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Showbizz Publié le mardi 5 janvier 2010 |

MANU DIBANGO:“Je suis un chanteur accidentel”

Source: Africahit

Parrain du festival Balafon organisé par Queen Etémé les 21 et 22 novembre dernier à Cotonou (Bénin), Manu Dibango a accordé un entretrien à Top Visages. A l’issue de l’événement qui a vu la participation de quelques grands noms de la musique africaine.

Qu’est-ce qui fait l’actualité de Manu Dibango en ce moment ?
- Je l’ai toujours dit. Quand le téléphone ne sonne plus, c’est qu’il y a problème. Parce qu’on ne t’invite plus (Rires ) Tant qu’on t’invite, alors là, tu es occupé. Tu fais ceci, tu fais cela. Je viens de finir une vidéo avec Rodascoch sur une chanson de Noël pour la télévision. Ce ne sera pas un disque. Mais, c’est pour la télévision! Avant que je ne vienne à Cotonou, j’ai joué pour vendre les bananes du Cameroun. On commence à vendre des bananes à l’extérieur. J’ai composé une chanson. On a aussi procédé au lancement de la banane. Parce qu’une bonne culture doit logiquement aboutir à une certaine économie. Si les gens commencent à comprendre que tout est impératif, on fait un pas. En dehors de ça, je fais mes concerts tranquillement. Vous savez, je ne suis pas comme les jeunes en train de courir. Mais, Dieu merci ! Je fais encore des choses intéressantes.

• Quelle est la dernière chose intéressante que Manu a faite ?
- Nous y sommes (rires !). Je suis parrain du « festival balafon » à Cotonou (Bénin), le premier du genre avec Queen Etémé, l’initiatrice, une compatriote. C’est bien !Parce qu’elle vient du Cameroun et travaille avec les Béninois. Comme il y a quelques décennies, Boncana Maïga et moi, on travaillait en Côte d’ivoire. Lui, du Mali. Moi, du Cameroun. C’est rare, ce genre de trucs ! C’est ça qu’il faut cultiver entre nous. Une interactivité, une interaction, artistiquement parlant. Maïga et moi, on se connaît depuis ce temps-là. Quelque part, on est un exemple de ce qu’il faut faire à un moment donné, quoi! On a eu la chance d’être là au bon moment.Parce que quand on a fait ce truc à Abidjan, on y croyait encore. C’est impossible de faire ce genre de truc à l’heure actuelle ! Quelque part, Queen Etémé fait, ce que nous avions fait il y a à peine 30 ans. C’est-à- dire venir dans un pays frère et organiser quelque chose de solide. J’ai parrainé et joué au cours de l’événement. J’ai eu l’occasion de voir les nouvelles générations en activité. Surtout autour du balafon. L’un des instruments de musique que nous partageons tous en Afrique. Ce festival est une bonne initiative. Une bonne idée. En raison de la diversité des musiques qui est très porteuse.

• Que vous inspirent ces nouvelles générations d’artistes ?
- Il y a une nouvelle génération qui prend son indépendance. Je voudrais dire qui s’organise. Je voudrais aussi dire qu’elle ne passe pas forcément par les structures officielles.
Au Cameroun, il y a de jeunes orchestres. Il y a aussi des interprètes dont Richard Bona, des gens pointus. Qui sont vraiment universels en ce moment. Qui ont une technique aboutie. Je veux dire techniquement, il y a de plus en plus de très bons techniciens en musique. Des instrumentistes, quoi ! Il n’ y a plus uniquement des chanteurs. Il y a également des instrumentistes qui font la gloire du pays. Ils sont nombreux. Je peux citer pêle-mêle :Richard Bona , Etienne Mbayé, Paco Séry. Ce sont des instrumentistes émérites. Les deux cohabitent. Maintenant, encore une fois, il n’ y a pas que la chanson. Il y a aussi des instrumentistes. C’est bien !Parce que les deux sont complémentaires. Parce que aussi, pendant très longtemps en Afrique, si tu ne chantes pas, tu es toujours derrière. Il y a des instrumentistes qui s’en vont devant. Qui font l’unanimité. Non seulement en Afrique. Mais aussi ailleurs. C’est une bonne chose !

• Quel sentiment avez-vous devant cette réalité ?
- C’est une fierté pour moi. Parce que je suis d’abord un instrumentiste. Je suis un saxophoniste. Mais, un chanteur accidentel. (Rires !) Parce que tout le monde chante. Je ne m’attribue pas un truc spécial. Parce que je chante. Je ne peux pas dire que je suis chanteur. Je suis un instrumentiste qui chante. C’est comme Louis Armstrong. C’était un trompettiste d’abord. Fax Clark en Côte d’Ivoire, c’était aussi un trompettiste qui chantait. Il y a des gens comme ça. Des gens qui sont uniquement chanteurs ou instrumentistes. Nous, on fait les deux.

• ça vous réussit en faisant les deux ?
- Oh oui ! je n’ai pas échoué, hein ! (Rires) Parce que «Le soir au village», «Sa Ngoni soukisso », tout le monde connaît. ça a marché. Tout comme «Chou chou » que j’ai composé quand j’étais à Abidjan. C’est un titre instrumental. Donc les deux cohabitent.

• Les instruments ! Que représentent-ils pour vous ?
- J’ai toujours vécu, en fait, par les instruments. J’ai commencé ma carrière comme instrumentiste. Je jouais dans des cabarets. Comme je l’ai dit tout à l’heure, je suis un chanteur accidentel. Je ne peux pas me considérer comme des gens à voix comme : Salif Kéita, Youssou Ndour… Mais je me sers de ma voix.Parce que j’ai un bon timbre de voix. Je ne pense pas que j’aurai fait une carrière uniquement de chanteur. Parce que ce n’est pas là où sont vraiment mes amours. Seulement, j’aime chanter.

• L’épisode de piraterie d’un de vos titres par Michael Jackson
est-il terminé ?
- L’histoire continue. C’est une belle histoire au départ. Parce que c’est un grand artiste qui a reconnu un Africain qui a pris sa chanson Mama Ko mamessa makossa… Quand j’ai entendu cette chanson j’étais fier.Parce que ce n’est pas tout le monde qui prend votre chanson. Et puis ce n’est pas n’importe qui. Simplement, ça n’a pas été fait dans les règles. Dans les années 1980, on a eu un procès. On a eu un arrangement. J’ai touché du sou. Je ne peux pas donner le montant. ça s’est arrêté là. Mais, il y a quatre ans environ, le truc a recommencé.Parce que Michael, (paix à son âme!) avait sûrement besoin d’argent. Il a transgressé quelques règlements dans l’arrangement qu’on avait fait. Donc, le procès a recommencé. Malheureusement, entre- temps, il est décédé. Pendant que le procès est toujours en cours. Le 27 novembre dernier, il y a encore un jugement qui devait sortir. C’est en plusieurs étapes.

• Malheureusement ! Ce rebondissement dans cette affaire vous arrange-t-il aujourd’hui?
- ça m’aurait arrangé si on n’avait pas eu besoin d’aller jusqu’au procès. On ne fait pas la musique pour faire des procès, hein ! Nous ici, il y a un mot qui s’appelle : éthique. Quand je joue du Kellyton, je mets : compositeur : Kellyton. Interprète :Manu Dibango . C’est tout ce qu’on demande ! Je ne veux pas prendre la chanson d’Alpha Blondy et dire que je suis compositeur. Je peux être interprète de Brigadier Sabari. Mais, je ne peux mettre « Brigadier Sabari ». Compositeur :Manu Dibango. Voyez-vous ! Ce sont toutes ces histoires-là qui, malheureusement, ont entaché cette belle histoire.

• Comment réagissez-vous devant le comportement de la super star américaine Michael Jackson ?
- C’est désolant ! C’est tout ce que je puis dire.

• A quand à Abidjan ?
- Quand on m’invitera ! (Rires)


Justin Kassy à Cotonou
kassyjustin@yahoo.fr
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