Drôle de manière de réclamer des comptes au FPI et à son chef de file, le président Laurent Gbagbo. Les miliciens du GPP, prétextant revendiquer leur prise en compte dans le cadre du processus de sortie de crise, n’ont trouvé mieux à faire que de s’attaquer à de pauvres commerçants et vendeurs de téléphones portables. La scène s’est déroulée le samedi 19 décembre dernier à Adjamé carrefour Liberté. Tout a commencé aux environs de 10 h. Réunis à la place «RFK» aux 220 logements, plusieurs groupes de jeunes miliciens du GPP s’étaient donné rendez-vous en ce lieu pour un meeting dit «de vérité». Visiblement excités et faisant des démonstrations de prises militaires, ces jeunes miliciens, avec à leur tête, leur président Bouazo Yokoyoko Bernard, n’ont cessé de crier leur ras-le-bol avec ce qu’ils considèrent comme une trahison de la part du régime de Laurent Gbagbo. Et à cette occasion, le ton a été donné par le nommé «Major Bailly», présenté comme le Secrétaire à l’organisation du GPP. Ce dernier, n’a pas mâche pas ses mots. «Nous avons défendu le régime du président Gbagbo contre les ennemis. Mais aujourd’hui, nous ne comprenons pas que ce régime s’associe avec ces mêmes ennemis pour nous combattre», a-t-il soutenu. Il a, ensuite, dénoncé ce qu’il qualifie d’ingratitude du régime de la Refondation. «Après avoir combattu pour eux, Gbagbo et le FPI ont décidé de nous lâcher comme des malpropres. Mais nous disons non! Et contrairement à ce qu’on pense, le GPP n’a jamais été désarmé. Nous détenons toujours notre poudrière. Et nous sommes toujours fonctionnels», a menacé «Major Bailly». Enfin, ii a annoncé que le GPP occupera la rue à compter d’aujourd’hui et ce, jusqu’au 31 décembre prochain. «Et si jusqu’au 31 décembre on ne nous paye pas les 500.000 Fcfa qu’on a promis à chacun d’entre nous, nous semons le chaos jusqu’à ce qu’on nous règle», a précisé le Secrétaire à l’organisation du GPP, applaudi par ses camarades surexcités. Ceux-ci n’ont d’ailleurs pas attendu trop longtemps pour «faire parler d’eux». Car, quelques minutes après, comme pour joindre l’acte à la parole, un détachement de ces éléments se rend à visage découvert au rond-point de l’ancien cinéma Liberté. Cible choisie, le site des vendeurs des téléphones portables, non loin de «chez Hassan». Une centaine de téléphones cellulaires, de batteries, de chargeurs et même des appareils électroménagers, est emporté. Cela, au nez et à la barbe des Forces de l’ordre occupées à rançonner les chauffeurs de «wôrô-wôrô» et de «Gbakas». Quand le FPI parle de désarmer avant les élections, il sait donc de quoi il parle. Après l’échec de la grève des greffiers, il n’y a pas d’autres moyens de mettre à mal le processus électoral que d’actionner les miliciens.
Diawara Samou
Diawara Samou