Les grévistes vivent la galère. Notamment les greffiers, enseignants et le personnel de la santé. Le gouvernement ivoirien a décidé de les affamer, en suspendant leur solde du mois de juin 2009 pour certains et novembre 2009 pour d’autres. Leurs seuls pêchés : avoir revendiqué de meilleures conditions salariales. Les enseignants, greffiers et personnels soignants n’ont pu offrir de cadeaux à leurs enfants pendant cette période de fête. «(…) Nous n’avons pas pu offrir de jouets à nos enfants, car point de salaires. C’est dommage que nos dirigeants se comportent de la sorte. Notre grève était pourtant légale », a relevé M Traoré B, un enseignant du secondaire général et membre du Syndicat National des Enseignants du Second Degré de Côte d’Ivoire (SYNESCI). Précisant qu’il craint fort que les enseignants concernés ne puissent entrer en possession de leurs dus avant la fête du nouvel an. Le secrétaire général de cette formation syndicale, Mamadou Soro, a fait remarquer qu’il ne baissera pas les bras. Une assemblée générale s’est tenue à cet effet hier à la Bibliothèque nationale au Plateau pour débattre de la question . «Tous les membres du Bureau Exécutif National (BEN) du Synesci ont vu leurs salaires suspendus. Cela n’est pas normal d’autant qu’un protocole d’accord a été signé entre les syndicats des enseignants, le gouvernement et la Première Dame, Simone Ehivet Gbagbo », a indiqué M. Soro. Cette suspension, aux yeux des enseignants, frise la trahison. Du moins, ils estiment que la mesure est en contradiction avec le protocole d’accord. « (…) Nous exigeons que nos salaires soient rétablis dans les plus brefs délais, sinon…», a menacé Mamadou Soro. Quant aux personnels soignants, nombre d’entre eux n’ont pas perçu leur solde de novembre. Ils broient du noir. « C’est difficile pour nous ! Nous n’avons rien. Mais nos regards sont tournés vers le médiateur Mgr Kutwa. Nous espérons que nous rentrerons en possession de nos salaires avant la fin d’année », a lancé le secrétaire général du Syndicat National des Biotechniciens de Côte d’Ivoire (SYNABCI) section Chu de Yopougon, Issiaka Amoros Bamba. De toute évidence, le pouvoir Fpi est en train de régler ses comptes avec les grévistes, par la suspension de leur solde.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé
