Source: Africahit
Le 24 décembre , c’était la grand-messe du couper-décaler. De grands noms du mouvement étaiant annoncés. Seul manquait à l’appel un certain JJK. Une absence que Molare ne manque pas de dénoncer avec véhémence. De son côté, Jean-Jacques Kouamé riposte sans porter de gants.
C’est la nuit qu’on peut rencontrer plus facilement Molare. Dimanche dernier, c’est à Yopougon, dans un grand bar, noir de monde que nous avons pu mettre la main sur lui.
Vodka, champagne, vins, paquets de cigarettes constituaient la déco de sa table. Le boucantier, comme à son habitude, se levait régulièrement pour esquisser quelques pas de danse, prendre un bain de foule. Farot et boucan obligent !
Mais vu le nombre de verres de vodka qu’il a ingurgités et les mégots de cigarettes qui traînent sur sa table, on s’interroge sur son état de…santé. A ce sujet, il joue la carte du père consciencieux et se veut rassurant. « Je bois, je fume, c’est vrai. Mais pas à l’excès. Et je fais cela pour les besoins de la cause, si tu veux. Là, actuellement, on prépare le festival couper-décaler. Donc il y a des rencontres qu’on a avec les mélomanes dans la nuit. Je vais te dire, quand je suis chez moi, à la maison, je ne bois pas, je ne fume pas, pour le bien- être de mes deux enfants. La cigarette-là, c’est exclu. Parce que l’un de mes fils souffre d’asthme. Et au travail, je ne fume et ne bois pas», argumente-t-il.
Mais depuis quelques semaines, le boucantier est très busy : il travaillait à l’organisation du Festival couper-décaler qui s'est déroulé le jeudi 24 décembre à la salle Anoumabo du Palais de la Culture de Treichville. Et quand il en parle, il profite pour passer un message : «Pendant la crise, c’est cette musique que mon ami Stéphane et moi avions créée et qui a entretenu le rêve des Ivoiriens pour vaincre la peur et les méfaits psychologiques de la guerre. Mais, le ministère de tutelle n’a pas reconnu cela pour nous féliciter et nous encourager afin que cette musique-là puisse continuer d’évoluer. Nous avons alors décidé, nous-mêmes, de prendre le taureau par les cornes et de la valoriser. Voilà l’esprit du festival.»
Un spectacle auquel étaient conviés tous les adeptes et faiseurs du mouvement cher à Douk’Saga. Mokobé et Jessy Matador sont les artistes internationaux associés à cette fête.
C’était un rendez-vous qui a eu quelque chose de particulier. En effet, ce jour-là, a lieu l’élection du nouveau président du mouvement. Mais, curieusement, cette élection du nouveau guide de la Jet-set s'est fait sans JJ K. Les spots radio et télé qui annoncaient l’événement ne mentionnaient pas le nom de Jean-Jacques Kouamé. Molare explique :
«On l’a approché. Mais il a refusé de participer à l’événement. Que veux- tu qu’on fasse ?» Puis, il continue en rappelant que «Le couper-décaler est arrivé en Côte d’Ivoire par mon ami Stéphane et moi. Donc, ce n’est pas le refus de quelqu’un qui fera qu’on va mettre à l’eau tout le travail qu’on abat pour faire avancer le mouvement.»
Visiblement, la hache de guerre ne semble pas encore enterrée entre les deux boucantiers. Mais Molare prévient :
«Des propositions intéressantes lui ont été faites. Mais comme l’année dernière, il a encore refusé de participer. Peut-être qu’il ne veut pas se joindre à nous par rapport à son plan de communication à lui. Mais, seulement, il ne faut pas dire après, dans la presse, des choses pour se faire passer pour une victime. On a invité tout le monde et on n’a écarté personne.»
Pour Molare, à l’arrivée du couper-décaler, le zouglou était déjà bien enraciné. Il a fallu «batailler dur, négocier et se faire une place ». Selon lui, aujourd’hui encore, il faut se battre pour faire avancer le mouvement.
«C’est dommage que certaines personnes sortent des rangs.
Ce n’est pas au moment où le monde entier adopte la chose qu’on va rester dans les bassesses qui n’apportent rien», dit-il.
Sortir des rangs, ce n’est, a priori, pas l’intention de Jean-Jacques Kouamé. Mais, très remonté après les propos de Molare, il crache lui aussi ses vérités :
«Que Molare arrête de raconter des bêtises. Je n’ai pas refusé de participer au festival pour le plaisir de le faire. De quoi parle-t-il ? A quel moment m’a-t-il rencontré ? C’est Zoumback qui m’a approché pour me dire qu’il organise un festival couper-décaler et comme je suis une icône de ce mouvement, il souhaiterait que je participe à l’élection du président de la jet-set qui est également prévue pendant ce festival », argue JJK qui explique qu’il a signifié à Zoumback qu’il ne pouvait pas participer à une telle élection. Parce que, dit-il, «Douk’Saga a créé son mouvement dont il en était le président. Il est mort, mais pour moi, il reste le président. Ce n’est pas un poste où tu as un salaire et des avantages quelconques. A quoi ça sert donc de frustrer des gens en allant à une élection de président de la jet-set. Moi, je travaille et je n’ai pas le temps pour ses petites choses-là.»
Mais, JJ Kouamé, qui prépare un concert pour début 2010, précise aussi que son staff et lui étaient en train d’étudier la proposition de Zoumback lorsqu’ils ont vu à la télé, les spots de Molare-Production et Zoumback annonçant un festival couper-décaler avec des noms de candidats au poste de président de la Jet-set. «Ecoutez, il ne faut pas se foutre des gens. Qu’il (Molare) arrête ses bêtises-là. Je commence à en avoir marre», explose-t-il.
A son tour, Molare tient à mettre les points sur les «i» à propos des vrais fondateurs du mouvement. «Ceux qui sont à Abidjan ici savent d’où vient le couper-décaler. Il ne faut pas fabriquer des arguments qui ne tiennent pas. Douk’Saga et moi aurions pu déclarer ce concept pour dire qu’il nous appartient exclusivement. Mais on a préféré que cela soit un mouvement général. De sorte que chaque jeune artiste ivoirien ou même africain puisse l’adopter et le pratiquer. Et Dieu merci, notre objectif est atteint. Alors, c’est quoi ces histoires de personnes qui n’en finissent pas ? Dans tous les cas, mon frère et ami Stéphane est parti. Mais, ce que je peux faire avec tout le monde pour que le mouvement puisse avancer, je le fais et je le ferai. Le festival couper-décaler va se faire en grande pompe ! »
Vivement que le vent de paix, qui souffle sur le pays, touche le cœur de ces deux amis d’hier. Ils demeurent, tous les deux, des membres influents du mouvement couper-décaler. L’entente et la fraternité entre eux aideront le mouvement à se perpétuer dans la joie et la sagacité.
par L. Koffi & R.J
Le 24 décembre , c’était la grand-messe du couper-décaler. De grands noms du mouvement étaiant annoncés. Seul manquait à l’appel un certain JJK. Une absence que Molare ne manque pas de dénoncer avec véhémence. De son côté, Jean-Jacques Kouamé riposte sans porter de gants.
C’est la nuit qu’on peut rencontrer plus facilement Molare. Dimanche dernier, c’est à Yopougon, dans un grand bar, noir de monde que nous avons pu mettre la main sur lui.
Vodka, champagne, vins, paquets de cigarettes constituaient la déco de sa table. Le boucantier, comme à son habitude, se levait régulièrement pour esquisser quelques pas de danse, prendre un bain de foule. Farot et boucan obligent !
Mais vu le nombre de verres de vodka qu’il a ingurgités et les mégots de cigarettes qui traînent sur sa table, on s’interroge sur son état de…santé. A ce sujet, il joue la carte du père consciencieux et se veut rassurant. « Je bois, je fume, c’est vrai. Mais pas à l’excès. Et je fais cela pour les besoins de la cause, si tu veux. Là, actuellement, on prépare le festival couper-décaler. Donc il y a des rencontres qu’on a avec les mélomanes dans la nuit. Je vais te dire, quand je suis chez moi, à la maison, je ne bois pas, je ne fume pas, pour le bien- être de mes deux enfants. La cigarette-là, c’est exclu. Parce que l’un de mes fils souffre d’asthme. Et au travail, je ne fume et ne bois pas», argumente-t-il.
Mais depuis quelques semaines, le boucantier est très busy : il travaillait à l’organisation du Festival couper-décaler qui s'est déroulé le jeudi 24 décembre à la salle Anoumabo du Palais de la Culture de Treichville. Et quand il en parle, il profite pour passer un message : «Pendant la crise, c’est cette musique que mon ami Stéphane et moi avions créée et qui a entretenu le rêve des Ivoiriens pour vaincre la peur et les méfaits psychologiques de la guerre. Mais, le ministère de tutelle n’a pas reconnu cela pour nous féliciter et nous encourager afin que cette musique-là puisse continuer d’évoluer. Nous avons alors décidé, nous-mêmes, de prendre le taureau par les cornes et de la valoriser. Voilà l’esprit du festival.»
Un spectacle auquel étaient conviés tous les adeptes et faiseurs du mouvement cher à Douk’Saga. Mokobé et Jessy Matador sont les artistes internationaux associés à cette fête.
C’était un rendez-vous qui a eu quelque chose de particulier. En effet, ce jour-là, a lieu l’élection du nouveau président du mouvement. Mais, curieusement, cette élection du nouveau guide de la Jet-set s'est fait sans JJ K. Les spots radio et télé qui annoncaient l’événement ne mentionnaient pas le nom de Jean-Jacques Kouamé. Molare explique :
«On l’a approché. Mais il a refusé de participer à l’événement. Que veux- tu qu’on fasse ?» Puis, il continue en rappelant que «Le couper-décaler est arrivé en Côte d’Ivoire par mon ami Stéphane et moi. Donc, ce n’est pas le refus de quelqu’un qui fera qu’on va mettre à l’eau tout le travail qu’on abat pour faire avancer le mouvement.»
Visiblement, la hache de guerre ne semble pas encore enterrée entre les deux boucantiers. Mais Molare prévient :
«Des propositions intéressantes lui ont été faites. Mais comme l’année dernière, il a encore refusé de participer. Peut-être qu’il ne veut pas se joindre à nous par rapport à son plan de communication à lui. Mais, seulement, il ne faut pas dire après, dans la presse, des choses pour se faire passer pour une victime. On a invité tout le monde et on n’a écarté personne.»
Pour Molare, à l’arrivée du couper-décaler, le zouglou était déjà bien enraciné. Il a fallu «batailler dur, négocier et se faire une place ». Selon lui, aujourd’hui encore, il faut se battre pour faire avancer le mouvement.
«C’est dommage que certaines personnes sortent des rangs.
Ce n’est pas au moment où le monde entier adopte la chose qu’on va rester dans les bassesses qui n’apportent rien», dit-il.
Sortir des rangs, ce n’est, a priori, pas l’intention de Jean-Jacques Kouamé. Mais, très remonté après les propos de Molare, il crache lui aussi ses vérités :
«Que Molare arrête de raconter des bêtises. Je n’ai pas refusé de participer au festival pour le plaisir de le faire. De quoi parle-t-il ? A quel moment m’a-t-il rencontré ? C’est Zoumback qui m’a approché pour me dire qu’il organise un festival couper-décaler et comme je suis une icône de ce mouvement, il souhaiterait que je participe à l’élection du président de la jet-set qui est également prévue pendant ce festival », argue JJK qui explique qu’il a signifié à Zoumback qu’il ne pouvait pas participer à une telle élection. Parce que, dit-il, «Douk’Saga a créé son mouvement dont il en était le président. Il est mort, mais pour moi, il reste le président. Ce n’est pas un poste où tu as un salaire et des avantages quelconques. A quoi ça sert donc de frustrer des gens en allant à une élection de président de la jet-set. Moi, je travaille et je n’ai pas le temps pour ses petites choses-là.»
Mais, JJ Kouamé, qui prépare un concert pour début 2010, précise aussi que son staff et lui étaient en train d’étudier la proposition de Zoumback lorsqu’ils ont vu à la télé, les spots de Molare-Production et Zoumback annonçant un festival couper-décaler avec des noms de candidats au poste de président de la Jet-set. «Ecoutez, il ne faut pas se foutre des gens. Qu’il (Molare) arrête ses bêtises-là. Je commence à en avoir marre», explose-t-il.
A son tour, Molare tient à mettre les points sur les «i» à propos des vrais fondateurs du mouvement. «Ceux qui sont à Abidjan ici savent d’où vient le couper-décaler. Il ne faut pas fabriquer des arguments qui ne tiennent pas. Douk’Saga et moi aurions pu déclarer ce concept pour dire qu’il nous appartient exclusivement. Mais on a préféré que cela soit un mouvement général. De sorte que chaque jeune artiste ivoirien ou même africain puisse l’adopter et le pratiquer. Et Dieu merci, notre objectif est atteint. Alors, c’est quoi ces histoires de personnes qui n’en finissent pas ? Dans tous les cas, mon frère et ami Stéphane est parti. Mais, ce que je peux faire avec tout le monde pour que le mouvement puisse avancer, je le fais et je le ferai. Le festival couper-décaler va se faire en grande pompe ! »
Vivement que le vent de paix, qui souffle sur le pays, touche le cœur de ces deux amis d’hier. Ils demeurent, tous les deux, des membres influents du mouvement couper-décaler. L’entente et la fraternité entre eux aideront le mouvement à se perpétuer dans la joie et la sagacité.
par L. Koffi & R.J