Le mot d’ordre de grève lancé par le directoire des 14 syndicats de la santé est entré hier en vigueur sur toute l’étendue du territoire national. Dans tous les centres de santé que nous avons visités, il nous a été donné de constater l’effectivité de ce mouvement d’arrêt de travail. En effet, au Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Yopougon, les patients qui n’avaient pas eu vent de cette grève, retournaient chez-eux lorsqu’on leur annonçait l’arrêt de travail du corps médical. Sur les lieux, les forces de l’ordre ont été déployées pour assurer la sécurité. « Nous sommes là et nous ne travaillerons pas. Nous attendons que les autorités nous contactent », a laissé entendre une aide-soignante que nous avons approchée et qui a requis l’anonymat. Le constat était tout fait. Il n’y avait pas de service au Chu de Yopougon que nous avons quitté aux alentours de 9 heures, pour la Protection maternelle et infantile (Pmi) de Yopougon. Là aussi, les différents services étaient vides. La cour était bondée de monde. Les mères venues pour les soins de leur progéniture ont vite rejoint leur domicile. Que ce soit à la pédiatrie pour enfants sains comme enfants malades, la salle d’accouchement, le dispensaire, aucun agent médical n’était en fonction. Selon M. Gbebo N’Guessan, secrétaire général du syndicat national des infirmiers de Côte d’Ivoire (Synici), section Yopougon-Attié, que nous avons rencontré sur les lieux le mouvement était suivi à 100%. « Nous supervisons tout. Nous constatons que le mot d’ordre est respecté. Personne ne travaille comme vous le constatez ». Un groupe de sages-femmes assises à la pédiatrie essentiellement destinée aux enfants malades ne soutient pas le contraire. « Lorsque les femmes arrivent, nous les informons de notre arrêt de travail. Elles retournent chez elles. Il y en a qui bourdent, quand d’autres nous profèrent des injures. Elles s’étonnent de nous voir en grève comme les autres agents de santé », a révélé l’une d’entre elle. Au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody désigné par les grévistes pour abriter le service minimum, les patients qui s’y sont rendus ont reçu des soins. Les urgences groupées, à savoir la gynécologie, la médecine, le dispensaire, la réanimation sont entre autres départements qui ont accueilli les patients. Cela dit, il n’a pas fonctionné comme les jours normaux. Toute chose qui démontre la détermination du personnel de santé à obtenir satisfaction de ses revendications. M. Niamien Antoine, Sg du Synici, section Cocody n’a pas soutenu le contraire. « Nous n’avons pas peur. Quand on décide de faire quelque chose, on va jusqu’au bout ». A Abgoville comme a l’intérieur du pays le mouvement a été également suivi.
Nathalie Kassi
Nathalie Kassi