Après sa sortie de clinique suite à un accès de fièvre typhoïde aiguë, Tapé Koulou Laurent, patron de journal et président de l'Union des Patrons de Presse pour la République, UPPR, s'est prêté à nos questions. Une interview où l'homme crache des vérités.
Vous sortez d'une dizaine de jours d'hospitalisation pour cause de fièvre typhoïde et grande fatigue générale. Comment vous sentez - vous aujourd'hui ?
Bien ! Par la grâce du bon Dieu, du Président Bédié, à des amis tels que les ministres Kadet Bertin, Lida Kouassi, MM. Eugène Diomandé, Mohamed Salamé, qui m'ont apporté leur concours moral et financier. Sans toutefois oublier le DR Blé Christophe par l'entremise d'une nièce.
Parlons actualité ; on a constaté que le dernier CPC a décidé de reporter les élections. Une décision qui fait l'unanimité des politiques Ivoiriens. Votre avis.
Ecoutez depuis août 2008 en ma qualité de président du FNID et serviteur de Dieu, j'ai annoncé que les élections ne pouvaient se tenir en Novembre 2008. J'ai même prédit que celles - ci allaient avoir lieu en mars 2010 car nous avons la grande chance d'être guidé par Dieu de temps à autre.
Et pensez- vous que cette date sera respectée ?
Pourquoi pas ? Nous avons accepté encore ce énième report sans dire un mot. Et nous disons au Premier ministre Soro, au président de la CEI Mambé et au Président de la République Gbagbo qu'ils s'arrangent pour ne pas qu'on aille au-delà. On ne peut pas trop accuser le Président Gbagbo parce qu'il est lui-même candidat. Mais, nous allons prendre nos dispositions pour que les élections se tiennent coûte que coûte fin Mars 2010. Quand nous avions demandé au président Gbagbo de renvoyer tous ces ministres car ils font retarder les choses de façon expresse, et que rien ne pouvait avancer, on ne nous a pas écouté. Si rien n'est fait en mars2010, ils verront qui nous sommes ; on les attend et cette fois-ci, ils auront les ivoiriens épris de paix sur leur chemin ; et on va les faire courir.
Votre réaction nous surprend, vous êtes président de l'UPPR supposée soutenir les institutions de la République. Quel est donc ce revirement ?
Ce n'est pas un revirement. Nous soutenons les institutions de la république afin que ceux qui les incarnent puissent mettre en pratique les lois de la république. C'est pourquoi nous demandons tout simplement au Président Gbagbo et au Premier ministre Soro de faire appliquer les lois, les APO et qu'ils fassent les choses dans les normes. Il est grand temps de mettre fin aux souffrances des ivoiriens et c'est pourquoi nous les mettons en garde afin qu'ils prennent des décisions qui s'imposent. Quant à l'UPPR, nous allons continuer à les soutenir et soutenir ceux qui aident les ivoiriens. L'école, la vie sociale, tout est devenu difficile de nos jours, et ce n'est pas parce que nous soutenons la république que nous allons restés là les bras croisés quand ceux qui incarnent cette république travaillent contre les intérêts des ivoiriens.
Croyez vous que les élections auront véritablement lieu en mars 2010 ?
Nous l'avions dit depuis le 24 aout 2008. Maintenant que les acteurs s'arrangent pour que cette date soir obligatoirement respectée ; je veux parler du Premier ministre Soro et du président de la CEI Mambé car le Président Gbagbo lui est un candidat. Si rien n'est respecté, ils auront Dieu et les ivoiriens devant eux. Soro sait que quand je me mêle de quelque chose, elle réussi. Donc si on a réussi à maitriser les ivoiriens jusque là et à préparer leurs esprits à ce report, passé le délai de mars 2010, nous allons passés à la vitesse supérieure. Ce n'est pas de la blague ou du chantage, mais qu'ils essayent de nous dire qu'on ira au-delà de mars, on verra dans ce pays qui est qui.
M. Tapé, cela fait un bon moment que vous faites de la politique. Quel bilan pouvez-vous faire dans votre vie en général ?
Je n'ai pas de bilan à faire dans la mesure où je n'ai pas encore fini mon combat, à partir du moment où mon pays n'a pas encore eu la paix. Je fais de la politique depuis 20 ans et je fais la politique pour sauver, développer et défendre mon pays à la différence des politiciens que vous connaissez.
Ne croyez-vous pas que vous avez fait beaucoup pour la refondation et son président Laurent Gbagbo ?
Je suis un républicain ; quand le Président Bédié était au pouvoir je l'ai soutenu mais malheureusement les militaires sont venus nous faire partir par un coup d'état que les gens ont refusé de nommer comme tel. Concernant le président Gbagbo, j'ai fait beaucoup et je ferai encore plus tant qu'il sera président de la république ; j'étais là le 25 octobre 2000 quand on voulait lui voler sa victoire et j'ai participé à son accession au pouvoir, de même le 19 septembre 2002. Toute la Côte d'Ivoire est témoin. Mais j'ai été payé en monnaie de singe pour la simple raison qu'en janvier 2004, alors que Soro donnait une conférence de presse, ce dernier(Soro) répondant aux journalistes ce qu'il entendait faire si les patriotes voulaient le chasser de la RTI, il a répondu qu'il y a un grand patriote dans la salle du nom de Tapé Koulou Laurent qui connait le sens de son combat. C'est ce qui a été récupéré par le journal du FPI dirigé à l'époque par Allou Eugène Wanyou, DP et des barons qui n'ont pas hésité à titrer à la une " Tapé Koulou dans la rébellion ", sous la plume de Didier Dépri, un petit dont j'ai financé le mariage de sa soeur. Cela a suffit pour que les gens oublient tout ce que j'ai fait pour eux. Quand ma sœur a été tuée lorsque j'étais en France avec le Président Gbagbo, à son enterrement je n'ai pas vu mon frère le Président Gbagbo. J'ai perdu ma mère qui a été trainé le jour du coup, je ne l'ai pas vu. Je me suis marié en 2004, je ne l'ai pas vu. Mais quand c'est le cas des petits fanfarons que je lui ai moi-même donné et qui sont devenus aujourd'hui riches, on le voit partout même aux fiançailles. Vous comprenez que je ne peux forcer les amitiés ou la fraternité. Moi Tapé, j'ai une grande considération pour les amitiés mais je constate qu'entre le Président Gbagbo et moi, c'est je t'aime, moi non plus. Sinon comment expliquer que des gens comme Victor Ekra qui a été mon témoin de mariage, n'ait pas hésité à me dénigrer chez le Président Gbagbo alors qu'ils étaient ceux là même qui le critiquaient partout. C'est la même chose chez le Premier ministre Soro et celui-ci n'a jamais daigné me recevoir. Ce n'est pas bien grave. La Côte d'Ivoire continuera d'avancer avec ou sans eux. Partout, j'ai été présent à tous les grands rendez-vous pour consolider le pouvoir du Président Gbagbo, mais je ne regrette pas parce que j'ai choisi d'être républicain.
Parlant de regrets, n'en avez-vous pas ?
Non. Je n'ai pas de regret. Aider la Côte d'Ivoire, je ne peux pas le regretter. Seulement j'ai comme l'impression que tout l'entourage du Chef de l'Etat est ingrat. Je l'ai dit plus haut, j'étais là le 25 octobre 2000 et on sait qui était présent ces jours là. Le 19 septembre encore, on pouvait les compter du doigt à la résidence du Président Gbagbo aux premières heures de la rébellion. On les a vus cherchant à se mettre à l'abri. Mieux en septembre 2002, des gens fuyaient déjà. Donc je ne regrette pas ce que j'ai fait pour mon pays. Peut être demain, il y aura quelqu'un qui saura le reconnaitre. Remarquez, au retour du Président Gbagbo des USA, il m'a signifié à l'aéroport qu'il me doit beaucoup et qu'il allait me recevoir, puis c'est le silence radio. Je ne regrette donc rien car c'est une mission que Dieu m'a confié. A l'époque c'était le Président Bédié, aujourd'hui c'est le Président Gbagbo, même si c'est mon frère, la seule chose que je demande c'est qu'il soit un peu reconnaissant envers moi ; c'est vrai il m'a donné dans le temps pour tout ce que je faisais pour lui un peu d'argent, mais qu'on reconnaisse au moins mon combat et mes actes posés pour son pouvoir.
Regrettez-vous d'avoir soutenu Soro en 2004 ?
Non. Si je devais le faire pour la paix je le referai, mais le frère m'a brandi comme un trésor de guerre et m'a lâché.
Des déceptions ?
Par rapport à quoi ? Aider mon pays, accomplir la mission que Dieu m'a confié ? Je n'ai aucune déception. Le pouvoir se donne par Dieu et c'est pour lui que j'ai fait tout ce travail pour le Président Gbagbo.
Des joies ?
Oui des joies. Mais ma toute première grande joie est d'avoir chassé les militaires du pouvoir et lorsque nous sommes allés à la télé pour faire passer le discours du Président Gbagbo afin de l'installer au pouvoir. Après cela, ma joie fut grande quand j'ai réussi ma mission de faire rentrer le Président Bédié au pays. Le 19 septembre aussi, quand nous avons repoussé la rébellion. Et je crois ma dernière joie sera quand la Côte d'Ivoire ira aux élections et qu'on votera un président qui saura aimer son peuple et diminuer leurs souffrances.
Des trahisons ?
(Il reste très pensif). J'ai connu plusieurs trahisons que je ne peux révéler ici car je prépare un livre qui paraitra en Janvier 2010. Si d'autres n'ont pas eu le courage de citer mon nom dans leurs livres moi je dirai leurs noms. Vous voyez où je vis et comment je vis même si je ne suis pas un indigent. Il y avait de nombreuses personnes autour de moi mais aujourd'hui personne. C'est une petitesse de leur part et je prie pour eux.
Etes-vous prêt à faire la paix avec certaines personnes ?
J'ai déjà fait la paix avec tout le monde. Je les appelle mais c'est eux qui refusent de répondre à mes coups de fils. Même les gens qui ont tué mes parents. Seulement, je dis au Premier ministre Soro et au Président de la République Gbagbo que nous avons créé l'UPPR pour faire la défense et la politique du gouvernement et ce avec nos propres moyens. Nous avons sillonné les ambassades pour expliquer la nécessité d'aider le gouvernement à faire revenir la paix. Que le Président Gbagbo et son Premier ministre Soro nous aident. A moins que ce soit ma tête qui ne leur plait pas. Mais là encore, ils doivent savoir qu'il s'agit de la République. D'ailleurs, qui dit que tout le monde aime eux aussi leurs têtes, mais on travaille avec eux et pour cette paix. Et qu'ils incarnent les institutions de la République.
Et si histoire était à refaire ?
Je vous l'ai dit, c'est une mission que Dieu m'a confié pour mon pays. Si c'était à refaire, je la referais avec la même force. Pour mon pays je suis prêt. Je crois que pour la paix, je serai toujours présent.
Revenons aux élections prévues selon le CPC d'ici mars 2010. Ne pensez-vous pas qu'il risque d'avoir un problème constitutionnel quand on sait que les candidatures s'ouvrent juste avant les élections ?
Moi je crois qu'on doit respecter les textes fondamentaux. S'il y a eu une nouvelle date, l'on doit rouvrir les candidatures. Car on a accepté des candidatures fantaisistes. Si officiellement la nouvelle date est connue, c'est qu'on doit donner la chance à tout le monde en ouvrant les candidatures. Pour la simple raison qu'on a comme l'impression que ceux qui sont là n'aiment pas les ivoiriens.
Est-ce à dire que vous êtes candidat ?
Je demande qu'on rouvre les candidatures, c'est tout et surtout qu'il ne peut avoir des candidatures 3 mois avant les élections. Si la CEI a estimé qu'elle n'est pas prête, on doit donc rouvrir les candidatures à la présidentielle et refaire aussi de nouveaux recensements car il ne peut seulement avoir 2ou 3 millions d'électeurs sur une population de 23 millions d'habitants.
Que pensez-vous des candidats qui ont tous tenu le même langage après le dernier CPC ?
Nous sommes heureux qu'ils tiennent le même langage. Je n'ai pas à juger qui que ce soit. J'ai dit depuis très longtemps que les élections allaient se faire en mars 2010. Si aujourd'hui, l'opposition et le pouvoir tiennent le même le langage, cela n'engage qu'eux. Mais qu'ils sachent que les ivoiriens sont fatigués et que les choses ne vont pas continuer ainsi.
Votre mot de fin
Je demande aux acteurs de la crise ivoirienne que sont le Président Gbagbo et le Premier ministre Soro d'avoir un œil regardant pour tous ceux qui ont été utilisé dans cette palabre. Quand nous avons appelé les jeunes dans la rue pour aider le président Gbagbo de même que le SG des FN Soro a utilisé des jeunes aussi pour défendre la rébellion, ce n'est pas pour que des gens deviennent riches. Si on a signé des décrets pour des bidasses, et faire entrer d'autres dans la fonction publique, qu'on crée des emplois ou qu'on fasse autant pour les jeunes qui ont servi dans les contingents. C'est un avertissement. C'est moi Tapé qui ai lancé le 1er appel le 21 septembre 2002 pour demander aux jeunes de s'inscrire pour aller combattre, former les contingents. Si on veut la paix complète et définitive, qu'on les reprenne car nombreux sont ceux qui sont rentrés avec les kalach chez eux. Le Président Gbagbo est un grand chef politique, qu'il voie le cas de ces derniers. Le service civique dont on avait parlé est resté lettre morte. Qu'on ait un petit regard sur ces jeunes qui ont défendu leur pays. Qu'on corrige cette erreur pour que nous soyons en paix véritablement.
Réalisée par
Dorothée Aka
Vous sortez d'une dizaine de jours d'hospitalisation pour cause de fièvre typhoïde et grande fatigue générale. Comment vous sentez - vous aujourd'hui ?
Bien ! Par la grâce du bon Dieu, du Président Bédié, à des amis tels que les ministres Kadet Bertin, Lida Kouassi, MM. Eugène Diomandé, Mohamed Salamé, qui m'ont apporté leur concours moral et financier. Sans toutefois oublier le DR Blé Christophe par l'entremise d'une nièce.
Parlons actualité ; on a constaté que le dernier CPC a décidé de reporter les élections. Une décision qui fait l'unanimité des politiques Ivoiriens. Votre avis.
Ecoutez depuis août 2008 en ma qualité de président du FNID et serviteur de Dieu, j'ai annoncé que les élections ne pouvaient se tenir en Novembre 2008. J'ai même prédit que celles - ci allaient avoir lieu en mars 2010 car nous avons la grande chance d'être guidé par Dieu de temps à autre.
Et pensez- vous que cette date sera respectée ?
Pourquoi pas ? Nous avons accepté encore ce énième report sans dire un mot. Et nous disons au Premier ministre Soro, au président de la CEI Mambé et au Président de la République Gbagbo qu'ils s'arrangent pour ne pas qu'on aille au-delà. On ne peut pas trop accuser le Président Gbagbo parce qu'il est lui-même candidat. Mais, nous allons prendre nos dispositions pour que les élections se tiennent coûte que coûte fin Mars 2010. Quand nous avions demandé au président Gbagbo de renvoyer tous ces ministres car ils font retarder les choses de façon expresse, et que rien ne pouvait avancer, on ne nous a pas écouté. Si rien n'est fait en mars2010, ils verront qui nous sommes ; on les attend et cette fois-ci, ils auront les ivoiriens épris de paix sur leur chemin ; et on va les faire courir.
Votre réaction nous surprend, vous êtes président de l'UPPR supposée soutenir les institutions de la République. Quel est donc ce revirement ?
Ce n'est pas un revirement. Nous soutenons les institutions de la république afin que ceux qui les incarnent puissent mettre en pratique les lois de la république. C'est pourquoi nous demandons tout simplement au Président Gbagbo et au Premier ministre Soro de faire appliquer les lois, les APO et qu'ils fassent les choses dans les normes. Il est grand temps de mettre fin aux souffrances des ivoiriens et c'est pourquoi nous les mettons en garde afin qu'ils prennent des décisions qui s'imposent. Quant à l'UPPR, nous allons continuer à les soutenir et soutenir ceux qui aident les ivoiriens. L'école, la vie sociale, tout est devenu difficile de nos jours, et ce n'est pas parce que nous soutenons la république que nous allons restés là les bras croisés quand ceux qui incarnent cette république travaillent contre les intérêts des ivoiriens.
Croyez vous que les élections auront véritablement lieu en mars 2010 ?
Nous l'avions dit depuis le 24 aout 2008. Maintenant que les acteurs s'arrangent pour que cette date soir obligatoirement respectée ; je veux parler du Premier ministre Soro et du président de la CEI Mambé car le Président Gbagbo lui est un candidat. Si rien n'est respecté, ils auront Dieu et les ivoiriens devant eux. Soro sait que quand je me mêle de quelque chose, elle réussi. Donc si on a réussi à maitriser les ivoiriens jusque là et à préparer leurs esprits à ce report, passé le délai de mars 2010, nous allons passés à la vitesse supérieure. Ce n'est pas de la blague ou du chantage, mais qu'ils essayent de nous dire qu'on ira au-delà de mars, on verra dans ce pays qui est qui.
M. Tapé, cela fait un bon moment que vous faites de la politique. Quel bilan pouvez-vous faire dans votre vie en général ?
Je n'ai pas de bilan à faire dans la mesure où je n'ai pas encore fini mon combat, à partir du moment où mon pays n'a pas encore eu la paix. Je fais de la politique depuis 20 ans et je fais la politique pour sauver, développer et défendre mon pays à la différence des politiciens que vous connaissez.
Ne croyez-vous pas que vous avez fait beaucoup pour la refondation et son président Laurent Gbagbo ?
Je suis un républicain ; quand le Président Bédié était au pouvoir je l'ai soutenu mais malheureusement les militaires sont venus nous faire partir par un coup d'état que les gens ont refusé de nommer comme tel. Concernant le président Gbagbo, j'ai fait beaucoup et je ferai encore plus tant qu'il sera président de la république ; j'étais là le 25 octobre 2000 quand on voulait lui voler sa victoire et j'ai participé à son accession au pouvoir, de même le 19 septembre 2002. Toute la Côte d'Ivoire est témoin. Mais j'ai été payé en monnaie de singe pour la simple raison qu'en janvier 2004, alors que Soro donnait une conférence de presse, ce dernier(Soro) répondant aux journalistes ce qu'il entendait faire si les patriotes voulaient le chasser de la RTI, il a répondu qu'il y a un grand patriote dans la salle du nom de Tapé Koulou Laurent qui connait le sens de son combat. C'est ce qui a été récupéré par le journal du FPI dirigé à l'époque par Allou Eugène Wanyou, DP et des barons qui n'ont pas hésité à titrer à la une " Tapé Koulou dans la rébellion ", sous la plume de Didier Dépri, un petit dont j'ai financé le mariage de sa soeur. Cela a suffit pour que les gens oublient tout ce que j'ai fait pour eux. Quand ma sœur a été tuée lorsque j'étais en France avec le Président Gbagbo, à son enterrement je n'ai pas vu mon frère le Président Gbagbo. J'ai perdu ma mère qui a été trainé le jour du coup, je ne l'ai pas vu. Je me suis marié en 2004, je ne l'ai pas vu. Mais quand c'est le cas des petits fanfarons que je lui ai moi-même donné et qui sont devenus aujourd'hui riches, on le voit partout même aux fiançailles. Vous comprenez que je ne peux forcer les amitiés ou la fraternité. Moi Tapé, j'ai une grande considération pour les amitiés mais je constate qu'entre le Président Gbagbo et moi, c'est je t'aime, moi non plus. Sinon comment expliquer que des gens comme Victor Ekra qui a été mon témoin de mariage, n'ait pas hésité à me dénigrer chez le Président Gbagbo alors qu'ils étaient ceux là même qui le critiquaient partout. C'est la même chose chez le Premier ministre Soro et celui-ci n'a jamais daigné me recevoir. Ce n'est pas bien grave. La Côte d'Ivoire continuera d'avancer avec ou sans eux. Partout, j'ai été présent à tous les grands rendez-vous pour consolider le pouvoir du Président Gbagbo, mais je ne regrette pas parce que j'ai choisi d'être républicain.
Parlant de regrets, n'en avez-vous pas ?
Non. Je n'ai pas de regret. Aider la Côte d'Ivoire, je ne peux pas le regretter. Seulement j'ai comme l'impression que tout l'entourage du Chef de l'Etat est ingrat. Je l'ai dit plus haut, j'étais là le 25 octobre 2000 et on sait qui était présent ces jours là. Le 19 septembre encore, on pouvait les compter du doigt à la résidence du Président Gbagbo aux premières heures de la rébellion. On les a vus cherchant à se mettre à l'abri. Mieux en septembre 2002, des gens fuyaient déjà. Donc je ne regrette pas ce que j'ai fait pour mon pays. Peut être demain, il y aura quelqu'un qui saura le reconnaitre. Remarquez, au retour du Président Gbagbo des USA, il m'a signifié à l'aéroport qu'il me doit beaucoup et qu'il allait me recevoir, puis c'est le silence radio. Je ne regrette donc rien car c'est une mission que Dieu m'a confié. A l'époque c'était le Président Bédié, aujourd'hui c'est le Président Gbagbo, même si c'est mon frère, la seule chose que je demande c'est qu'il soit un peu reconnaissant envers moi ; c'est vrai il m'a donné dans le temps pour tout ce que je faisais pour lui un peu d'argent, mais qu'on reconnaisse au moins mon combat et mes actes posés pour son pouvoir.
Regrettez-vous d'avoir soutenu Soro en 2004 ?
Non. Si je devais le faire pour la paix je le referai, mais le frère m'a brandi comme un trésor de guerre et m'a lâché.
Des déceptions ?
Par rapport à quoi ? Aider mon pays, accomplir la mission que Dieu m'a confié ? Je n'ai aucune déception. Le pouvoir se donne par Dieu et c'est pour lui que j'ai fait tout ce travail pour le Président Gbagbo.
Des joies ?
Oui des joies. Mais ma toute première grande joie est d'avoir chassé les militaires du pouvoir et lorsque nous sommes allés à la télé pour faire passer le discours du Président Gbagbo afin de l'installer au pouvoir. Après cela, ma joie fut grande quand j'ai réussi ma mission de faire rentrer le Président Bédié au pays. Le 19 septembre aussi, quand nous avons repoussé la rébellion. Et je crois ma dernière joie sera quand la Côte d'Ivoire ira aux élections et qu'on votera un président qui saura aimer son peuple et diminuer leurs souffrances.
Des trahisons ?
(Il reste très pensif). J'ai connu plusieurs trahisons que je ne peux révéler ici car je prépare un livre qui paraitra en Janvier 2010. Si d'autres n'ont pas eu le courage de citer mon nom dans leurs livres moi je dirai leurs noms. Vous voyez où je vis et comment je vis même si je ne suis pas un indigent. Il y avait de nombreuses personnes autour de moi mais aujourd'hui personne. C'est une petitesse de leur part et je prie pour eux.
Etes-vous prêt à faire la paix avec certaines personnes ?
J'ai déjà fait la paix avec tout le monde. Je les appelle mais c'est eux qui refusent de répondre à mes coups de fils. Même les gens qui ont tué mes parents. Seulement, je dis au Premier ministre Soro et au Président de la République Gbagbo que nous avons créé l'UPPR pour faire la défense et la politique du gouvernement et ce avec nos propres moyens. Nous avons sillonné les ambassades pour expliquer la nécessité d'aider le gouvernement à faire revenir la paix. Que le Président Gbagbo et son Premier ministre Soro nous aident. A moins que ce soit ma tête qui ne leur plait pas. Mais là encore, ils doivent savoir qu'il s'agit de la République. D'ailleurs, qui dit que tout le monde aime eux aussi leurs têtes, mais on travaille avec eux et pour cette paix. Et qu'ils incarnent les institutions de la République.
Et si histoire était à refaire ?
Je vous l'ai dit, c'est une mission que Dieu m'a confié pour mon pays. Si c'était à refaire, je la referais avec la même force. Pour mon pays je suis prêt. Je crois que pour la paix, je serai toujours présent.
Revenons aux élections prévues selon le CPC d'ici mars 2010. Ne pensez-vous pas qu'il risque d'avoir un problème constitutionnel quand on sait que les candidatures s'ouvrent juste avant les élections ?
Moi je crois qu'on doit respecter les textes fondamentaux. S'il y a eu une nouvelle date, l'on doit rouvrir les candidatures. Car on a accepté des candidatures fantaisistes. Si officiellement la nouvelle date est connue, c'est qu'on doit donner la chance à tout le monde en ouvrant les candidatures. Pour la simple raison qu'on a comme l'impression que ceux qui sont là n'aiment pas les ivoiriens.
Est-ce à dire que vous êtes candidat ?
Je demande qu'on rouvre les candidatures, c'est tout et surtout qu'il ne peut avoir des candidatures 3 mois avant les élections. Si la CEI a estimé qu'elle n'est pas prête, on doit donc rouvrir les candidatures à la présidentielle et refaire aussi de nouveaux recensements car il ne peut seulement avoir 2ou 3 millions d'électeurs sur une population de 23 millions d'habitants.
Que pensez-vous des candidats qui ont tous tenu le même langage après le dernier CPC ?
Nous sommes heureux qu'ils tiennent le même langage. Je n'ai pas à juger qui que ce soit. J'ai dit depuis très longtemps que les élections allaient se faire en mars 2010. Si aujourd'hui, l'opposition et le pouvoir tiennent le même le langage, cela n'engage qu'eux. Mais qu'ils sachent que les ivoiriens sont fatigués et que les choses ne vont pas continuer ainsi.
Votre mot de fin
Je demande aux acteurs de la crise ivoirienne que sont le Président Gbagbo et le Premier ministre Soro d'avoir un œil regardant pour tous ceux qui ont été utilisé dans cette palabre. Quand nous avons appelé les jeunes dans la rue pour aider le président Gbagbo de même que le SG des FN Soro a utilisé des jeunes aussi pour défendre la rébellion, ce n'est pas pour que des gens deviennent riches. Si on a signé des décrets pour des bidasses, et faire entrer d'autres dans la fonction publique, qu'on crée des emplois ou qu'on fasse autant pour les jeunes qui ont servi dans les contingents. C'est un avertissement. C'est moi Tapé qui ai lancé le 1er appel le 21 septembre 2002 pour demander aux jeunes de s'inscrire pour aller combattre, former les contingents. Si on veut la paix complète et définitive, qu'on les reprenne car nombreux sont ceux qui sont rentrés avec les kalach chez eux. Le Président Gbagbo est un grand chef politique, qu'il voie le cas de ces derniers. Le service civique dont on avait parlé est resté lettre morte. Qu'on ait un petit regard sur ces jeunes qui ont défendu leur pays. Qu'on corrige cette erreur pour que nous soyons en paix véritablement.
Réalisée par
Dorothée Aka