Le ciel s’annonce clément pour les médias ivoiriens. A l’orée de la nouvelle année entamée, il y a peu, nombreux sont les patrons et travailleurs des médias qui ont formulé des vœux de tous les espoirs pour l’an 2010. Lorsque les premiers souhaitent, entre autres, faire de bons chiffres d’affaires et rendre viables les entreprises dont ils ont les commandes, les seconds désirent, pour eux, baigner dans des conditions salariales meilleures et de bonnes dispositions sécuritaires pour mieux exercer leur métier, surtout que 2010 est une année électorale. Constat pour constat, 2009 a tiré sa révérence sous de bons signes. Des avancées notables et palpables qui donnent désormais, aux entreprises de presse, d’espérer demeurer sur le chemin de la viabilité et la vitalité économique, gages de l’avènement d’un secteur des médias beaucoup mieux professionnel. Et pour consacrer cette santé financière des entreprises de presse, les perspectives dévoilées, par Kébé Yacouba, Directeur du Conseil de gestion du Fonds de Soutien au Développement de la Presse (FSDP), le 28 décembre dernier, lors de la remise de la première tranche de don et de soutien constituée de véhicules et de matériels de travail à onze (11) quotidiens et trois organisations professionnelles, sont plus qu’aguichantes. «Pour l’exercice 2010, le FSDP entend réorienter son action vers les secteurs vitaux de l’industrie des médias. En agissant notamment sur les fondamentaux de l’économie des entreprises de presse. Le Fonds de garantie, déjà alimenté avec une centaine de millions de Fcfa, dans le budget 2009, sera opérationnel en 2010 avec une dotation largement plus importante », a-t-il instruit en évoquant le rôle crucial de cette manne financière dans le développement des entreprises, surtout qu’elle leur servira de caution pour l’accès aux prêts des banques commerciales de la place pour le financement de projets viables. Au-delà de cette dotation financière, la récente remise d’un véhicule léger de reportage de type Hyundaï Getz 1.4 et du matériel de travail à la rédaction de onze (11) quotidiens et à trois organisations professionnelles représentatives de la Corporation que sont l’UNJCI, le SYNAPPCI et le GEPCI sont des actions qui ôtent une épine aux pieds de quelques patrons de presse et leurs employés. Pour la presse audiovisuelle, le FSDP envisage, également, lui allouer une dotation subséquente amputée sur la manne récoltée sur la caution de la licence d’attribution de fréquences aux radios et télévisions. Le mieux-être des travailleurs, l’autre incubateur du professionnalisme Quant à la professionnalisation du secteur des médias, à laquelle le ministre de la Communication, Ibrahim Sy Savané, tient comme à la prunelle de ses yeux, l’appui du FSDP, créé par décret N° 2007-677 du 28 décembre 2007 constitue, tout de même, un éventail à même de dissiper le brouillard compact qui empêche la visibilité sur le chemin qui mène à l’application de la Convention collective. Signée le 13 février 2008 entre le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPC), représenté par son Président Dénis Zion Kah et le Syndicat National des Agents de la Presse Privée, cette convention était prévue pour entrer en application effective fin juillet-début août 2009. Malheureusement, en juin dernier, c’est-à-dire à quelques semaines seulement de l’échéance, les patrons avouent « la non disponibilité du FSDP et la non organisation du Forum sur l’économie de la presse ». Ce qui rend impossible à leurs yeux l’application de la Convention. Aujourd’hui, avec la remise de kits, par le Fonds, aux patrons et aux travailleurs des entreprises de presse, un pas vient d’être franchi. Le fonds de garantie viendra corser l’addition en faveur des journaux qui bénéficieront de lignes de crédits et autres découverts bancaires. Alors, il ne restera plus qu’à appliquer la Convention. Pour que le vœu des travailleurs du secteur de ne pas voir passer 2010 sans être arrimés à la Convention ne soit pas un vœu pieu. Le ministre Ibrahim Sy Savané qui, on le voit, a pratiquement défriché les chantiers, semé la bonne graine pour la viabilité, la professionnalisation des entreprises de presse et le mieux- être des travailleurs du secteur, n’admettra pas cela.
Jean- Antoine Doudou
Jean- Antoine Doudou