Les médecins, chirurgiens dentistes, infirmiers, sages-femmes et garçons de salle ont décidé d’enfiler la blouse et de reprendre le travail après une semaine de grève. La levée du mot d’ordre de grève a été prise, hier à la Bourse du travail à Treichville, au cours d’une houleuse assemblée générale extraordinaire. Selon le directoire de la coordination des 14 syndicats du personnel de la santé, cette suspension n’est aucunement liée au décret de réquisition pris par le Chef de l’Etat, encore moins aux négociations « officieuses » avec la première dame ; mais par respect pour l’Archevêque d’Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwan, médiateur entre le gouvernement et la coordination. « L’Archevêque d’Abidjan nous a rencontré lundi et a plaidé pour l’apaisement. Il nous a dit qu’il venait de rencontrer le Chef de l’Etat en compagnie des membres du forum des confessions religieuses et qu’il avait bon espoir que le dialogue va prévaloir», a exposé Dr Boka Ernest. Pour le directoire de la coordination, une grève est toujours faite pour obtenir quelque chose. « Nous vous demandons humblement de donner la chance au médiateur de réussir sa mission. Nous suspendons la grève à cause de la médiation de Jean-Pierre Kutwan» a-t-il plaidé devant ses camarades. Lesquels après avoir émis des réticences sur l’éventualité d’être menés en bateau ont fini par adopter par acclamation la suspension de la grève. « J’ai prévenu le chef de l’Eglise Catholique de Côte d’Ivoire que nous avons été floués par le passé par des médiateurs qui ont fini par prendre partie pour le pouvoir» a-t-il rapporté, comme pour dire à Mgr Kutwan qu’il n’a pas droit à l’échec. Et parce que pour les grévistes, cette médiation engage l’Eglise Catholique de Côte d’Ivoire, ils ont lu une motion de soutien à l’action de Jean-Pierre Kutwan.
Alexandre Lebel
Alexandre Lebel
