Les médecins de Côte d'Ivoire ont repris le travail sans lever le mot d'ordre de leur grève. Et sans avoir eu peur des menaces du chef de l'Etat qui a requis l'armée aux fins de conduire les grévistes en prison. Hier, ils ont expliqué clairement que la décision de reprise du travail est une opportunité qu'ils offraient au médiateur, Monseigneur Kutwa, de dérouler sa médiation afin que leurs revendications soient toutes satisfaites. L'on se rappelle encore qu'avant cette décision et avant même que Monseigneur Kutwa ne soit saisi du dossier, Simone Gbagbo, la première dame, avait pris les devants. Se substituant à son époux, le chef de l'Etat, ou volant même au secours de ce dernier dont la menace n'avait fait ni chaud ni froid aux grévistes, elle a tenté une médiation qui a connu un échec. Celle qui déclare que "sa parole vaut un décret " n'a donc pas réussi à ramener les hommes à la blouse blanche au travail. Dr Ernest Atté Boka, porte-parole des syndicats de la santé et ses camarades ont tout simplement dit niet à la première dame. Les hôpitaux généraux et les centres de santé sur toute l'étendue du territoire sont restés paralysés même si l'on constatait l'effectivité du service minimum dans certains centres hospitaliers. Il a fallu Monseigneur Kutwa pour réussir cette équation. L'homme de Dieu, avec tact, amour, compréhension et surtout avec le langage du dialogue qui lui sied, a attendri la position des grévistes qui ont ainsi accepté de reprendre le travail jusqu'à nouvel ordre. Comme au lendemain de la guerre où il a refusé de dialoguer avec les rebelles, le chef de l'Etat a encore fait du tort aux Ivoiriens en tapant du poing sur la table : " Je n'ai pas 5f à donner aux médecins ! ". Après des pertes en vies humaines dans les centres hospitaliers, il a finalement trouvé la manœuvre, à savoir susciter une médiation de Monseigneur Kutwa. Pourquoi avoir opéré un bras de fer avant de revenir à la médiation et au dialogue approprié ? Depuis lundi dernier, les médecins sont au travail et la refondation doit une fière chandelle à Monseigneur Kutwa.
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory