sortie de crise. Vous savez que les médecins décident aussi de se mettre en grève à partir de demain (aujourd`hui, Ndlr). Et il n`y a pas que les médecins, ce sont en plus les infirmiers, les sages-femmes, c`est-à-dire, tout le corps médical risque de paralyser les hôpitaux. Tout le monde le sait mais on ne fait rien. Aujourd`hui, on nous dit que le chronogramme obéit seulement aux listes électorales, mais il n`y a pas que ça. S`il y a le mécontentement social et que le pays est paralysé, comment, dans ces conditions, allons-nous aller aux élections ? Il y a quelques jours, les stations étaient fermées. Ce qui veut dire que si leur problème n`est pas reglé et que toutes les stations d`essence ferment pendant des jours, comment allons-nous pouvoir faire les tournées électorales ? Qui va pouvoir faire campagne ? Comment on va pouvoir circuler pour aller voter, surtout si c`est la veille ou le jour du scrutin ? Au niveau du pouvoir, il faut qu`il prenne ses responsabilités pour régler les problèmes de l`Etat. Si on fait des promesses, il faut les tenir. Si on ne veut pas les tenir, il ne faut pas les faire. Quand on sent un mécontentement, il faut anticiper. Ce n`est pas à la première dame de régler les problèmes des enseignants pour leur faire des promesses pour qu`ils reprennent les cours. A-t-elle un mandat pour cela ? Elle a un mandat parlementaire. Il y a l`exécutif, les enseignants ont une tutelle technique et une tutelle financière. Alors comment se fait-il qu`il y a une intrusion de quelqu`un qui a un statut parlementaire dans l`exécutif ? C`est une confusion totale. Et le président du parti (Francis Wodié, ndlr) a dénoncé la politique conjugale au plus haut de l`Etat. En conclusion, avec la grève des greffiers, le contentieux est bloqué et à la longue tout le pays risque d`être bloqué. Donc le Pit est inquiet parce qu`on laisse pourrir la situation”.
Propos recueillis par Paul Koffi, François Bécanthy et François Konan