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Sport Publié le mardi 22 décembre 2009 | Prestige Magazine

Aruna Dindane (Portsmouth) : “Je n’en veux à personne”

Eloigné des Eléphants depuis près de deux ans, Aruna Dindane a effectué le mois dernier, à la grande satisfaction des ivoiriens, son come back en équipe nationale contre la Guinée. Pour Prestige Mag, “Dangerman” a accepté de revenir sur les événements malheureux qui ont empoisonné sa vie ces dernières années. L'homme avoue être sorti “blindé” de toutes ces épreuves pénibles.

Aruna, c'est ton grand retour en sélection. Qu'est-ce que cela te fait de retrouver les Eléphants, pratiquement deux ans après?

J'ai été longtemps blessé. Il a fallu que je retrouve mon meilleur niveau. Aujourd'hui, je suis de retour, cela me fait énormément plaisir. Tout le monde sait l'amour que j'éprouve pour le maillot national. J'ai toujours eu une relation particulière avec l'équipe nationale. Je suis donc très heureux d'être de nouveau parmi mes coéquipiers. Aujourd'hui, il y a un nouvel entraîneur, je vais prendre le temps me de réadapter tranquillement au fonctionnement actuel. Mais, je ne suis pas du tout dépaysé.

Tu sais que des joueurs comme Drogba et même Prestige Mag avaient réclamé ton retour en équipe nationale au moment où le sélectionneur te snobait ?

Oui, je sais tout ça. Et cela m'a beaucoup touché. Il y a beaucoup de personnes qui ont demandé mon retour. Cela m'a fait plaisir. C'est la preuve que je suis apprécié par les gens. Mais, si je suis revenu en équipe nationale, c'est avant tout grâce à mes performances avec mon club. Au vu de ce que j'ai pu réaliser depuis mon arrivée à Portsmouth, le sélectionneur a estimé que je pouvais apporter un plus à l'équipe. C'est pourquoi il m'a fait appel. Je suis un ancien du groupe. Ce sont les blessures qui m'ont écarté de l'équipe à un moment donné. J'étais convaincu que si je retrouvais mon meilleur niveau, je serais retenu en équipe nationale. Et comme c'est le cas actuellement, le coach n'avait plus de raison de m'ignorer.

Comment expliques-tu toutes ces épreuves difficiles que tu as eu à affronter depuis 2006 ?
Je n'ai pas d'explications particulières à donner. C'est tout simplement le destin. C'est Dieu qui a voulu tout ça. Rien ne peut arriver sans la volonté de Dieu. Le plus important, c'est que je suis ressorti blindé et fort de toutes ces épreuves. Aujourd'hui, je vois la vie autrement. Ma foi n'a jamais été atteinte. C'est ça le plus important. Je n'en veux, non plus à personne.

Avec cette cascade de malheurs, t'est-il arrivé de te poser des questions sur l'orientation à donner à ta vie ? As-tu douté à un certain moment ?

Sincèrement, non. Chaque personne connait à un moment donné dans sa vie, des moments difficiles. Comme je te l'ai dit tant tôt, ma foi n'a jamais été touchée. Au plan sportif, c'est vrai que ça été dur pour moi de rester là comme ça, sans pouvoir jouer. L'envie de jouer vous démange alors les jambes. Oui, je reconnais, ces moments ont été particulièrement difficiles à supporter. Mais, j'étais persuadé que je recouvrerai ma santé et que je reviendrais à mon meilleur niveau. Le jour où j'en douterai, j'arrêterai de jouer au foot.

Aujourd'hui, certains joueurs se sont révélés en équipe nationale. Du coup, la concurrence est devenue plus rude. Cela ne te fait pas peur ?

Mon arrivée corse effectivement un peu plus la concurrence en équipe nationale. Mais, je l'ai toujours dit. Quand je viens en équipe nationale, je ne viens pas prendre la place d'un tel ou d'un tel. Je viens toujours pour prendre ma place. Je suis toujours à ma place. Je n'ai pas attendu la blessure de quelqu'un pour être appelé. Les autres, c'est pareil, ils sont aussi à leur place.

La Can, que la Côte d'Ivoire n'a plus remportée depuis plus d'une décennie, n'est-elle pas le challenge le plus important pour les Eléphants en 2010 ?

Il n'y a pas d'ambigüités à ce niveau. Pour moi, la Can est le trophée le plus important pour un joueur africain. J'espère en tout cas qu'en Angola on fera mieux que lors des deux dernières éditions. Je pense que le temps est venu de remporter enfin ce trophée. En plus, on a le potentiel pour le faire. Croyez-moi, on ira en Angola très déterminé et avec la ferme volonté de remporter le trophée.

La coupe du monde qui se jouera pour la première fois en terre africaine reste aussi un très beau challenge, non ?

Evidemment. Mais, le Mondial restera toujours un peu plus compliqué pour les équipes africaines.

En ce qui nous concerne, notre objectif sera de faire mieux en Afrique du Sud qu'en Allemagne.

En 2006, on était des novices parce qu'on était à notre première participation à une coupe du monde. On manquait de l'expérience à ce niveau. Mais cette fois, on n'aura pas d'excuses. On sait qu'on doit obligatoirement faire mieux. On ne doit pas aller faire de la figuration malgré l'adversité qui risque de nous attendre là-bas.

Quelle opinion as-tu de Vahid Halilhodzic ?

C'est maintenant que je le découvre. Je pense qu'il fait du bon boulot. Il a montré de quoi il était capable. J'estime que c'est un entraîneur de valeur. Nous espérons tous que sa belle aventure va continuer.

Aujourd'hui, avec du recul, quel bilan fais-tu de tes quatre années passées à Lens ?

Honnêtement, je pense que mon bilan avec Lens a été positif. J'ai été confronté à beaucoup de contrecoups. Cela a fait que j'avais l'envie de connaitre un nouveau challenge, de découvrir autre chose, un nouveau pays. Quand Portsmouth m'en a donné l'opportunité, j'ai tout de suite dit “oui”.

Ton départ à Portsmouth a été beaucoup mouvementé. Sur le terrain, tu as aussi été criblé de critiques à un certain moment. Tu as été touché par cet acharnement sur ta personne ?
C'est vrai. Ça n'a pas été facile de rejoindre Portsmouth. Dans le football, rien n'est facile. Sur le terrain, c'était un peu compliqué parce que je suis arrivé en retard à Portsmouth. Je n'avais pas fait la préparation avec le club. Dans ces circonstances, ce n'est pas du tout aisé. Quand tu arrives dans un nouveau club, il faut du temps pour s'adapter. Et souvent, cela peut prendre du temps. Mais Dieu merci, aujourd'hui ça commence à aller. Je pense avoir fait de nets progrès.

J'espère continuer comme ça afin d'aider mon club à sortir de sa situation difficile au classement.

Pour nous, Portsmouth n'est pas le club qu'il te fallait avec tout le talent que tu as…

Merci Abdoul. Ça, c'est un beau compliment. Mais, tu sais, la seule chose qui m'importait vraiment, c'était de quitter Lens et la France. Je voulais absolument changer d'air. J'ai toujours rêvé de jouer en Angleterre. Et, c'est Portsmouth qui m'en donnait l'opportunité. J'ai saisi cette occasion.

J'espère seulement que l'équipe, qui regorge de beaucoup de joueurs de talent, va se sortir des profondeurs du classement.

Peux-tu nous décrire l'ambiance qui règne au sein de Portsmouth ? On sait par exemple qu'il y a beaucoup de joueurs francophones au sein de cette équipe.

Il règne une superbe ambiance au sein de l'équipe. C'est vrai, il y a beaucoup de joueurs francophones, notamment des anciens pensionnaires du championnat de France, qui y jouent. Et puis, je connaissais déjà la plupart des joueurs pour les avoir affrontés pendant certains matches internationaux. J'ai été très bien accueilli. Mes coéquipiers m'ont tout de suite mis en confiance. Je suis vraiment très heureux à Portsmouth.

Pour ce nouveau départ dans ta carrière, quel est le défi que tu t'es lancé ?

Tu sais, avec tout ce que j'ai vécu, j'évite aujourd'hui de faire des projections. Je reviens de loin. Je suis un petit miraculé. Pour moi, chaque match est une occasion me faire plaisir. Pour prendre du plaisir et rendre heureux les supporters. Je savoure chaque instant à sa juste valeur. Pour le reste, l'avenir décidera.

ak02949403@yahoo.fr
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