Le moins que l'on puisse dire est que les décisions arrêtées hier par l'ensemble des médecins traduisent leur ras-le-bol devant les tergiversations du gouvernement qui dit et se dédit constamment devant le même problème posé depuis des années. Le Chef de l'Etat a préféré l'invective à une bonne alternative. Aussi, a-t-il sorti l'arme absolue qui est la suspension du salaire, la réquisition et la menace d'emprisonnement des médecins grévistes. Mais cette arme a tonné comme un pétard mouillé. Les médecins, résignés, ont tout simplement décidé de répondre au bras de fer inutile. En décidant de reconduire la grève pour cinq autres jours et en décidant de se constituer tous prisonnier du système Gbagbo si jamais un d'eux venait à être arrêté, ils ont voulu exprimer leur ras-le-bol. Le contentieux qui les oppose au gouvernement et au Chef de l'Etat ne date pas d'hier. On se rappelle il y a des mois, ils avaient observé un mouvement de grève pour les mêmes revendications de condition de vie. Le Chef de l'Etat avait alors entamé des négociations avec eux, non sans avoir mis la pression sur les responsables syndicaux. C'est à l'issue de ces négociations que le Chef de l'Etat avait alors pris un décret en vue de les satisfaire. Mais ce décret signé de ses propres mains, n'a jamais connu un début d'application. Au lieu de se résoudre à la négociation, il décide de les menacer ou de les bâillonner. Exaspérés, les médecins sont venus de partout pour exprimer leur détermination. Ils sont prêts à en découdre, parce qu'ils se disent que le régime, tout compte fait, ne comprend que le langage de la confrontation.
Eddy PEHE
Eddy PEHE