Après les greffiers, ce sont les médecins qui viennent de goûter au glaive de celui qui disait en septembre 2002, "Si quelqu'un vient vers moi avec une épée, je sors aussi mon épée". Non seulement, ils n'auront pas 5 francs comme l'a dit le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo à Fraternité Matin le mercredi, mais ils perdent tout ce qu'ils ont gagné par la lutte syndicale depuis 1999. Le Chef a parlé. Qui osera encore faire grève, même pour revendiquer ce qui devait lui revenir ? Prenant cette décision, Laurent Gbagbo croit faire preuve de résistance face à ceux que son camp considère désormais comme les empêcheurs de refonder en rond. Mais contre qui résiste-t-il au juste ? Dans le cas des greffiers, le Chef de l'Etat a durci le ton, mais ce ton menace l'obtention des papiers nécessaires à l'existence même de l'homme. Dans le cas du personnel médical, c'est de la vie même de ses concitoyens que le Chef de l'Etat ne tient pas compte quand il radicalise ainsi sa position. De quel moyen dispose-t-on pour contraindre un médecin à poser un diagnostic, à prescrire une ordonnance, à faire une intervention chirurgicale, à assister une femme en travail, à faire une perfusion, à réanimer un patient? Si les médecins ne cèdent pas, ils seront jetés en prison. Mais comment les remplacera-t-on ? L'armée, réquisitionnée pourra-t-elle remplacer le personnel médical sur toute l'étendue du territoire national ? Les premières 48 heures de grève générale dans les hôpitaux et centres de santé ont eu d'importantes conséquences. Combien de morts en effet ont été enregistrés ? Des grévistes et du Chef de l'Etat, qui sera responsable des prochains dégâts humains, si jamais la répression ne marche pas ? Enfin, pendant que les forces de l'ordre traqueront les agents médicaux et les conduiront en prison, s'il y a des accidents, des urgences, qui s'en occupera ?
Le Chef de l'Etat a décidé, mais cette décision semble ne pas tenir compte de la vie des Ivoiriens.
Eddy PEHE
Le Chef de l'Etat a décidé, mais cette décision semble ne pas tenir compte de la vie des Ivoiriens.
Eddy PEHE