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Économie Publié le vendredi 18 décembre 2009 | Le Mandat

Accord sur la commercialisation de la banane - Les pays africains en difficulté sur le marché mondial

Un accord historique a été signé, mardi dernier à Genève, entre l’Union européenne et les pays d’Amérique latine. Cet important accord met fin à quinze années de conflit sur les tarifs douaniers pour la banane. La guerre qui opposait les producteurs de « bananes dollars », les pays d’Amérique latine soutenus par les Etats-Unis, à l’Union européenne qui autorise ses anciennes colonies, les pays en développement dits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), à exporter sans droits de douanes en Europe grâce à un régime préférentiel a certes pris fin avec la signature d’un accord entre les pays européens et ceux de l’Amérique latine. Cependant, bien que permettant la protection de l’accès des bananes du groupe ACP à hauteur de 20% sur le marché européen, cet accord ouvre une rude concurrence au continent africain. Ce nouvel accord dans ses résolutions soutient la baisse immédiate des tarifs douaniers européens de l'Union Européenne sur les bananes d'Amérique latine, qui passeraient à 148 euros la tonne, soit 96200 F CFA contre près de 176 euros (114400 F FCA) actuellement. Ce tarif passera même à 114 euros environ 74100 F CFA la tonne d'ici 2017, offrant de nouvelles perspectives d'exportations pour les producteurs de bananes sud-américains. En contrepartie, les plaignants que sont le Brésil, le Costa-Rica, la Colombie, et autre Equateur, renoncent à leur droit de poursuite. Aux pays de l’Afrique Caraïbe et Pacifique (ACP), l’Union Européenne (UE) a prévu pour les soutenir, une enveloppe allant jusqu’à 13000 millions de nos francs « pour les aider à s’ajuster à une concurrence plus sévère de l’Amérique latine ». En 2008, ces pays ont exporté quelque 920 000 tonnes de bananes vers l'UE, contre 3,9 millions de tonnes en provenance d'Amérique latine. Cet accord met sérieusement en difficulté les pays africains producteurs de bananes dont le Cameroun et la Côte d’Ivoire, deux gros producteurs. Ces Etas devraient être les plus touchés. La Côte d’Ivoire par exemple, exporte chaque année près de 230 000 tonnes de bananes. Et plus de 500 000 personnes vivent directement ou indirectement des exportations de bananes dans les deux pays. L’accord devrait toucher les ACP de plein fouet, entraînant une chute de 14% de leurs exportations tandis que celles des pays latino-américains croîtraient de 17%. Il faut alors trouver un palliatif au risque de disparaître du marché de la banane. Et le président des producteurs de bananes de Côte d’Ivoire, Michel Gnui a sa petite idée sur la question. « Pour éviter de disparaitre sur le marché de la banane, les producteurs ivoiriens doivent maintenant exporter ailleurs. Ils vont mettre l’accent sur le développement du marché intérieur et du marché régional » a-t-il proposé. Avant d’ajouter, « cet accord instaure une concurrence supplémentaire et redoutable ». Le président Michel Gnui n’a pas du tout tort. Puisque la baisse des droits de douanes européennes sur les bananes latino-américaines va « nous causer un manque à gagner très important » a-t-il reconnu. Cet accord sur la banane devrait également relancer les négociations du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial dans l’impasse depuis quatre ans. Si le dossier de la banane est sur le point d’être réglé, reste toujours la question des subventions américaines au coton qui pénalisent bon nombre de pays africains.
Jules César Y.
(Stagiaire)
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