Ça y est, nous y sommes ! Durant 22 jours, grâce au roi football, nos vies reprendront des couleurs. Les populations africaines en particulier et mondiale en général auront le regard tourné vers les rectangles verts des quatre stades angolais abritant la 27 ème édition de la Coupe d'Afrique des nations. A six jours du match d'ouverture « explosif » Angola-Mali, tout le monde y va de son commentaire. Pauvre ou riche , petit ou grand, jeune ou vieux , lettré ou illettré , homme ou femme , tous expriment leur avis , laissent libre court à leur imagination . En rassemblant les hommes, le football égalise les statuts. Chacun détient sa vérité, surtout les partisans, les nationalistes. Avant le verdict des trajectoires et des rebonds de la balle ronde et donc de l'aléatoire, on peut tout dire, tout extrapoler, tout imaginer. C'est après qu'il faudra avoir raison ! Et à ce jeu de pronostics, les techniciens, observateurs émérites, connaisseurs ou analystes sont moins bons que les soi-disant profanes ou simples passionnés. A Accra , il y a deux ans , il fallait vraiment être « fou » pour imaginer un seul instant , des Camerounais lourds ,vieillissants ,sans imagination , sans rythme , arriver en finale. Il fallait être «aveugle » pour ne pas voir la plus haute marche du podium en «Orange-blanc-vert». Il fallait vraiment être «hors sujet» pour désigner les hommes de Hassan Shehata, vainqueurs pour la sixième fois du trophée et pour la deuxième fois consécutive. Et pourtant, quoi de plus classique que ce dernier carré 2008 : Côte d'Ivoire-Egypte et Ghana-Cameroun, quatorze titres à eux quatre ! Angola 2010 nous donne un sentiment plus ouvert, beaucoup plus imprévisible. Cette Egypte de 2008 qui a gagné avec quinze joueurs sur vingt trois évoluant au Caire, à Ismailia, à Port Said ou Mehalla a fait des émules. Hassan Shehata est tellement convaincu de son affaire qu'il emmène avec lui à Benguela dix-neuf joueurs locaux ! José Manuel s'appuie sur onze locaux dont six du Petro de Lunda. Le nouveau sélectionneur, Tunisien Faouzi Benzarti, transforme totalement la Tunisie avec ses forces vives locales : Seize joueurs appartiennent à l'Espérance, à l'Etoile, au Club Africain…Même option de la jeunesse et de la fougue chez le Néerlandais des Mambas Negras, Mart Nooij. Il emmène avec lui quinze joueurs locaux sur vingt trois. Chez les Algériens, Sâadane retient neuf joueurs de la première division locale dont cinq de l'Entente de Sétif. C'est clair et net. Les choix sont dictés par cette formule devenue règle : un nouveau joueur à cent pour cent de ses moyens vaut mieux qu'un joueur dit confirmé à soixante pour cent de son potentiel. A méditer…
La chronique de Nasser EL FADEL
ebonyfadel1@hotmail.com
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