Depuis un certain temps, le CeCos se fait de plus en plus présent dans le processus électoral en procédant à l’arrestation et à la détention de personnes accusées d’être frauduleusement inscrites sur la liste électorale provisoire. Ces actes remettent au goût du jour l’argument selon lequel cette unité est en train de déraper et devenir une sorte de Gestapo à la solde du régime Laurent Gbagbo. Lorsque le chef de l’Etat signait le décret N°2005-245 du 2 juillet 2005, portant création du Centre de commandement des opérations de sécurité (CeCos), avait-il l’intention d’utiliser cette force à des fins politiques ? Cinq années après sa création, beaucoup sont les Ivoiriens qui affirment qu’à l’heure du bilan, cette unité d’élite de lutte contre la grande criminalité a été dévoyée de sa mission première. Au regard de certaines dérives constatées dans les arrestations, les détentions arbitraires, la torture, et ses nombreuses irruptions dans le processus électoral, ceux-là affirment que le CeCos est en passe de devenir une police politique, une véritable Gestapo aux mains du pouvoir en place. Comme à l’époque hitlérienne dans l’Allemagne nazie, les hommes du général Guiai Bi Poin s’invitent régulièrement dans des opérations politiques qui sont loin des missions contenues de leur statut. Cette unité qui est composée à 90% de gendarmes et de policiers, on l’a vu ces derniers jours, procède à 3h du matin à des arrestations et à des détentions de personnes qui sont soupçonnées d’être frauduleusement inscrites sur la liste électorale provisoire. La dernière scène en date est la descente musclée effectuée nuitamment par des gendarmes appartenant à cette unité d’élite dans une cour à Williasmville dans la commune d’Adjamé. Selon les témoignages des personnes qui ont vécu cette descente musclée, les éléments du CeCos ont d’abord terrorisé et intimidé tous les habitants de la cour avant d’enlever les membres d’une famille entière pour les amener vers une destination inconnue. A en croire les témoignages d’un rescapé de ce rapt, l’officier qui dirigeait ces opérations avait une liste pré-établie de personnes qui étaient déjà dans le collimateur de cette « police de la terreur ». L’on a appris le lendemain que ce sont au total 18 personnes qui avaient été arrêtées et détenues dans les geôles du CeCos à son siège à Cocody. Sans l’intervention énergique de la direction des affaires pénales du Ministère de la Justice, de certaines chancelleries, de la presse et des mouvements de défense de droit de l’Homme, ces dix huit personnes seraient aujourd‘hui déférées à la Maison de correction et d’arrêt d’Abidjan (Maca). Me Coulibaly Soungalo, avocat du Rassemblement des républicains (Rdr), qui s’était auto saisi de cette affaire, estime que les dix-huit personnes ont été interpellées pour fraude sur la nationalité. Selon le conseil du Rdr, ces arrestations sont l’œuvre du procureur Tchimou qui avait donné l’ordre au CeCos de procéder à ces arrestations parce que les mis en cause, selon le procureur de la République, ont usurpé la nationalité ivoirienne pour se faire inscrire frauduleusement sur la liste électorale provisoire. Bien avant cette arrestation, c’est Koné Seydou, un enseignant qui avait été arrêté par cette unité pour, dit-on, atteinte à la sûreté de l’Etat. Tchimou, l’homme par qui les malheurs arrivent Pendant plusieurs jours, sa famille est restée sans nouvelle de lui. Sous la pression de la presse, l’on découvrira que cet enseignant a subi toutes sortes de torture à l’école de gendarmerie de Cocody où il était détenu. Pour lui arracher des aveux, Koné Seydou a été passé au fer à repasser par les hommes du général Guiai Bi Poin. Au regard de la traque aux faussaires et aux ‘‘voleurs’’ de la nationalité ivoirienne, une question mérite d’être posée : le CeCos est-il au service du régime en place qui est en train de préparer les stratégies de son maintien par la force ? Interrogée, une source très avisée sur les questions de sécurité et de droit a affirmé que les hommes du général Guiai Bi Poin agissent en toute légalité. « La mission première du gendarme et du policier, quelle que soit l’unité dans laquelle il se trouve, c’est d’interpeller tous ceux qui sont en infraction. Le CeCos a pour mission d’extirper tous les hors-la loi de la société. De la même manière que cette force traque les bandits, c’est de cette même manière qu’elle doit traquer tous ceux qui fraudent sur la nationalité qui, en agissant ainsi sont aussi des hors-la-loi », indique notre source avant d’ajouter cependant que cette force ne peut agir en dehors de la procédure en vigueur. Pour lui, le CeCos ne peut être qualifié de Gestapo parce que c’est une force qui, selon lui, sert tout le monde. « Je pense que c’est un faux débat de qualifier cette unité de la sorte. C’est vrai qu’elle a eu à commettre des erreurs dans les interventions. Mais aujourd’hui, le CeCos sert tout le monde. Une Gestapo ne peut pas servir de garde du corps ou escorter des opposants et même les leaders de l’ex-rébellion qui avaient été dans un passé récent nos ennemis sur les champs de bataille ». Intervenant sur l’enlèvement le 29 décembre de 18 personnes à Williamsville, notre interlocuteur nous apprend que le CeCos a agi sur réquisition du procureur de la République. Cette thèse avait été également avancée par l’avocat du Rdr au cours de sa conférence de presse du 30 décembre. Me Coulibaly avait même accusé le procureur Tchimou d’être à la base de toutes ces arrestations en donnant l’ordre aux Forces de défense et de sécurité d’arrêter systématiquement tous ceux qu’on dénonce à tort ou à raison d’avoir fraudé sur la nationalité. Au total, la création du CeCos avait suscité beaucoup d’espoir chez les Abidjanais au regard de la montée fulgurante du banditisme et de la grande crimininalité dans le district d’Abidjan. Aujourd’hui, le CeCos est devenu le mal aimé des Forces de défense et de sécurité dans le district d’Abidjan. Faut-il pourtant brûler cette unité qui commence à être vomie par une frange de la société ivoirienne ?
On ne rend pas service à Gbagbo Presque toutes les personnes arrêtées par le CeCos, parce que soupçonnées d’être inscrites de façon frauduleuse sur la liste électorale provisoire sont libérées une demi-journée après leur interpellation musclée. Que ce soit à Dabou, à Williamsville et un peu partout, après vérifications des papiers, on se rend compte qu’il s’agit de dénonciations calomnieuses. Tous les mis en cause, à une exception près, regagnent leur domicile avec les excuses de l’autorité chargée de vérifier leur ivoirité. Les gens ne se rendent pas compte qu’ils desservent le candidat Laurent Gbagbo. Tous les individus qu’on humilie avant de les libérer maudissent le chef de l’éxécutif qu’ils accusent de vouloir les rendre apatrides. La conséquence immédiate est que s’ils éprouvaient de la sympathie pour le président-candidat, ils changent d’avis après avoir gouté aux geôles. Puisqu’il ne se passe plus un jour sans qu’une scène similaire ne soit observée quelque part, ce sont forcément des électeurs en moins tous les jours pour le candidat de La majorité présidentielle. Ces arrestations sont du pain béni pour les opposants qui gagnent des voix sans bouger. A la vérité, les populations sont très sensibles à ce genre d’actions répressives menées à l’aveuglette. Il appartient donc au Dnc Dr Malick d’expliquer à son patron que les actions policières sur dénonciations calomnieuses nuisent au travail difficile qu’il est en train d’abattre sur le terrain dans les milieux nordistes qui sont réputés lui être hostiles. Quand il s’efforce d’expliquer aux populations que Gbagbo n’a rien contre les Nordistes et qu’à 3h du matin, les forces de l’ordre viennent tirer ces derniers de leur sommeil pour des faits qui n’existent pas, y a problème. Si ça ne s’arrête pas, le candidat-président sera le grand perdant de ces dérives n
TMA
Par Kra Bernard
On ne rend pas service à Gbagbo Presque toutes les personnes arrêtées par le CeCos, parce que soupçonnées d’être inscrites de façon frauduleuse sur la liste électorale provisoire sont libérées une demi-journée après leur interpellation musclée. Que ce soit à Dabou, à Williamsville et un peu partout, après vérifications des papiers, on se rend compte qu’il s’agit de dénonciations calomnieuses. Tous les mis en cause, à une exception près, regagnent leur domicile avec les excuses de l’autorité chargée de vérifier leur ivoirité. Les gens ne se rendent pas compte qu’ils desservent le candidat Laurent Gbagbo. Tous les individus qu’on humilie avant de les libérer maudissent le chef de l’éxécutif qu’ils accusent de vouloir les rendre apatrides. La conséquence immédiate est que s’ils éprouvaient de la sympathie pour le président-candidat, ils changent d’avis après avoir gouté aux geôles. Puisqu’il ne se passe plus un jour sans qu’une scène similaire ne soit observée quelque part, ce sont forcément des électeurs en moins tous les jours pour le candidat de La majorité présidentielle. Ces arrestations sont du pain béni pour les opposants qui gagnent des voix sans bouger. A la vérité, les populations sont très sensibles à ce genre d’actions répressives menées à l’aveuglette. Il appartient donc au Dnc Dr Malick d’expliquer à son patron que les actions policières sur dénonciations calomnieuses nuisent au travail difficile qu’il est en train d’abattre sur le terrain dans les milieux nordistes qui sont réputés lui être hostiles. Quand il s’efforce d’expliquer aux populations que Gbagbo n’a rien contre les Nordistes et qu’à 3h du matin, les forces de l’ordre viennent tirer ces derniers de leur sommeil pour des faits qui n’existent pas, y a problème. Si ça ne s’arrête pas, le candidat-président sera le grand perdant de ces dérives n
TMA
Par Kra Bernard