Assurance Maladie Universelle (AMU) - Docteur Simon Kacou Pierre, expert en Assurance Maladie - ‘’L’assurance maladie n’est pas une vue de l’esprit’’.

Le projet de l’assurance maladie universelle (AMU) concocté par le FPI a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il est de plus en plus remis sur la table dans cette période électorale. C’est dans ce cadre que le Dr Simon Kacou Pierre, docteur en chirurgie dentaire et titulaire d’un master en économie de santé et management des organisations de santé a tenu, dans cet entretien, à éclairer l’opinion sur la qualité de ce projet.

Certaines personnes continentes de percevoir l’assurance maladie universelle comme un projet surréaliste dans lequel le président a voulu engager les ivoiriens. Quelle est l’applicabilité et la faisabilité de ce projet ?

C’est vrai ce que vous dites. Mais ce que je puis vous dire, c’est que l’avènement de l’A.M.U comme le souhaite le Président Gbagbo est une très bonne chose. D’une part, elle marque le début d’une politique de protection sociale vue sous l’angle de la sécurité sociale. D’autre part, elle va améliorer certains indices de santé à savoir l’amélioration de l’espérance de vie à la naissance, la réduction du taux de mortalité mère-enfant, la réduction du taux de prévalence etc. Pour parler des effets positifs indirects de ce projet, je peux vous affirmer que l’AMU va améliorer la productivité du monde des travailleurs. Son impact direct ou indirect sur la population sera donc réel. Cependant, il est important que sa réussite obéisse à certaines conditions à savoir : la mutualisation de la société, la reforme complète du système de santé, l’amélioration du Plateau technique des structures d’accueil de la mise en place d’une bonne gestion financière et d’un système de collecte adéquat. Enfin développer une médecine préventive à grande échelle.

Il est donc clair que l’Assurance Maladie universelle va bouleverser notre système de santé actuel ?

Le système de santé, faut-il le préciser est l’ensemble des moyens matériels, logistiques, Humains et financiers qu’un Etat met en œuvre, aussi bien dans le secteur privé que public pour améliorer la santé des populations. Ainsi donc l’A.M.U va permettre une reforme imposante du système de santé ivoirien dans toute sa composante. Elle va également améliorer les critères d’appréciation du système de santé à savoir : selon l’ONS la globalité, l’accessibilité ou l’équité, l’efficacité, et l’acceptabilité.

Pouvez-vous être plus explicite ?

La globalité, c’est que le système de santé prend la santé dans toute sa dimension, c'est-à-dire la dimension curative et préventive.
L’accessibilité quant à elle est économique. C’est-à-dire que les tarifs doivent être à la portée de tout le monde. Sur le plan géographique, la distance qui sépare un centre de santé à un lieu d’habitation doit être inférieur ou égale à dix (10) kilomètres, l’efficacité permet d’améliorer son espérance de vie, du taux d’incidence des affections, de la baisse du taux de mortalité infantile et du taux de prévalence. L’accessibilité est le fait d’adapter ce système aux habitudes, aux mœurs, aux coutumes et aux modes de vie. Le système doit inspirer confiance et susciter l’adhésion psychologique. Enfin la liberté c’est le fait que le système de santé soit conçu sur la liberté de soins aux malades de choisir leur médecin et les médecins la liberté de prescrire.

Généralement, à priori tous ceux qui soutiennent le projet de l’AMU, sont du F.P.I. Comment expliquez-vous cela ?

Je suis effectivement militant du Front Populaire Ivoirien. Aujourd’hui membre d’une section, j’en suis le conseiller politique chargé de la formation politique dans un comité de base à Yopougon. C’est pourquoi à travers vos colonnes et l’occasion que vous m’offrez, je profite pour saluer en tant qu’observateur de la vie politique sociale de mon pays, la Côte d’Ivoire, la clairvoyance du Président Laurent Gbagbo. Ce projet est noble et avantageux pour la population ivoirienne. Il faut encourager sa mise effective en chantier pour le bonheur de tous. C’est aussi pour cela qu’il faut encourager la candidature de Gbagbo à l’élection présidentielle. C’est l’un des candidats sinon le candidat qui propose aux ivoiriens un projet de société fiable et un alléchant programme de gouvernement marqué par de multiples reformes sectorielles : l’école gratuite au niveau de l’éducation, l’A.M.U au niveau de la santé, la lutte contre le chômage par la mise en place d’un fonds de la jeunesse, la décentralisation tout Azimut avec l’érection des villes et villages en sous-préfectures ou communes. Feu Félix Houphouët nous a apporté l’indépendance politique, aujourd’hui, Gbagbo nous apporte l’indépendance économique et financière. Il a donc les atouts pour briguer et gagner une deuxième fois la magistrature suprême.

A ce propos, la rumeur circule et fut état de ce que la C.E.I serait aux ordres de candidat Gbagbo. Qu’en dites-vous ?

La commission électorale indépendante suscite beaucoup de questions et analyses. Il s’agit d’une structure d’intérêt général. Mais vous savez aussi bien que moi que le FPI est minoritaire à la C.E.I qui est même dirigée par un membre du P.D.C.I. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de soucis à se faire, la C.E.I n’est qu’une structure intermédiaire à charge de réguler les élections, mais ce n’est pas elle qui vote. Ce sont les ivoiriens. Or ceux-ci dans leur ensemble ont déjà choisi Gbagbo comme leur président de la république.

Où en est-on avec l’ONG dont vous êtes aussi le fondateur

L’ONG s’appelle Ivoire Multiservice Assistance. Elle compte en son sein des Médecins, chirurgiens dentistes, Infirmiers et sages-femmes. Son projet principal est d’assurer les soins d’urgence, les examens les diagnostics et les consultations. Son autre mission est de participer et de soutenir les programmes d’activités de vaccination, de promouvoir les actions de médecine préventive d’aider les populations à se prendre en charge.


Odilon Seposson