Le samedi 2 janvier 2010 à la salle de 1500 places du palais de la culture, Barbara Kanam, Dobet Gnahoré et Manou Gallo se sont succèdés sur la scène. La 10è édition de la Nuit des Etoiles qui est l’univers dans lequel elles donnent rendez-vous au public a été une soirée « folle » en sonorité. Le voyage dans l’univers des « filles » transporte dans l’ambiance rythmique brazzavilloise que veut, pour commencer, Barbara Kanam qui a fait le déplacement d’Abidjan avec le fougueux Awilo qui s’est fait entendre sur le titre l’argent appelle l’argent. Comme revenant sur les chemins de sa vie, Barbara ne manque pas de faire un clin d’œil à l’Afrique de l’ouest à travers Djarabi, amour en Malinké, signe de l’intégration africaine, a-t-elle expliqué. Quand finie le tour de chant de Barbara, c’est un break d’une trentaine de minutes qui est observé avant que Dobet Gnahoré ne la succède sur la scène qui se réduit à une guitare, une basse, une batterie et un tambour. Comme respectant les principes d’une initiation, Dobet élève la voix vers le ciel et chante « Dogui », chant d’élévation et d’imploration avant d’ouvrir des pages diversifiées de sa musique que beaucoup dans le public ne connaît pas. Pour la première fois, Dobet Gnahoré, un nom bien connu sur des scènes à l’étranger a joué sur une scène en Côte d’Ivoire, son pays. Spirituel dans la pensée, l’artiste au corps de petite fille qu’elle conserve invite au partage et à l’amour. Sa musique est colorée non seulement de la lecture qu’elle se fait du monde où « l’argent a changé les mentalités », mais des faits que traversent aussi bien son pays que l’Afrique. D’où le panafricanisme qu’elle défend car assume-t-elle « je suis fier d’être africaine, jamais je ne renierai mon identité ». C’est donc soutenant la cause de « femmes qui luttent pour qu’il y ait la paix en Côte d’Ivoire, en Afrique », que sur des rythmes effrénés, brassage de culture, Dobet rend hommage avec « Djiguen ». Pour elle, tracer les sillons pour sa progéniture est primordial : « il faut prendre de l’enfant, le guider car un jour il sera ton pilier ». Autant au micro qu’à la danse, quand Dobet fille du tambourineur Boni Gnahoré vient passer les mains sur un tambour, le pas n’est pas loin entre le père et la fille. Quand elle met fin à son spectacle c’est un standing ovation qui l’accompagne dans sa loge.
Manou Gallo qui la précédait sur la scène a invité le public dans « son monde fou » aux sonorités de jazz, blues et rock. C’est aussi un voyage au cœur du high life et de la rumba congolaise tout au son de guitare (Virna Nova), de basse (Manou Gallo), de violon (Anja Nauller) et de batterie avec Fabrice Thomson. Elle ne manque de rendre hommage à celui qui lui a appris ses premières : Marcelin Yacé. « Combien étaient-ils les hommes en armes et en folie…Je ne peux pas venger ton corps criblé de balle…Ma basse est mon fusil », fait-elle partager sa musique sans frontières, à forte dose d’instrumentale.
Koné Saydoo
Manou Gallo qui la précédait sur la scène a invité le public dans « son monde fou » aux sonorités de jazz, blues et rock. C’est aussi un voyage au cœur du high life et de la rumba congolaise tout au son de guitare (Virna Nova), de basse (Manou Gallo), de violon (Anja Nauller) et de batterie avec Fabrice Thomson. Elle ne manque de rendre hommage à celui qui lui a appris ses premières : Marcelin Yacé. « Combien étaient-ils les hommes en armes et en folie…Je ne peux pas venger ton corps criblé de balle…Ma basse est mon fusil », fait-elle partager sa musique sans frontières, à forte dose d’instrumentale.
Koné Saydoo