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Afrique Publié le mercredi 23 décembre 2009 | L’Impulsion des PME

Transport en commun au Bénin: La révolution des bus

Depuis l’an 2000, le Bénin connaît une éclosion d’un secteur : celui des transports en commun (transport terrestre spécifiquement). Plus particulièrement, les autocars, autobus, minibus et bus sillonnent le pays de part en part, ou alors relient le territoire aux pays limitrophes ou de la sous-région ouest-africaine. Flash sur un secteur porteur investi par les acteurs des PME (Petites et Moyennes Entreprises).

Comme dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le transport terrestre au Bénin n’est pas assuré uniquement par des entreprises agrémentées et constituées officiellement. Des particuliers – règlementés ou non – pratiquent eux aussi ce trafic de transport en commun avec leurs propres véhicules ; ainsi, le prix du transport se négocie avec le conducteur, selon la distance à parcourir.

Pluriel transport routier terrestre

Juste en prenant comme point de départ Cotonou, capitale économique du Bénin, on peut établir une liste des divers transports en commun, terrestres et routiers.
D’abord, on peut citer les Transports à deux roues : les Taxis-Vélos et les Taxis-Motos. Les Taxis-Vélos (dits "Taxis-kanan", disparus maintenant, bicyclettes utilisées autrefois à Porto-Novo, capitale politique du Bénin) avaient servi au transport des marchandes et de leurs marchandises. Les Taxis-Motos (communément nommés "Zémidjans" et affectueusement dénommés "Zém"), un label béninois de plus en plus exporté vers d’autres pays ("Oléyia" au Togo, "Kabou kabou" au Niger et au Tchad), sont des motocyclettes employées comme moyen de transport en commun.

Puis, viennent les Transports à trois roues : tricycles de passagers (baptisés "clobotos") et de marchandises (appelés "Cargo", transportant du carburant frelaté).
Ensuite, suivent les Transports à quatre roues : les Taxis-Villes et les Taxis-Brousse. Les Taxis-Villes, aux couleurs jaune et verte, assument le transport interurbain, pour les courses à l’intérieur de la ville, et peuvent relier la banlieue environnante. Les Taxis-Brousse, quant à eux, assurent le transport inter-régions et celui inter-États, à partir de Cotonou. En général, ces derniers n’ont pas de couleurs d’identification, mais une plaque minéralogique aux numéros noirs sur fond orange.

Enfin, on a les Transports à plus de quatre roues dont les Autocars urbains (10 à 20 places) et les Autobus interurbains (50 à 150 places) qui sont, à l’opposé des transports précédemment cités, pour des compagnies routières.

Des compagnies de transport terrestre tout terrain

De Cotonou, les compagnies servent et desservent aussi bien les autres villes du pays (au sud-ouest, au sud-est, au nord) que les autres pays de la sous-région (Nigeria, Niger, Burkina-Faso, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Mali).
Sans en faire une liste exhaustive, on peut citer quelques transporteurs privés qui ont pu prendre le relais de la compagnie Africalines, la première à s’intéresser à ce trafic au Bénin. Ainsi, comme liste alphabétique, on peut avoir, entre autres, Africa Express, Air Transport, ATT (Ayina Tourisme Transport), Bénin-Routes, Ceanic-Lines, Cobetra, Confort-Lines, Coton-Bus, ITT Sarl (International Transport Terrestre), Inter City-Lines, Inter City Stc, Le Garage, NTS (Nationale des Transports et Services), Pax-Express, Poste Bénin Transport, Sagogi, STIF (Société de Transport Inza et Frères), STI-Lines, STMB S.A, Tundé-Transport, UPA (Universal Pax Express), UTA (United Transport Afrique)…

Avec des tarifs variés, bien indiqués sur des tableaux, à leur siège physique pour la plupart en plein Cotonou, pourvues de bus disponibles aux jours et heures indiqués, permettant des réservations et renseignements possibles à des adresses affichées sur les autobus, ces compagnies offrent comme service non seulement le déplacement de passagers, mais encore le transport de bagages non accompagnés et de courriers. Comme valeur ajoutée, certaines compagnies offrent des bus climatisés, avec à l’intérieur des postes téléviseurs et des lecteurs CD, VCD et DVD qui passent des films et clips. Le service dans certains bus ressemble bien aux services dans les avions, avec des hôtesses qui communiquent aux passagers les avantages et l’itinéraire du parcours, les gestes pratiques de secourisme, et autres informations utiles. Quelques compagnies offrent apéritif, petit-déjeuner, déjeuner, goûter et/ou dîner aux passagers. La concurrence est rude sur ces valeurs ajoutées.

Des chiffres d’affaires éloquents

Si sur les 742km de route bitumée Cotonou-Malanville, une compagnie prend en moyenne 12.000 francs Cfa par passager, avec un bus pouvant en contenir 150, cela revient à un million huit cent mille (1.800.000) francs par voyage. Charges compressibles et dépenses non compressibles peuvent être réglées avec huit cent mille (800.000) francs Cfa, en moyenne. En cent (100) jours, le prix d’un autre véhicule peut donc être déjà rassemblé. C’est normal que le nombre de compagnies ne cesse d’augmenter depuis quelques trois (3) années, et que les bus ne désemplissent pas, malgré le parc automobile en croissance et le parc moto en surcroissance au Bénin, selon des estimations d’un institut de statistique du pays. Les acteurs du secteur se disent satisfaits par les millions journaliers entassés et les milliers de salariés nourris par cette activité. Mais, quelques facteurs demeurent difficiles à gérer pour eux. Outre les tracasseries policières et douanières qui remontent la pente en période de fêtes ou de vacances, les voies au Bénin donnent de la voix, obligeant parfois à des réparations coûteuses pour les véhicules longs que sont les bus.

La voix des voies béninoises

Le Bénin possède un réseau routier d’une longueur de 8.600 km dont 2.500 km de routes goudronnées. Il est orienté dans trois directions : sud-nord ; sud-ouest et sud-est. La direction sud-nord permet d’atteindre le Niger et le Burkina-Faso, le sud-ouest conduit au Togo et le sud-est au Nigeria. Ces trois axes sont complétés par des routes secondaires, des pistes de desserte rurale et des sentiers. Pour la plupart, les routes principales goudronnées sont assez bien entretenues et permettent un tant soit peu, toute l’année, une liaison routière entre les régions du pays et une connexion terrestre entre le pays et ses voisins immédiats.
Mais, en saison pluvieuse, les voies non bitumées deviennent très peu praticables, surtout pour les poids lourds ; la couche de surface (en latérite ou en terre de barre) est détrempée, ce qui accélère la dégradation. Les véhicules à plus de quatre pneus patinent plus facilement, bizarrement, sur ces voies problématiques. Ce qui n’est pas de nature à tranquilliser ce secteur de l’économie qui entretient les PME.
La solution est alors toute trouvée : « le développement de la voie est la voie du développement ». C’est le cri de cœur des opérateurs du secteur.

Patrick DJOSSOU
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