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International Publié le vendredi 18 décembre 2009 | L’expression

Guinée : massacre du 28 septembre - Un crime contre l’humanité, selon« Human Right »

Les massacres du 28 septembre à Conakry sont un crime contre l’humanité, a accusé la junte l’ONG Human Rights watch. Le massacre et les viols perpétrés le 28 septembre à Conakry par les forces de sécurité "constituent vraisemblablement des crimes contre l’humanité", juge Human Rights Watch (Hrw) en conclusion de son rapport détaillé sur les faits, publié hier. L’ONG pointe un doigt accusateur sur le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, président autoproclamé de la Guinée depuis la prise de pouvoir par l'armée en décembre 2008. Elle met également directement en cause Aboubakar Sidiki Diakité dit Toumba, l'aide de camp de Camara qui, le 3 décembre, a blessé le président en lui tirant dessus. L’ONG estime aussi que le bilan du massacre va de 150 à 200 personnes tuées. « Les preuves réunies par HRW laissent supposer que les meurtres, les viols et les autres abus commis par les forces de sécurité le 28 septembre et après cette date constituent un crime contre l'humanité. L'échelle et le niveau d'organisation de ces crimes laissent fortement penser que les attaques étaient généralisées et systématiques », écrit l'organisation qui a interrogé « 240 »personnes. Les forces de défense et de sécurité ont battu, poignardé, tué par balles des opposants au régime militaire, rassemblés dans le plus grand stade de Conakry. Plusieurs dizaines de femmes ont été violées, selon diverses ONG. HRW estime que « le nombre de victimes décédées au cours des violences du 28 septembre et les jours qui ont suivi se situe probablement entre 150 et 200 » et que « plus de 1.400 personnes ont été blessées ». Le rapport décrit « comment des soldats ont abattu des manifestants paniqués qui tentaient de fuir en escaladant les murs d’enceinte, ont tiré à bout portant sur des manifestants qui essayaient de se cacher dans des galeries, des toilettes ou sous des sièges, et ont massacré d’autres personnes après leur avoir assuré qu’elles pourraient sortir en toute sécurité ». Selon les témoignages, « les agressions sexuelles ont commencé quelques minutes après l'entrée des forces de sécurité dans le stade ». Pendant les viols, des soldats ont tenu des « propos racistes » contre les femmes peulhes. Cependant, Toumba et Tiegboro sont crédités d'avoir, ensuite, conduit les chefs de partis d'opposition, blessés, à une clinique. Au cours d’une interview sur Rfi, l’aide de camp du capitaine Dadis a tenté de se dédouaner. « Je ne suis en rien l’instigateur et l’organiseur de cette répression. La responsabilité individuelle que j’ai prise, c’était pour sauver les leaders de l’opposition », a insisté le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité. Il explique que la répression « planifiée » a été menée non seulement par les bérets rouges mais également par l’armée, la police, la gendarmerie et « 250 recrues » d’une école « habillées en tenue civile ». Le 3 décembre, le lieutenant a tiré à bout portant sur le capitaine Moussa Dadis Camara qu’il accuse de vouloir lui faire porter la responsabilité des massacres du 28 septembre. Activement recherché, il reste pour l’instant introuvable.
Nomel Essis
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