Une sorte d’amende honorable qui trahit la finitude d’un homme. En tout cas, s’il avait voulu ainsi marquer l’esprit des Ivoiriens par cette attitude, qui aurait pu s’apparenter à de la grandeur d’esprit, c’est raté pour Laurent Gbagbo !
« Je voulais présenter mes excuses aux Ivoiriens, car j’ai été naïf pour avoir été surpris par cette guerre », a déclaré le Chef de l’Etat, hier mercredi, à la tribune «L’invité des rédactions de Fraternité Matin».
Quel aveu ! Ainsi donc le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo a été « surpris » par la guerre. C’est difficile à croire. Dès son accession au pouvoir, il savait bien que le pays avait des soldats exilés, au Burkina Faso notamment. Son ministre de l’Intérieur d’alors, feu Boga Doudou, savait même que ces derniers s’apprêtaient à attaquer le pays et disait connaitre leur mouvement « quotidien ». « Nous savons à quels feux tricolores ils s’arrêtent, dans quel night club ils s’amusent », déclarait-il à l’époque pour minimiser d’éventuelles menaces contre le régime d’Abidjan. Mieux, le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, on s’en souvient, avait averti son homologue ivoirien de la présence dans son pays de ces curieux hôtes. Mais pour toute réponse à ces alertes de bonne foi, c’est un autre ministre, Lida Kouassi, détenant lui, le très tonnant portefeuille de la Défense, qui lançait la poitrine bombé, cette désormais fameuse injonction : « Nous allons faire pleuvoir du feu sur quiconque s’amuse à nous attaquer ». Comment peut-on être « surpris » quand on contrôle les faits et gestes d’un supposé agresseur et qu’on a tous les moyens de le réduire à néant pour peu qu’il entreprenne quelque chose contre vous ?
Et puis, les circonstances « calamiteuses » de prise de pouvoir du Chef de l’Etat, son charnier, ses législatives bâclées, ses discours de haine, sa chasse aux longs boubous, les confiscations et destructions tous azimuts par des forces de l’ordre à ses ordres, de pièces d’identité de certains citoyens, son forum foireux etc. ne présageaient-ils pas de lendemains de feu ? Lui, l’historien devait le savoir. Mais, il dit ne pas l’avoir prévu. Qu’il ne savait pas. Qu’il a été « surpris », car il a été « naïf ». Convenons-en. Le Chef de l’Etat ne manque pas d’occasion pour exprimer son extrême attachement à la Constitution. L’article 34 de la loi fondamentale est pourtant catégorique : « Le Président de la République est le Chef de l`État. Il incarne l`unité nationale. Il veille au respect de la Constitution. Il assure la continuité de l`État. Il est le garant de l`indépendance nationale, de l`intégrité du territoire, du respect des engagements internationaux ». Il a violé cet article de la Constitution en ne garantissant pas l’intégrité du territoire, par « naïveté ». Et la « naïveté » ne peut constituer une excuse. On ne se bat pas pour accéder à une telle fonction avec un tel handicap. " L’ambition dont on n`a pas la compétence est un crime...", dit le dicton. Gbagbo a donc commis un crime originel en convoitant un pouvoir, sachant bien que sa naïveté pouvait constituer un frein à son exercice. Et, à l’épreuve du terrain, notre grand naïf en a fait baver toute la Côte d’Ivoire par une gestion catastrophique des affaires de l’Etat. Mais surtout par un manque grave de vision et de clairvoyance politique, lui-même charrié par un étonnant déficit de sagesse, qui a fait par exemple que dès son retour d’Italie, aux tout premiers jours de l’éclatement de la crise, le chef de l’Etat qu’il est n’a pas jugé bon d’user de la voie du dialogue, l’arme des fort, comme disait Houphouët-Boigny, pour désamorcer la bombe. Cette sagesse aurait pu éviter le drame qu’a vécu par la suite – et vit encore – le pays et ses habitants. S’il n’avait pas été naïf pour croire la force du verbe pouvait l’emporter sur celle des armes, ce pays ne serait pas dans le gouffre où il se trouve en ce moment. Ce pays n’aurait pas connu tous ces morts et ces destructions, notamment à l’Ouest et dans la partie nord du pays. Ce pays n’aurait pas connu les escadrons de la mort.
C’est pourquoi, les « excuses » lapidaires et tardives du Chef de l’Etat, si elles ne s’apparentent pas à de l’offense au peuple, relève tout à tout le moins du folklore que nous a toujours servi Laurent Gbagbo pour masquer son incompétence et son échec.
Alors, la question est de savoir si un pays comme la Côte d’Ivoire, en proie à toutes les difficultés qu’on connaît, qui aspire à retrouver le plus rapidement possible son lustre d’antan, peut s’accommoder d’un naïf à sa tête ? Es-ce que Laurent Gbagbo, pour être le naïf invétéré qu’il avoue être, ne gagnerait pas à démissionner ? La réponse en est toute claire.
KIGBAFORY Inza
« Je voulais présenter mes excuses aux Ivoiriens, car j’ai été naïf pour avoir été surpris par cette guerre », a déclaré le Chef de l’Etat, hier mercredi, à la tribune «L’invité des rédactions de Fraternité Matin».
Quel aveu ! Ainsi donc le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo a été « surpris » par la guerre. C’est difficile à croire. Dès son accession au pouvoir, il savait bien que le pays avait des soldats exilés, au Burkina Faso notamment. Son ministre de l’Intérieur d’alors, feu Boga Doudou, savait même que ces derniers s’apprêtaient à attaquer le pays et disait connaitre leur mouvement « quotidien ». « Nous savons à quels feux tricolores ils s’arrêtent, dans quel night club ils s’amusent », déclarait-il à l’époque pour minimiser d’éventuelles menaces contre le régime d’Abidjan. Mieux, le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, on s’en souvient, avait averti son homologue ivoirien de la présence dans son pays de ces curieux hôtes. Mais pour toute réponse à ces alertes de bonne foi, c’est un autre ministre, Lida Kouassi, détenant lui, le très tonnant portefeuille de la Défense, qui lançait la poitrine bombé, cette désormais fameuse injonction : « Nous allons faire pleuvoir du feu sur quiconque s’amuse à nous attaquer ». Comment peut-on être « surpris » quand on contrôle les faits et gestes d’un supposé agresseur et qu’on a tous les moyens de le réduire à néant pour peu qu’il entreprenne quelque chose contre vous ?
Et puis, les circonstances « calamiteuses » de prise de pouvoir du Chef de l’Etat, son charnier, ses législatives bâclées, ses discours de haine, sa chasse aux longs boubous, les confiscations et destructions tous azimuts par des forces de l’ordre à ses ordres, de pièces d’identité de certains citoyens, son forum foireux etc. ne présageaient-ils pas de lendemains de feu ? Lui, l’historien devait le savoir. Mais, il dit ne pas l’avoir prévu. Qu’il ne savait pas. Qu’il a été « surpris », car il a été « naïf ». Convenons-en. Le Chef de l’Etat ne manque pas d’occasion pour exprimer son extrême attachement à la Constitution. L’article 34 de la loi fondamentale est pourtant catégorique : « Le Président de la République est le Chef de l`État. Il incarne l`unité nationale. Il veille au respect de la Constitution. Il assure la continuité de l`État. Il est le garant de l`indépendance nationale, de l`intégrité du territoire, du respect des engagements internationaux ». Il a violé cet article de la Constitution en ne garantissant pas l’intégrité du territoire, par « naïveté ». Et la « naïveté » ne peut constituer une excuse. On ne se bat pas pour accéder à une telle fonction avec un tel handicap. " L’ambition dont on n`a pas la compétence est un crime...", dit le dicton. Gbagbo a donc commis un crime originel en convoitant un pouvoir, sachant bien que sa naïveté pouvait constituer un frein à son exercice. Et, à l’épreuve du terrain, notre grand naïf en a fait baver toute la Côte d’Ivoire par une gestion catastrophique des affaires de l’Etat. Mais surtout par un manque grave de vision et de clairvoyance politique, lui-même charrié par un étonnant déficit de sagesse, qui a fait par exemple que dès son retour d’Italie, aux tout premiers jours de l’éclatement de la crise, le chef de l’Etat qu’il est n’a pas jugé bon d’user de la voie du dialogue, l’arme des fort, comme disait Houphouët-Boigny, pour désamorcer la bombe. Cette sagesse aurait pu éviter le drame qu’a vécu par la suite – et vit encore – le pays et ses habitants. S’il n’avait pas été naïf pour croire la force du verbe pouvait l’emporter sur celle des armes, ce pays ne serait pas dans le gouffre où il se trouve en ce moment. Ce pays n’aurait pas connu tous ces morts et ces destructions, notamment à l’Ouest et dans la partie nord du pays. Ce pays n’aurait pas connu les escadrons de la mort.
C’est pourquoi, les « excuses » lapidaires et tardives du Chef de l’Etat, si elles ne s’apparentent pas à de l’offense au peuple, relève tout à tout le moins du folklore que nous a toujours servi Laurent Gbagbo pour masquer son incompétence et son échec.
Alors, la question est de savoir si un pays comme la Côte d’Ivoire, en proie à toutes les difficultés qu’on connaît, qui aspire à retrouver le plus rapidement possible son lustre d’antan, peut s’accommoder d’un naïf à sa tête ? Es-ce que Laurent Gbagbo, pour être le naïf invétéré qu’il avoue être, ne gagnerait pas à démissionner ? La réponse en est toute claire.
KIGBAFORY Inza