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Société Publié le mercredi 16 décembre 2009 | Notre Voie

Grève dans le secteur de la santé - Spectacle de désolation dans les hôpitaux

Le mot d`ordre de grève lancé par les 14 syndicats des agents de la Santé, n`est pas tombé dans des oreilles de sourds. Il a été bien reçu par les militants. La preuve, hier mardi, tous les établissements sanitaires publics du district d`Abidjan sont restés fermés. Seul le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody, a assuré un service minimum. A l`hôpital général d`Abobo, le spectacle était désolant. Parents et malades assis à même le sol attendaient devant des salles hermétiquement fermées. Une femme en blouse blanche, lance à l`endroit d`un groupe de personnes regroupées devant la salle de consultation : «Allez-y à la maison ou au CHU, aujourd`hui, il n`y a pas travail. Nous sommes en grève». Il va sans dire qu`à l`hôpital général d`Abobo, il n`a pas eu de service minimum. Même son de cloche, à l`hôpital général de Port-Bouët, où il régnait un calme plat. Dans la cour des ambulances sont stationnées, les halls d`accueil sont vides, aucune trace de personnel médical. Sur les murs et les portes sont placardés le mot d`ordre de grève avec en grand caractère ce slogan : «Pour la lutte commune, ce mot d`ordre ne se discute pas, il s`exécute !». Une poignée de personnes, se réclamant du comité de surveillance sillonnait les locaux pour s`assurer du bon déroulement de la grève. «Nous sommes sur le terrain depuis 6 heures du matin. La grève est effective, elle est suivie à 100%, vous le constatez vous-mêmes», nous-ont -ils indiqué. A l`hôpital général de Koumassi, un agent de l`administration nous a confié que les patients ont été renvoyés chez eux, faute de personnels de santé. Idem au CHU de Treichville, où les locaux des urgences médicales et chirurgicales, gynécologiques et obstétriques étaient fermés. Quelques malades rencontrés, se plaignaient de la situation. «Dans quel pays sommes-nous ? Toujours des grèves et toujours des morts gratuites, et personne ne lève le petit doigt», a déploré un parent de malade en colère. Comme indiqué par le mot d`ordre de grève, un service minimum devrait être effectué dans les services des urgences du CHU de Cocody, du CHU de Bouaké, au service des soins intensifs de l`Institut de cardiologie d`Abidjan (ICA), et dans les blocs opératoires et salles d`accouchement des CHR. Effectivement, au CHU de Cocody, nous avons constaté l`effectivité d`un service minimum. Malgré tout, certains patients sont retournés le cœur meurtri, faute de personnel soignant. C`est le cas de M. Sékou Diarra, qui s`est vu contraint de repartir avec son malade, qui avait été programmé hier pour subir une intervention chirurgicale pour cause de cancer à l`estomac. Quant à Dame Aïcha Cissé, rencontrée devant l`entrée des urgences du CHU de Cocody, c`est en larmes qu`elle est retournée avec son enfant d`environ 17 ans visiblement très souffrant porté à l`épaule par son mari. «Ils disent qu`il n`y a pas de médecins. Nous allons de ce pas dans une clinique privée», nous a-t-elle confié en pleur. Hormis les services de radiologie et de consultations externes, les services des urgences ont essayé tant bien que mal de dispenser des soins aux quelques malades venus se faire soigner. Le Dr. Hervé Micondo Kouamé et son équipe étaient à leur poste au service des urgences de pédiatrie, où étaient hospitalisés de nombreux patients. Il en était de même pour le bloc opératoire et la maternité, qui ont enregistré treize accouchements jusqu`à 12h selon le personnel présent. «Nous assurons le service comme d`habitude», a indiqué la surveillante de l`unité de soins des salles d`accouchement, qui a requis l`anonymat. Pour M. Antoine Niamien, secrétaire général de la section Cocody du Syndicat national des infirmiers de Côte d`Ivoire (SYNICI), «les consignes ont été bien suivies. Là où il a été décidé que le service minimum soit assuré, cela a été fait». Selon notre correspondant à Abengourou, la grève a été suivie avec toutefois un service minimum. Cette grève du corps médical qui a débuté, hier, prendra fin le samedi prochain. Les malades devront donc prendre leur mal en patience. Pour le moment, les autorités gardent le silence. Mais pour combien de temps ? Par ailleurs, le ministère de la Santé a appelé, hier au journal de 20h de la télévision ivoirienne Première Chaîne, le corps médical au dialogue et à l`observation d`un service minimum sur l`ensemble du territoie national, dans le cadre de la grève que ceux-ci observent depuis hier. De meme, le Premier minister Soro Guillaume ayant pris la mesure de la situation, invite l`ensemble des 14 syndicats du secteur médical, à une réunion aujourd`hui à 11h, à la Primature. Chaque syndicat, précise le communiqué, sera représenté par 3 responsables.

Félicien Boguié (Stagiaire)
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