La trentaine révolue, Mlle Antoinette K. devra attendre quelques jours avant de savoir ce dont elle souffre. Couchée sur les pieds de sa sœur aînée, la jeune dame, le regard hagard, cherche vainement un secours. Ses gémissements et ses pleurs n’y changeront rien... Nous sommes lundi 21 décembre, il est 11h. L’ambiance à la salle de consultation de médecine générale 1, 2 et 3 du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Treichville, est visiblement à la détresse. Et l’endroit est désespérément vide. Pas de médecins, d’infirmiers, d’aides-soignants…sauf l’infortunée Antoinette Kra et…le vigile !
Les bancs attendent donc vainement des malades. Juste à l’entrée, les caisses pour le paiement des consultations restent fermées, ce qui alourdit l’atmosphère. Les deux vigiles qui nous accueillent sont surpris de nous voir en ces lieux. « Il n’y a pas de consultation ce jour. Ne savez-vous pas que le personnel est en grève ? », lance un agent de sécurité en tenue civile. Et notre interlocuteur de poursuivre : « le personnel est en grève, il n’y a pas de consultation. Vous pouvez aller voir ailleurs ». Après le service de médecine, nous mettons le cap sur le service de dermatologie et celui de gynécologie obstétrique, le constat dans ces deux endroits est le même. Un silence de cimetière y règne. Seuls quelques agents de la santé, sans leur traditionnelle blouse blanche, sont visibles. « Ils sont venus juste pour respecter l’ordre de réquisition, sinon personne ici ne travaille », raconte sous le couvert de l’anonymat un agent du service de gynécologie. « J’avais rendez-vous avec mon médecin, mais il m’a dit qu’il ne sera pas là pour cause de grève. Je viens de très loin, c’est désolant », regrette Mme Koffi, manifestement désemparée. Dans la cour du CHU, l’ambiance est, contrairement aux autres jours, peu animée. Le silence qu’y règne est troublé par l’Arbre de Noël organisé en faveur des enfants et des malades de l’Institut de Cardiologie. Après Treichville, nous nous rendons au CHU de Cocody. Ici, contrairement au CHU de Treichville, le personnel semble avoir repris le travail, même si cela est encore timide. Les lieux sont visiblement plus animés qu’à Treichville. Les caisses sont ouvertes, le personnel est en partie présent. Normal, car le CHU de Cocody a été désigné, par la Coordination des syndicats des personnels soignants, pour assurer le service minimum. Toutefois, c’est l’atmosphère des jours ordinaires de travail. Pour preuve, l’entrée du CHU n’est pas filtrée. Il n’y a pas le contrôle habituel des visiteurs. Les uns et les autres y font des va-et-vient, en toute quiétude. On se croirait dans un marché…
De toute évidence, les personnels soignants n’ont pas repris le travail. Ils se sont contentés de se rendre dans les hôpitaux publics, histoire de respecter l’ordre de réquisition. Sans plus. En réalité, la grève se poursuit, car le travail n’a pas repris. « Nous sommes à nos lieux de travail pour respecter l’ordre de réquisition. Mais notre mot d’ordre demeure », a confirmé, sur un ton ferme, Dr Atté Boka Ernest, porte-parole de la Coordination des personnels soignants, joint au téléphone. Ses camarades et lui, se réuniront aujourd’hui, à 10h à l’Insp d’Adjamé. A l’issue de cette assemblée générale extraordinaire, ils décideront de la conduite à tenir. Pour l’heure, la médiation de Mme Simone Gbagbo, épouse du Chef de l’Etat, et de l’Archevêque d’Abidjan, Mgr Kutwan n’a pas donné grand-chose.
Thiery Latt
Les bancs attendent donc vainement des malades. Juste à l’entrée, les caisses pour le paiement des consultations restent fermées, ce qui alourdit l’atmosphère. Les deux vigiles qui nous accueillent sont surpris de nous voir en ces lieux. « Il n’y a pas de consultation ce jour. Ne savez-vous pas que le personnel est en grève ? », lance un agent de sécurité en tenue civile. Et notre interlocuteur de poursuivre : « le personnel est en grève, il n’y a pas de consultation. Vous pouvez aller voir ailleurs ». Après le service de médecine, nous mettons le cap sur le service de dermatologie et celui de gynécologie obstétrique, le constat dans ces deux endroits est le même. Un silence de cimetière y règne. Seuls quelques agents de la santé, sans leur traditionnelle blouse blanche, sont visibles. « Ils sont venus juste pour respecter l’ordre de réquisition, sinon personne ici ne travaille », raconte sous le couvert de l’anonymat un agent du service de gynécologie. « J’avais rendez-vous avec mon médecin, mais il m’a dit qu’il ne sera pas là pour cause de grève. Je viens de très loin, c’est désolant », regrette Mme Koffi, manifestement désemparée. Dans la cour du CHU, l’ambiance est, contrairement aux autres jours, peu animée. Le silence qu’y règne est troublé par l’Arbre de Noël organisé en faveur des enfants et des malades de l’Institut de Cardiologie. Après Treichville, nous nous rendons au CHU de Cocody. Ici, contrairement au CHU de Treichville, le personnel semble avoir repris le travail, même si cela est encore timide. Les lieux sont visiblement plus animés qu’à Treichville. Les caisses sont ouvertes, le personnel est en partie présent. Normal, car le CHU de Cocody a été désigné, par la Coordination des syndicats des personnels soignants, pour assurer le service minimum. Toutefois, c’est l’atmosphère des jours ordinaires de travail. Pour preuve, l’entrée du CHU n’est pas filtrée. Il n’y a pas le contrôle habituel des visiteurs. Les uns et les autres y font des va-et-vient, en toute quiétude. On se croirait dans un marché…
De toute évidence, les personnels soignants n’ont pas repris le travail. Ils se sont contentés de se rendre dans les hôpitaux publics, histoire de respecter l’ordre de réquisition. Sans plus. En réalité, la grève se poursuit, car le travail n’a pas repris. « Nous sommes à nos lieux de travail pour respecter l’ordre de réquisition. Mais notre mot d’ordre demeure », a confirmé, sur un ton ferme, Dr Atté Boka Ernest, porte-parole de la Coordination des personnels soignants, joint au téléphone. Ses camarades et lui, se réuniront aujourd’hui, à 10h à l’Insp d’Adjamé. A l’issue de cette assemblée générale extraordinaire, ils décideront de la conduite à tenir. Pour l’heure, la médiation de Mme Simone Gbagbo, épouse du Chef de l’Etat, et de l’Archevêque d’Abidjan, Mgr Kutwan n’a pas donné grand-chose.
Thiery Latt