C’est une certitude ! L’année 2009 qui s’achève demain aura été sans conteste une année chaude au plan social. Une année émaillée par plusieurs grèves. Dans ce retro, nous revenons sur les évènements qui ont marqué cette année en Côte d’Ivoire.
L’éducation toujours à l’appel
Dès janvier 2009, le front social s’est embrasé avec une première grève des enseignants du secondaire. Qui réclamaient la prise immédiate du décret relatif à la grille indiciaire jusqu’au grade A7 des enseignants du secondaire. Cela, conformément au décret 2007-695 du 31 décembre 2007 portant profil de carrière des enseignants. Ce premier mouvement donnait le ton de ce que serait l’année scolaire 2009-2010. En effet, durant le mois de mars, l’école sera à nouveau perturbée par une autre grève. Cette fois, c’est tout le secteur éducation formation qui est paralysé. Les grévistes mettent en place le Mouvement des syndicats de l’enseignement secondaire général et technique de Côte d’Ivoire. Les revendications sont toujours d’ordre salarial. Face à la manifestation, le gouvernement utilise le bâton et la carotte. Plusieurs enseignants sont interpellés, bastonnés et jetés en prison. Ils seront libérés à la suite d’une audience accordée le 13 mars par le chef de l’Etat aux professionnels de l’éducation/formation. Audience qui aboutira à la prise du décret 2009-208 du 20 juin 2009, fixant la date d’effet du reclassement au 1er novembre 2009, ainsi que les échelles de traitement. Avec ce décret, on croyait au retour du calme à l’école. Mais le 11 novembre, la Fonction Publique informe les syndicats de l’impossibilité d’effectuer le reclassement et donc de payer les nouveaux salaires, car les actes ne sont pas encore prêts. Comme il fallait s’y attendre, c’est un nouveau débrayage. Finalement, après trois semaines d’arrêt de travail, le mot d’ordre sera levé à la suite d’un accord conclu entre les syndicats et les ministères de l’Economie et des Finances et de la Fonction Publique, sous les auspices de la Première Dame.
Dans cette même veine, il faut noter la grève des enseignants du supérieur qui a paralysé les universités publiques pendant un mois, ainsi que celle des travailleurs des secteurs sociaux.
La santé également
dans la tourmente
Comme en 2008, le secteur de la santé n’a pas été épargné par les grèves. Le 15 juin, plusieurs syndicats de la santé dont celui des médecins, entrent en grève pour réclamer le paiement immédiat de la totalité de la revalorisation indiciaire. Soit 150 points pour le personnel technique de santé et 400 points pour les cadres supérieurs de la santé. Ainsi que le paiement du reliquat de la revalorisation indemnitaire des cadres supérieurs et personnels techniques de la santé. Mais aussi l’intégration à la Fonction Publique des filles et garçons de salle non déflatés de 1998 et des aides-soignants du CHU de Yopougon recrutés en 1989. Les grévistes vont lever leur mot d’ordre le 4 juillet à la suite d’une rencontre avec le Premier ministre. Qui, selon eux, a promis donner suite à leurs revendications dès la reprise des activités gouvernementales après les congés de septembre. Pour autant, la santé ne retrouvera pas son calme. Car à la suite des médecins et autres agents, ce sont les infirmiers et sages-femmes qui vont se faire entendre. Ils réclament le décret portant profil de carrière et la grille indiciaire afférente de leur corporation. Les syndicats sont reçus le lundi 28 septembre 2009 par le ministre de la Fonction Publique et de l’Emploi, Hubert Oulaye. Cette rencontre débouche sur la rédaction d’un protocole d’accord entre le gouvernement et les syndicats des emplois d’infirmiers et sages-femmes. Dans ce protocole, le gouvernement s’engage dans un délai de 45 jours à finaliser le dossier qui prendra en compte la présentation d’un projet de décret portant profil de carrière. Les grévistes consentent donc à lever leur mot d’ordre. La santé publique peut respirer… Mais pas pour longtemps. Constatant qu’ils ont été « roulés dans la farine », tout le personnel soignant dans un vaste élan de solidarité entame dès le 15 décembre une nouvelle grève. Malgré les sanctions du gouvernement, les grévistes restent déterminés. Ils ne lèveront le mot d’ordre que suite à la médiation des religieux, notamment de l’Archevêque d’Abidjan, Monseigneur Jean Pierre Kutwa.
La justice paralysée
La justice n’aura pas échappé aux remous sociaux. Une grève des greffiers réclamant un statut particulier a paralysé par deux fois l’institution judiciaire. Lors de la première grève dans le mois de novembre, les greffiers ont été reçus par le Chef de l’Etat alors en tournée à Mankono. Celui-ci aurait promis signer le décret réclamé, une fois à Abidjan. Mais de retour dans la capitale économique, le chef de l’Etat se ravise car, entre-temps, le ministre de l’Economie et des Finances lui a révélé que les effets financiers du décret ne peuvent être pris en compte par le budget 2010 déjà élaboré. Toute chose qui provoque le courroux des greffiers, qui rentrent immédiatement en grève. Ce mouvement suscite beaucoup d’inquiétudes au sein de la population. Car de nombreuses personnes ont besoin de certificat de nationalité pour faire des réclamations dans le cadre du contentieux sur la liste électorale. Le chef de l’Etat, candidat à la prochaine élection est soupçonné de manipuler les greffiers pour retarder le processus. Le gouvernement annonce la suspension de solde et le recrutement de greffiers ad’ hoc. Face à ces mesures, les greffiers vont fléchir. Le mot d’ordre est levé dans la confusion.
La pluie fait des morts
L’année 2009 sera également marquée par le drame causé par la forte pluie qui s’est abattue sur la ville d’Abidjan, dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 juin. Et occasionnant la mort de 19 personnes dans les quartiers précaires ainsi que de milliers de sans abris. Comme des années précédentes, ces drames sont survenus à la suite de glissement de terre sur des constructions anarchiques et à risque. Un jour de deuil pour de nombreuses familles, surprises en plein sommeil, par la pluie. L’ampleur de la catastrophe est telle que le gouvernement décide de prendre le taureau par les cornes en mettant en place le plan ORSEC (organisation des secours). Ce plan coordonné par le préfet de la région des lagunes Sam Etiassé avait pour objectif d’évacuer toutes les personnes habitant sur des sites jugés dangereux et d’effectuer des travaux sur les sites nécessaires. Mais la bonne volonté et l’enthousiasme du préfet vont buter sur le manque de moyens. Après quelques déguerpissements ça et là (d’ailleurs les déguerpis sont vite revenus sur les sites) et des travaux de réhabilitation, le plan ORSEC est mis en veilleuse. Ainsi les sites dangereux sont toujours habités. N’ayant nul endroit où partir, les habitants de ces quartiers attendent le prochain hivernage, avec la peur au ventre.
L’opération Abidjan ville propre, un goût d’inachevé
Son lancement dans le mois de mars a suscité beaucoup d’espoirs au sein de la population abidjanaise. Face à l’insalubrité généralisée dans la capitale économique, la Banque Mondiale initie l’opération ‘’Abidjan ville propre’’. Avec pour objectif de débarrasser en trois mois, la ville d’Abidjan de ses dépôts sauvages d’ordures, soit 504 000 tonnes de déchets à ramasser. Le ministère de la Ville et de la Salubrité urbaine, chargé de prendre la relève essaie tant bien que mal de maintenir la ville d’Abidjan propre. Mais toujours pour faute de moyens, ce ministère se dit impuissant pour assurer correctement sa mission.
Le Grippe A/H1N1 à Abidjan
La Côte d’Ivoire n’a pas été épargnée par l’épidémie de la grippe A. Le vendredi 29 juin, un cas est signalé sur le vol SN 245 de la compagnie SN Brussel en provenance de la Belgique. La victime est immédiatement prise en charge par la cellule d’alerte basée à l’Institut national d’hygiène publique (INSP). La Côte d’Ivoire, déclare Dr Ekra Kouadio Daniel, sous-directeur chargé des la surveillance épidémiologique à l’INSP, est préparée à faire face à l’épidémie. Pour le moment, seuls trois cas ont été enregistrés officiellement par ce département.
Le Hadj 2009, une réussite dans cette grisaille
Le Hadj 2009 est une réussite selon ses organisateurs. Les problèmes de passeports ont vite été réglés. En tout cas, les 3854 pèlerins sont tous partis et revenus, aux dates indiquées. Sauf les 6 morts. Aucun cas de grippe A n’a été détecté parmi les pèlerins. Pour le moment, ni le Conseil supérieur des imams (COSIM), ni le ministère de l’Intérieur n’ont fait le bilan. Seule la compagnie aérienne Air Ivoire, chargée du transport des pèlerins, s’est dite heureuse d’avoir rempli sa mission.
Dao Maïmouna
L’éducation toujours à l’appel
Dès janvier 2009, le front social s’est embrasé avec une première grève des enseignants du secondaire. Qui réclamaient la prise immédiate du décret relatif à la grille indiciaire jusqu’au grade A7 des enseignants du secondaire. Cela, conformément au décret 2007-695 du 31 décembre 2007 portant profil de carrière des enseignants. Ce premier mouvement donnait le ton de ce que serait l’année scolaire 2009-2010. En effet, durant le mois de mars, l’école sera à nouveau perturbée par une autre grève. Cette fois, c’est tout le secteur éducation formation qui est paralysé. Les grévistes mettent en place le Mouvement des syndicats de l’enseignement secondaire général et technique de Côte d’Ivoire. Les revendications sont toujours d’ordre salarial. Face à la manifestation, le gouvernement utilise le bâton et la carotte. Plusieurs enseignants sont interpellés, bastonnés et jetés en prison. Ils seront libérés à la suite d’une audience accordée le 13 mars par le chef de l’Etat aux professionnels de l’éducation/formation. Audience qui aboutira à la prise du décret 2009-208 du 20 juin 2009, fixant la date d’effet du reclassement au 1er novembre 2009, ainsi que les échelles de traitement. Avec ce décret, on croyait au retour du calme à l’école. Mais le 11 novembre, la Fonction Publique informe les syndicats de l’impossibilité d’effectuer le reclassement et donc de payer les nouveaux salaires, car les actes ne sont pas encore prêts. Comme il fallait s’y attendre, c’est un nouveau débrayage. Finalement, après trois semaines d’arrêt de travail, le mot d’ordre sera levé à la suite d’un accord conclu entre les syndicats et les ministères de l’Economie et des Finances et de la Fonction Publique, sous les auspices de la Première Dame.
Dans cette même veine, il faut noter la grève des enseignants du supérieur qui a paralysé les universités publiques pendant un mois, ainsi que celle des travailleurs des secteurs sociaux.
La santé également
dans la tourmente
Comme en 2008, le secteur de la santé n’a pas été épargné par les grèves. Le 15 juin, plusieurs syndicats de la santé dont celui des médecins, entrent en grève pour réclamer le paiement immédiat de la totalité de la revalorisation indiciaire. Soit 150 points pour le personnel technique de santé et 400 points pour les cadres supérieurs de la santé. Ainsi que le paiement du reliquat de la revalorisation indemnitaire des cadres supérieurs et personnels techniques de la santé. Mais aussi l’intégration à la Fonction Publique des filles et garçons de salle non déflatés de 1998 et des aides-soignants du CHU de Yopougon recrutés en 1989. Les grévistes vont lever leur mot d’ordre le 4 juillet à la suite d’une rencontre avec le Premier ministre. Qui, selon eux, a promis donner suite à leurs revendications dès la reprise des activités gouvernementales après les congés de septembre. Pour autant, la santé ne retrouvera pas son calme. Car à la suite des médecins et autres agents, ce sont les infirmiers et sages-femmes qui vont se faire entendre. Ils réclament le décret portant profil de carrière et la grille indiciaire afférente de leur corporation. Les syndicats sont reçus le lundi 28 septembre 2009 par le ministre de la Fonction Publique et de l’Emploi, Hubert Oulaye. Cette rencontre débouche sur la rédaction d’un protocole d’accord entre le gouvernement et les syndicats des emplois d’infirmiers et sages-femmes. Dans ce protocole, le gouvernement s’engage dans un délai de 45 jours à finaliser le dossier qui prendra en compte la présentation d’un projet de décret portant profil de carrière. Les grévistes consentent donc à lever leur mot d’ordre. La santé publique peut respirer… Mais pas pour longtemps. Constatant qu’ils ont été « roulés dans la farine », tout le personnel soignant dans un vaste élan de solidarité entame dès le 15 décembre une nouvelle grève. Malgré les sanctions du gouvernement, les grévistes restent déterminés. Ils ne lèveront le mot d’ordre que suite à la médiation des religieux, notamment de l’Archevêque d’Abidjan, Monseigneur Jean Pierre Kutwa.
La justice paralysée
La justice n’aura pas échappé aux remous sociaux. Une grève des greffiers réclamant un statut particulier a paralysé par deux fois l’institution judiciaire. Lors de la première grève dans le mois de novembre, les greffiers ont été reçus par le Chef de l’Etat alors en tournée à Mankono. Celui-ci aurait promis signer le décret réclamé, une fois à Abidjan. Mais de retour dans la capitale économique, le chef de l’Etat se ravise car, entre-temps, le ministre de l’Economie et des Finances lui a révélé que les effets financiers du décret ne peuvent être pris en compte par le budget 2010 déjà élaboré. Toute chose qui provoque le courroux des greffiers, qui rentrent immédiatement en grève. Ce mouvement suscite beaucoup d’inquiétudes au sein de la population. Car de nombreuses personnes ont besoin de certificat de nationalité pour faire des réclamations dans le cadre du contentieux sur la liste électorale. Le chef de l’Etat, candidat à la prochaine élection est soupçonné de manipuler les greffiers pour retarder le processus. Le gouvernement annonce la suspension de solde et le recrutement de greffiers ad’ hoc. Face à ces mesures, les greffiers vont fléchir. Le mot d’ordre est levé dans la confusion.
La pluie fait des morts
L’année 2009 sera également marquée par le drame causé par la forte pluie qui s’est abattue sur la ville d’Abidjan, dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 juin. Et occasionnant la mort de 19 personnes dans les quartiers précaires ainsi que de milliers de sans abris. Comme des années précédentes, ces drames sont survenus à la suite de glissement de terre sur des constructions anarchiques et à risque. Un jour de deuil pour de nombreuses familles, surprises en plein sommeil, par la pluie. L’ampleur de la catastrophe est telle que le gouvernement décide de prendre le taureau par les cornes en mettant en place le plan ORSEC (organisation des secours). Ce plan coordonné par le préfet de la région des lagunes Sam Etiassé avait pour objectif d’évacuer toutes les personnes habitant sur des sites jugés dangereux et d’effectuer des travaux sur les sites nécessaires. Mais la bonne volonté et l’enthousiasme du préfet vont buter sur le manque de moyens. Après quelques déguerpissements ça et là (d’ailleurs les déguerpis sont vite revenus sur les sites) et des travaux de réhabilitation, le plan ORSEC est mis en veilleuse. Ainsi les sites dangereux sont toujours habités. N’ayant nul endroit où partir, les habitants de ces quartiers attendent le prochain hivernage, avec la peur au ventre.
L’opération Abidjan ville propre, un goût d’inachevé
Son lancement dans le mois de mars a suscité beaucoup d’espoirs au sein de la population abidjanaise. Face à l’insalubrité généralisée dans la capitale économique, la Banque Mondiale initie l’opération ‘’Abidjan ville propre’’. Avec pour objectif de débarrasser en trois mois, la ville d’Abidjan de ses dépôts sauvages d’ordures, soit 504 000 tonnes de déchets à ramasser. Le ministère de la Ville et de la Salubrité urbaine, chargé de prendre la relève essaie tant bien que mal de maintenir la ville d’Abidjan propre. Mais toujours pour faute de moyens, ce ministère se dit impuissant pour assurer correctement sa mission.
Le Grippe A/H1N1 à Abidjan
La Côte d’Ivoire n’a pas été épargnée par l’épidémie de la grippe A. Le vendredi 29 juin, un cas est signalé sur le vol SN 245 de la compagnie SN Brussel en provenance de la Belgique. La victime est immédiatement prise en charge par la cellule d’alerte basée à l’Institut national d’hygiène publique (INSP). La Côte d’Ivoire, déclare Dr Ekra Kouadio Daniel, sous-directeur chargé des la surveillance épidémiologique à l’INSP, est préparée à faire face à l’épidémie. Pour le moment, seuls trois cas ont été enregistrés officiellement par ce département.
Le Hadj 2009, une réussite dans cette grisaille
Le Hadj 2009 est une réussite selon ses organisateurs. Les problèmes de passeports ont vite été réglés. En tout cas, les 3854 pèlerins sont tous partis et revenus, aux dates indiquées. Sauf les 6 morts. Aucun cas de grippe A n’a été détecté parmi les pèlerins. Pour le moment, ni le Conseil supérieur des imams (COSIM), ni le ministère de l’Intérieur n’ont fait le bilan. Seule la compagnie aérienne Air Ivoire, chargée du transport des pèlerins, s’est dite heureuse d’avoir rempli sa mission.
Dao Maïmouna