Réunis hier en assemblée générale extraordinaire, les syndicats de la santé ont décidé de reconduire la grève qu`ils observent depuis le 15 décembre. Et ce, malgré les sanctions brandies par du gouvernement.
Une salle pleine, des visages graves. Ceux qui n`ont pas eu de places assises se tiennent débout dans les allées. « Nous irons tous en prison. Que le gouvernement se prépare à construire de nouvelles prisons », lancent des délégués syndicaux. Des sages-femmes, membres de la Coordination des syndicats des personnels de la santé, venues d`Agboville affichent leur sérénité. Elles se disent prêtes à tout pour que « l`injustice s`arrête ». Il est 14 h 30. Nous sommes à l`assemblée générale extraordinaire consécutive à la prise du décret portant réquisition des personnels de santé. Cette loi ordonne à tous les agents du secteur public de la santé en grève depuis mardi d`être à leur poste sous peine d`amendes et d`emprisonnement. Il est précisément 16 heures quand les membres du bureau exécutif de la coordination font leur entrée dans la grande salle de conférence de l`Institut national de la santé publique (Insp) d`Adjamé. Ils sont applaudis par plus de 700 médecins, infirmiers, sages-femmes, aides soignants et autres travailleurs de la santé venus de toutes les régions du pays pour prendre part à cette rencontre décisive. Initialement prévue pour samedi, l`Ag s`est tenue ce vendredi en raison de l`évolution de la situation. Les leaders ont décidé de rencontrer la base pour lui faire le compte-rendu des négociations. Mais aussi et surtout pour qu`ils analysent ensemble les sanctions brandies par le gouvernement à l`encontre des grévistes, trois jours après le déclenchement de ce mouvement qui vise entre autres la revalorisation salariale des personnels de santé. Outre le décret sur la réquisition, le gouvernement a décidé de retenir le salaire du mois de décembre pour tous les grévistes.
Les négociations, des échecs
Le porte-parole de la coordination, le Dr Atté Boka indique que depuis que le mot d`ordre a été lancé, le bureau a négocié avec le Premier ministre et des membres du gouvernement, le Conseiller technique du président de la République, le Pr Gbazi Gogoua Casimir, et la Première dame. Mme Simone Ehivet Gbagbo est entrée dans la danse suite aux échecs des deux premières négociations. Elle a reçu les syndicalistes jeudi aux environs de 16 heures à la résidence présidentielle de Cocody. Au cours de ces discussions, les quatre points de revendication de la coordination ont été abordés. Concernant le statut particulier, les syndicalistes ont convenu que la commission interministérielle mise en place pour gérer la question ne fonctionnait pas correctement et que par conséquent, il fallait la remplacer pour que les travaux aboutissent à une résolution de ce problème. Simone Gbagbo aurait pris l`engagement de faire en sorte que le décret soit signé. Toutefois, elle n`aurait pas précisé de date dans la mesure où elle n`a pas de pouvoir exécutif. Elle leur a assuré qu`elle comptait faciliter l`exécution de toutes les revendications. De nouvelles propositions ont été faites par le député d`Abobo. Ce sont : la suspension de la commission interministérielle et le paiement de 200 points d`indice sur 400 aux cadres supérieurs de la santé à compter de janvier 2010 et le paiement de 75 points d`indice sur 150 aux autres à partir de janvier 2010 également. Une avancée notable selon le porte-parole de la coordination. Mais pour lui, ces offres seraient encore plus intéressantes si elles étaient contenues dans un procès verbal. « Faites-moi confiance, je suis en moi-même un décret », aurait répondu Mme Gbagbo.
La réquisition, une mauvaise arme
« On ne peut pas prétendre négocier avec un groupe et en même temps, le sanctionner. Nous irons tous en prison, s`il le faut», a tranché un autre syndicaliste dans la foule. Selon lui, un agent de santé ne peut pas travailler sous la pression. Ce serait dans ce cas conduire la population à l`abattoir. Le Dr Atté Boka a recommandé aux grévistes de ne pas paniquer face à cette nouvelle mesure prise par le gouvernement. Dr Koné, médecin et membre du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé (Synacass-ci) a appelé ses collègues à ne se laisser intimider par les sanctions. Pour elle, c`est un passage obligé pour atteindre le but final. « Tous ceux qui gouvernent aujourd`hui sont passés par là », a-t-elle fait remarquer. Presqu`à l`unanimité, les participants ont décidé de reconduire le mouvement de grève à partir du dimanche, pour 5 jours renouvelables. Cependant, la coordination affirme privilégier le dialogue. Elle demande l`annulation des mesures administrative et judiciaire.
Adélaïde Konin (Stagiaire)
Une salle pleine, des visages graves. Ceux qui n`ont pas eu de places assises se tiennent débout dans les allées. « Nous irons tous en prison. Que le gouvernement se prépare à construire de nouvelles prisons », lancent des délégués syndicaux. Des sages-femmes, membres de la Coordination des syndicats des personnels de la santé, venues d`Agboville affichent leur sérénité. Elles se disent prêtes à tout pour que « l`injustice s`arrête ». Il est 14 h 30. Nous sommes à l`assemblée générale extraordinaire consécutive à la prise du décret portant réquisition des personnels de santé. Cette loi ordonne à tous les agents du secteur public de la santé en grève depuis mardi d`être à leur poste sous peine d`amendes et d`emprisonnement. Il est précisément 16 heures quand les membres du bureau exécutif de la coordination font leur entrée dans la grande salle de conférence de l`Institut national de la santé publique (Insp) d`Adjamé. Ils sont applaudis par plus de 700 médecins, infirmiers, sages-femmes, aides soignants et autres travailleurs de la santé venus de toutes les régions du pays pour prendre part à cette rencontre décisive. Initialement prévue pour samedi, l`Ag s`est tenue ce vendredi en raison de l`évolution de la situation. Les leaders ont décidé de rencontrer la base pour lui faire le compte-rendu des négociations. Mais aussi et surtout pour qu`ils analysent ensemble les sanctions brandies par le gouvernement à l`encontre des grévistes, trois jours après le déclenchement de ce mouvement qui vise entre autres la revalorisation salariale des personnels de santé. Outre le décret sur la réquisition, le gouvernement a décidé de retenir le salaire du mois de décembre pour tous les grévistes.
Les négociations, des échecs
Le porte-parole de la coordination, le Dr Atté Boka indique que depuis que le mot d`ordre a été lancé, le bureau a négocié avec le Premier ministre et des membres du gouvernement, le Conseiller technique du président de la République, le Pr Gbazi Gogoua Casimir, et la Première dame. Mme Simone Ehivet Gbagbo est entrée dans la danse suite aux échecs des deux premières négociations. Elle a reçu les syndicalistes jeudi aux environs de 16 heures à la résidence présidentielle de Cocody. Au cours de ces discussions, les quatre points de revendication de la coordination ont été abordés. Concernant le statut particulier, les syndicalistes ont convenu que la commission interministérielle mise en place pour gérer la question ne fonctionnait pas correctement et que par conséquent, il fallait la remplacer pour que les travaux aboutissent à une résolution de ce problème. Simone Gbagbo aurait pris l`engagement de faire en sorte que le décret soit signé. Toutefois, elle n`aurait pas précisé de date dans la mesure où elle n`a pas de pouvoir exécutif. Elle leur a assuré qu`elle comptait faciliter l`exécution de toutes les revendications. De nouvelles propositions ont été faites par le député d`Abobo. Ce sont : la suspension de la commission interministérielle et le paiement de 200 points d`indice sur 400 aux cadres supérieurs de la santé à compter de janvier 2010 et le paiement de 75 points d`indice sur 150 aux autres à partir de janvier 2010 également. Une avancée notable selon le porte-parole de la coordination. Mais pour lui, ces offres seraient encore plus intéressantes si elles étaient contenues dans un procès verbal. « Faites-moi confiance, je suis en moi-même un décret », aurait répondu Mme Gbagbo.
La réquisition, une mauvaise arme
« On ne peut pas prétendre négocier avec un groupe et en même temps, le sanctionner. Nous irons tous en prison, s`il le faut», a tranché un autre syndicaliste dans la foule. Selon lui, un agent de santé ne peut pas travailler sous la pression. Ce serait dans ce cas conduire la population à l`abattoir. Le Dr Atté Boka a recommandé aux grévistes de ne pas paniquer face à cette nouvelle mesure prise par le gouvernement. Dr Koné, médecin et membre du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé (Synacass-ci) a appelé ses collègues à ne se laisser intimider par les sanctions. Pour elle, c`est un passage obligé pour atteindre le but final. « Tous ceux qui gouvernent aujourd`hui sont passés par là », a-t-elle fait remarquer. Presqu`à l`unanimité, les participants ont décidé de reconduire le mouvement de grève à partir du dimanche, pour 5 jours renouvelables. Cependant, la coordination affirme privilégier le dialogue. Elle demande l`annulation des mesures administrative et judiciaire.
Adélaïde Konin (Stagiaire)