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Politique Publié le mardi 29 décembre 2009 | Le Patriote

La guerre, l’éternel alibi

Décidément, Laurent Gbagbo n’en finira pas de prendre ses compatriotes pour des ignares. Dans « Côte d’Ivoire, bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité », son ‘‘livre programme’’, le Chef de l’Etat-candidat se présente comme un homme qui n’a pas encore géré le pays, qui n’a pas de bilan à défendre, du fait de la guerre. Ce n’est pas nouveau. Il a de tout temps proclamé que la « guerre (l)’a empêché d’appliquer (son) programme ». Son bouquin de 213 pages n’est fondé que sur cette thèse. « En 2000, j’ai été élu Président de la République sur la base du programme que j’ai proposé. (…) j’ai pris immédiatement les mesures qui s’imposaient pour rassurer les populations (…). Nous étions dans cet élan de normalisation de notre société, lorsque la guerre est survenue en septembre 2002 » (P.209 et 210), argue le candidat dans sa conclusion. Immanquablement la guerre est devenue le cache-misère idéal et l’éternel alibi pour justifier son manque de programme, l’incapacité de son régime à gérer un pays comme le nôtre. Les faits sont pourtant têtus. Dès le début de la crise, le Chef de l’Etat avait été clair. Il a déclaré que les insurgés n’avaient occupé que des zones qui constituent un boulet pour le pays. Pour lui, il avait conservé la « Côte d’Ivoire utile », celle qui dispose de « 82% des richesses du pays ». A cette logique, les ressources de l’Etat étaient donc intactes. Comment et pourquoi, n’a-t-il donc pas pu appliquer son « programme de gouvernement » ? Les premières ressources du pays, c’est-à-dire le café et le cacao continuaient de se vendre. La majeur partie de la production des zones occupées étaient mêmes écoulées vers les ports d’Abidjan et de San – Pedro. Le Pétrole que les anciens régimes maintenaient comme réserve étaient exploité par le régime Gbagbo. Donc le pays a enregistré une ressource en plus. Les régies financières n’ont eu de cesse d’accroître leurs recettes en dépit de la crise. On a célébré ici et là les records battus par les recettes douanières. Il y avait de l’argent. Le budget de L’Etat était en croissance au fil des années. La Côte d’ivoire n’honorerait plus ses échéances de la dette extérieure qui s’élevaient à près de 700 milliards de FCFA dans les budgets précédents. Bref ! L’Etat ne manquaient pas de ressources en tant que tel. Si la Côte d’Ivoire en a manqué c’est sans doute du fait des prédateurs du régime Gbagbo qui se servaient de ces ressources à titre personnel. En clair, la guerre ne pouvait pas empêcher le régime Gbagbo de travailler. Au fond, ce qui l’a empêché de travailler, c’est son incapacité à gérer un Etat, l’incompétence de ses cadres, son manque de vision – construire par exemple un hôtel des députés à Yamoussoukro plutôt qu’une université à San Pedro-, payer des armes pour massacrer ses compatriotes au lieu de financer l’AMU, son programme inopérant etc. A tous ces égards, le Chef de l’Etat-candidat ne peut pas constamment user de la crise comme un alibi pour masquer ses propres insuffisances. Le mieux, c’est qu’il s’assume, fasse son vrai bilan au lieu de se présenter comme un homme nouveau. Ce serait honnête à l’égard de ses concitoyens.
KIGBAFORY Inza
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